The Mahotella Queens est un groupe féminin sud-africain. À l'origine, c’est un groupe d'enregistrement en studio mixte, puis il devient un groupe féminin dont la composition évolue et comprend, dans les années 2010, Hilda Tloubatla, Nobesuthu Mbadu et Amanda Nkosi. Ce groupe se distingue pendant plusieurs décennies par son harmonie vocale, sa musique mbaqanga et ses danses sur scène.
Historique
Le groupe est formé en 1964 par le producteur de musique Rupert Bopape. Bopape était un découvreur de talents et un producteur au sein de la filiale indépendante de Gallo Africa alors consacrée à la musique noire, Mavuthela Music Company. Il forme les Mahotella Queens, initialement en tant que groupe d’enregistrement en studio et l'ensemble, souvent dirigé par le chant masculin de Simon 'Mahlathini' Nkabinde, connaît de premiers succès dans les années 1960. Un de leurs premiers succès est Thoro ujola nobani, une chanson d´amour. Kazet, qui les fait connaître au-delà des frontières de l’Afrique du Sud, vient plusieurs années après et est reprise notamment en France par Lizzy Mercier Descloux (Où sont passées les gazelles ?). Cette chanson, dans sa version originale, raconte que « par une prise de conscience collective, on peut arriver à changer les choses », explique le directeur artistique français Christian Mousset. La constitution du groupe inclut alors habituellement, en plus de Mahlathini, Hilda Tloubatla, Juliet Mazamisa, Ethel Mngomezulu, Nobesuthu Mbadu et Mildred Mangxola[1],[2],[3]. Les Queens et Mahlathini sont soutenus par le groupe maison de Mavuthela, le Makgona Tsohle Band (comprenant plusieurs instrumentistes talentueux dont Marks Mankwane à la guitare et West Nkosi au saxophone alto). À la fin des années 1960 et au début des années 1970, Mahlathini et les Mahotella Queens dominent la musique sud-africaine[3]. Mais, en 1972, le groupe se désintègre à la suite de désaccords avec Bopape. Mahlathini quitte l’ensemble, en conflit avec le producteur.
Malgré cette évolution, les Queens demeurent un groupe actif et populaire dans les années 1970 et 1980. En 1987, à la suite de l'intérêt croissant pour la musique sud-africaine, au plus fort de la lutte anti-apartheid, les Mahotella Queens se renouvellent à nouveau et trois des chanteuses d'origine - Hilda Tloubatla, Nobesuthu Mbadu et Mildred Mangxola - reviennent. Ce groupe se forge un parcours marqué par des tournées internationales. Il se produit notamment en Europe avec le soutien, notamment, de Christian Mousset, directeur du festival des Musiques métisses d'Angoulême. Le succès dure ensuite pendant plusieurs décennies[1],[2].
Malgré la mort de Mahlathini, Marks Mankwane et West Nkosi à la fin des années 1990, les Mahotella Queens continuent de se produire et d'enregistrer au XXIe siècle. En 2013, Mildred Mangxola, membre de longue date, prend sa retraite du groupe. Elle est remplacée par une nouvelle recrue, Amanda Nkosi[4].
Style musical
Les Mahotella Queens ont contribué à l’éclosion d’un genre musical, le mbaqanga, une musique festive inspirée des musiques rurales et des pulsions musicales animant l’Afrique du Sud. Cette musique mixe des airs traditionnels (zoulou, sotho, shangaan, xhosa…) à du jazz local (le marabi), né dans les années 1920, du rhythm and blues, du soul, du gospel, etc. « Ce qu’on voulait », indique Hilda Tloubatla, « c’était simplement faire quelque chose de neuf avec des instruments modernes en mélangeant tous les styles. »[2],[5].
Discographie
Le groupe étant actif depuis plusieurs décennies, la discographie est relativement conséquente.