Théodore Choumnos appartient à la famille des Choumnos qui fait partie de la haute aristocratie byzantine depuis quelques décennies. Déjà chartulaire sous la régence d'Alexis II Comnène (1180-1183), il écrit des lamentations quand le corps du jeune empereur est jeté à la mer au moment de l'usurpation d'Andronic Ier[1]. Il reste un dignitaire important sous le règne de celui-ci, malgré l'importante épuration politique qui intervient à ce moment. Particulièrement influent, il est accusé de détournements de fonds par des marchands de Pise. Il s'oppose aussi à des mesures économiques mais est l'un des plus fidèles soutiens d'Andronic quand celui-ci fait face à l'invasion des Normands en 1185[2]. Faisant partie des généraux engagés pour défendre Thessalonique, il est le seul à faire face aux envahisseurs et tente de les attaquer alors qu'ils sont aux prisés avec la garnison assiégée dirigée par David Comnène. Finalement, il est vaincu et doit se replier[3]. Il refuse aussi de procéder à l'enregistrement des exemptions fiscales de l'Hellade qui lui sont transmises par le nouveau gouverneur, Nicéphore Prosuchos. Certainement estime-t-il le coût trop élevé pour le trésor impérial[4].
Quand Andronic est renversé en septembre 1185 par Isaac II Ange, Théodore Choumnos survit à nouveau au changement de régime, même s'il n'est plus à la tête de l'administration fiscale. Il dirige notamment victorieusement une armée contre un prétendant au trône, qui se fait passer pour Alexis II en Paphlagonie[5]. Il continue d'être impliqué dans des relations conflictuelles avec les marchands italiens et emprisonne Syméon Musonus, un Génois accusé d'avoir interféré avec le transport d'une ambassade musulmane à Constantinople. Il fait alors partie des dignitaires impériaux accusés d'enrichissement personnel dans un contexte de corruption endémique, aux côtés notamment du mégaducMichel Stryphnos[6],[7]. En 1193, il détient le titre de chartulaire de l'étable[8].
↑(en) Maria Gerolymatou, « Private Investment in Trade in the Final Years of the Twelfth Century », dans Byzantium 1180-1204: ‘The Sad Quarter of a Century?’, Athènes, (ISBN978-960-9538-37-4), p. 205