Dans le monde du développement informatique, le test d'intégration est une phase de tests, précédée par les tests unitaires et généralement suivie par les tests de validation, vérifiant le bon fonctionnement d'une partie précise d'un logiciel ou d'une portion d'un programme (appelée « unité » ou « module ») ; dans le test d’intégration, chacun des modules indépendants du logiciel est assemblé et testé dans l’ensemble[1].
Objectif
L'objectif de chaque phase de test est de détecter les erreurs qui n'ont pas pu être détectées lors de la précédente phase.
Pour cela, le test d’intégration a pour cible de détecter les erreurs non détectables par le test unitaire[2].
Le test d’intégration permet également de vérifier l'aspect fonctionnel, les performances et la fiabilité du logiciel.
L'intégration fait appel en général à un système de gestion de versions, et éventuellement à des programmes d'installation.
Cela permet d'établir une nouvelle version, fondée soit sur une version de maintenance, soit sur une version de développement.
L'organisation d'un test d’intégration
Le but de l'organisation d'un test d’intégration est de définir la stratégie de l'activité de test d’intégration en termes d'ordre d’intégration, de test à réaliser, du matériel sur lequel seront lancés les tests, ainsi que les outils et la procédure employée[3].
Il est recommandé d'employer la procédure suivante pour l'organisation d'un test d’intégration.
Introduction et organisation
présentation du document
décrire l'organisation en termes de procédure à suivre et les outils et matériels disponibles pour l'équipe d’intégration
Stratégie
identifier le produit fini du test d’intégration
identifier les spécifications du test d'intégration qui doivent être produites
mettre en évidence l’intérêt de chaque test
définir l'ordre dans lequel les tests doivent être effectués
Contenu des spécifications du test d’intégration
pour chaque spécification mentionnée dans la stratégie, définir l’assemblage inhérent aux tests et les attentes du design qui sont à vérifier
identifier la configuration matérielle requise pour le test
lister les outils et logiciels de test
identifier les assemblages précédemment testés nécessaires au test.
Cette procédure est adaptée en fonction des besoins. Pour un système comprenant plusieurs sous-systèmes, la procédure no 3 (contenu des spécifications des tests d'intégration) sera usuellement effectuée pour chacun des sous-systèmes, par exemple.
Méthode d’approche de l’intégration
Il existe plusieurs méthodes pour les tests d’intégration dont voici les plus courants : Top-down, Bottom-up, Sandwich et Big-bang[4].
Pour une meilleure compréhension, ce schéma va être employé comme exemple pour chaque cas :
Top-down
On teste les modules les plus hauts puis ceux en dessous[5].
Des modules de bas niveau potentiellement réutilisables risquent d'être mal testés
Il convient de noter qu'il est parfois possible de vérifier un programme informatique, c'est-à-dire prouver, de manière plus ou moins automatique, qu'il assure certaines propriétés.
Bottom-up
On teste les modules du plus bas niveau puis ceux plus hauts qui les appellent[5]. On obtient donc :
première étape
7
8
9
seconde étape
4
5, 7 et 8
6 et 9
troisième étape
2, 4, 5, 7 et 8
3, 6 et 9
quatrième étape
1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8 et 9
Les avantages
Localisation facile des erreurs
Aucun besoin de stub
Les modules réutilisables sont testés correctement
Les tests peuvent se faire en parallèle avec le développement
Les désavantages
Nécessite des drivers
Les modules de haut niveau sont testés en dernier
Aucun squelette de système n'est conceptualisé
Sandwich
On combine ici les intégrations Top-down et Bottom-up[7]. Il faut distinguer trois niveaux :
Niveau logique (haut) ;
Niveau cible (milieu) ;
Niveau opérationnel (bas).
On teste en même temps les modules de haut et bas niveau, puis on avance vers le centre, méthode réunissant les avantages des deux précédentes.
première étape
1
7 et 8
9
seconde étape
1, 2 et 3
5, 7 et 8
6 et 9
4
troisième étape
1, 2, 3, 4, 5 et 6
2, 4, 5, 7 et 8
3, 6 et 9
quatrième étape
1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8 et 9
Les avantages
Les niveaux haut et bas peuvent être testés en parallèle
Diminuer les besoins en driver et en stub.
Les désavantages
Plus complexe à planifier
Le niveau cible peut être difficile à définir
Big-bang
Il s’agit d'une intégration non incrémentale[8]. On intègre tous les modules d'un coup juste après les tests unitaires.
Les avantages
Convient aux petits systèmes
Gain de temps
Les désavantages
Besoin de driver et de stub pour chaque module
Ne permet pas le développement en parallèle
Rend la localisation des erreurs difficile
Les erreurs d'interface peuvent facilement passer inaperçues
L’intégration continue est la fusion des tests unitaires et des tests d’intégration, car le programmeur détient toute l’application sur son poste et peut donc faire de l’intégration tout au long de son développement.
Notes et références
↑(en) Robert C. Martin (Uncle Bob), « First-Class Tests », (consulté le )
↑Paul C. Jorgensen & Carl Erickson, Object-oriented integration testing, p. 31, Communications of the ACM, septembre 1994.
↑(en) Martyn A Ould et Charles Unwin (ed), Testing in Software Development, BCS, , 73-74 p. (lire en ligne).
↑G. J. Myers, Software Reliability: Principles and Practices, New York: Wiley-Interscience, 1976.