Elle est reconnue comme une pionnière de l'art multimédia et de l'installation, grâce à ses pièces conceptuelles de la fin des années 1960 et des années 1970. Elle est dessinatrice[3].
Durant cette période, elle expose au Pérou et en Argentine, dont deux expositions personnelles de sa série d'estampes Lima imaginada à Lima, à la galerie Cultura y Libertad en 1965, à la galerie Siglo XXI en 1966, à Buenos Aires[8].
Lors de son retour au Pérou, après des études à Chicago, le pays connait le gouvernement militaire du général Juan Velasco Alvarado[9]. Dans le cadre de la politique populiste du régime, les propositions expérimentales de Teresa Burga sont considérées comme ne possédant pas une « identité péruvienne » suffisante et les propositions d'exposition de l'artiste sont sévèrement limitées[10].
Elle réalise, néanmoins, deux installations multimédia majeures, de grande échelle, à la galerie de l'Instituto Cultural Peruano Norteamericano de Lima: Autorretrato. Estructura-Informe 9.6.72 (Autoportrait. Structure-report)[11] en 1972 et Cuatro mensajes (Quatre messages), en 1974[12].
Après un retrait de la vie artistique dans les années 1980, Teresa Burga revient sur le devant de la scène dans les années 2000, par l'intérêt croissant des historiens de l'art pour son travail[13].
Œuvres majeures
Selon la conservatrice mexicaine Tatiana Cuevas, l'œuvre la plus emblématique de Teresa Burga est le projet Perfil de la mujer peruana (Profil de la femme péruvienne), réalisé avec la psychologue Marie-France Cathelat en 1980-1981[14]. Cette enquête multidisciplinaire analyse la situation des femmes au Pérou en tenant compte de leurs caractéristiques et circonstances affectives, psychologiques, sexuelles, sociales, éducatives, culturelles, linguistiques, religieuses, professionnelles, économiques, politiques et juridiques. Il s'agit d'un exemple du féminisme de deuxième vague en Amérique latine.
Le projet est initialement présenté en 1981 lors du I Coloquio de Arte No-Objetual y Arte Urbano (1er Symposium d'art non-objectif et urbain) au musée d'art moderne de Medellín en Colombie[13], puis quelques mois plus tard, il a été montré dans une exposition au Banco Continental à Lima. L'enquête complète est compilée sous la forme d'un livre publié en 1981[15].
Le Sculpture Center à New York organise, en 2017, Teresa Burga: Mano Mal Dibujada la première exposition monographique de l'artiste aux États-Unis[18]. L'année suivante, le Migros Museum of Contemporary Art à Zurich lui consacre une grande exposition Aleatory Structures[19], celle-ci voyage par la suite à la Kestnergesellschaft[20]. Un ouvrage monographique est publié à cette occasion[21].
Distinction
Le gouvernement péruvien décerne, en 2016, à Teresa Burga la distinction de Personalidad Meritoria de la Cultura pour son apport à l'art[4].
↑(es) Miguel Ángel López et Emilio Tarazona, Teresa Burga : informes, esquemas, intervalos 17.9.10, ICPNA, Instituto Cultural Peruano Norteamericano, , 205 p. (ISBN978-612-4092-02-2, OCLC792861001, lire en ligne)
↑(en-US) Eric Sutphin, « Teresa Burga », sur ARTnews.com, (consulté le )
↑ a et bMiguel A. López et Jason Weiss, « Teresa Burga: Desplegando el cuerpo (social) femenino / Teresa Burga: Unfolding the (Social) Female Body », Art Journal, vol. 73, no 2, , p. 46–65 (ISSN0004-3249, lire en ligne, consulté le )