La genèse de l'actuel Teatro Español se situe sous le règne de Philippe II[1]. Géré par la compagnie Cofradía de la Sagrada Pasión (en français : Confrérie de la Sainte-Passion), le théâtre est inauguré le 21 septembre 1583 dans la calle del Príncipe, sous le nom de Corral del Príncipe du nom de la rue dans laquelle il est situé. Il est vendu 32 ans plus tard à la mairie de Madrid[2].
L'édifice d'origine est conservé jusqu'en 1735, année durant laquelle est bâti un nouvel édifice, œuvre des architectes Giovanni Battista Sacchetti et Ventura Rodríguez. Il est dénommé, dès lors, le Teatro del Príncipe (en français : Théâtre du Prince).
Le XVIIIe siècle est la décennie de consécration du théâtre[3]. Leandro Fernández de Moratín y joue la première de La comedia nueva o el café[4]. Cependant, le 11 juillet 1802, le théâtre est la proie d'un incendie. Il est réhabilité par l'architecte Juan de Villanueva[5].
Dès 1825, sous la gérance de Jean-Marie de Grimaldi, directeur de théâtre français né à Avignon[6], le théâtre connaît de grandes améliorations de son équipement[7].
Durant l'Espagne franquiste, le Teatro Español subit un important changement dans son régime juridique et dans sa programmation artistique, devant se consacrer uniquement aux œuvres classiques, telles que La Célestine le 13 novembre 1940[17].
Il est alors sous tutelle du Ministère de l'Éducation franquiste jusqu'en 1951, puis du Ministère de l'Information et du Tourisme. En 1954, les autorités nationalistes nomment José Tamayo en tant que directeur, qui s'installe dans le théâtre avec sa troupe "Lope de Vega", à laquelle participent les acteurs Carlos Lemos, Núria Espert, Adolfo Marsillach ou encore Berta Riaza[18].
Après la mort du dictateur Franco, le théâtre connaît un nouvel incendie le 19 octobre 1975[19].