Tani est l'un des cofondateurs du parti politique conservateur Chūseitō en 1881. Il est également nommé président de l'école des pairs Gakushūin en 1884.
En 1885, Tani rejoint le premier cabinet Itō Hirobumi en tant que premier ministre de l'agriculture et du commerce, Cependant, il démissionne rapidement, mécontent de ce qu'il croit être la politique étrangère faible et vacillante d'Inoue Kaoru, en particulier en ce qui concerne la révision des traités inégaux.
En 1890, Tani est anobli au rang de shishaku (vicomte) dans le cadre du système de pairie kazoku et devient membre de la Chambre des pairs.
Vues politiques
Les opinions politiques de Tani, comme on les appelle dans les années 1880 et 1890, sont un mélange de conservatisme, de libéralisme et de fervent anti-impérialisme.
Tani est l'un des dirigeants d'un groupe appelé « opposition conservatrice », alliance de généraux à la retraite, de politiciens et de pairs qui critiquent à la fois le gouvernement Meiji et le mouvement pour les droits populaires. Des membres éminents de l'opposition conservatrice, dont Tani, estiment que la « nation » est composée d'une union mystique entre l'empereur et le peuple, et par conséquent le gouvernement ne doit reposer ni sur les oligarques, ni sur les partis politiques. Dans ses propositions constitutionnelles, Tani suggère d'élever l'empereur à un statut d'arbitre entre les trois branches indépendantes du gouvernement - l'exécutif, le judiciaire et le législatif, équilibrées par un ensemble de freins et de contrepoids, mais laissées à la discrétion du trône impérial. Bien que critique de l'« égoïsme » des partis politiques, il est partisan de la liberté d'expression et de réunion.
Les vue de Tani en matière de politique étrangère sont un mélange d'anti- impérialisme et de la croyance en l'essence nationale du Japon (kokutai). Jeune général lors de l'expédition de Taïwan de 1874, il plaide pour l'occupation du sud de la Chine[1] mais dans les années 1880, il réapparaît comme opposant militaire. Il s'oppose aux réformes de l'armée de Yamagata Aritomo et croit que l'armée japonaise ne doit être conservée que comme petite force à de seules fins défensives. Avec les généraux Miura Gorō, Torio Koyata et Soga Sukenori, il est cofondateur du « groupe des quatre généraux » qui s'opposent aux réformes militaires à la prussienne des années 1800[2]. Même après la première guerre sino-japonaise de 1884-5, quand tous ses amis de l'opposition conservatrice s'enthousiasment pour l'expansion territoriale, il est farouchement contre toute avancée sur le continent. D'autre part, il se positionne contre toute concession aux étrangers dans la lutte contre les traités inégaux et croit que le Japon doit s'abstenir d'alliances avec les grandes puissances afin de préserver sa propre culture, ses traditions et l'essence nationale. La position unique de Tani en tant que rare penseur anti-impérialiste dans l'appareil militaire japonais lui vaut d'être décrit par Mutsu Munemitsu, ministre des Affaires étrangères du Japon, comme « une fleur solitaire dans un champ d'herbe »[3].
Notes et références
↑Tani Kanjō, Tani Kanjō Ikō, Nihon Shiseki Kyōkai, ed. (Tokyo: Tokyo Daigaku Shuppan Kai, 1975-6), vol 2., p. 71
↑Shin'ichi Kitaoka, "The Army as a Bureaucracy: Japanese Militarism Revisited", The Journal of Military History 57:5 (octobre, 1993), 71-2
↑The Conservative Opposition in Japanese Politics: 1877-1894 (PhD thesis: University of Washington, 1955), 1-50; Hata Ikuhiko, "Binhi Satsugai Jiken no saikōsatsu", Seikei Kenkyū 43:2, pp. 76-7