Takata était un équipementier automobile japonais. Il était spécialisé dans les systèmes de sécurité et structures associées : coussins gonflables de sécurité (« airbags »), ceintures de sécurité, volants, protections pour enfants. Takata était membre de l'association européenne des équipementiers automobiles, le CLEPA.
Histoire
Takata est fondée en 1933 dans la préfecture de Shiga, Japon, par Takezo Takada pour produire des suspentes de parachute. Durant les années 1950, la compagnie se lance dans le développement des ceintures de sécurité pour automobiles qu'elle commercialise à partir des années 1960. Lors de ses recherches, Takata construit le premier banc d'essai de choc automobile au monde.
Durant les années 1970, elle met sur le marché un siège auto pour enfant. Durant les années 1980, la compagnie devient Takata Corporation et commence à vendre ses ceintures dans les marchés nord-américains, coréens et irlandais. Dans les années suivantes, elle devient internationale. En 1995, Takata est au cœur d'un important rappel d'automobiles lié à la défaillance de ceintures de sécurité.
En 2000, Takata Corporation achète un compétiteur allemand, Petri AG, qui devient une filiale de la compagnie sous le nom de Takata-Petri, puis Takata AG en 2012[3]. Cette filiale produit également des volants et des composants en plastique pour l'automobile et d'autres secteurs.
Affaire des airbags défectueux
Selon les autorités américaines, l’équipementier nippon a, pendant plus d’une décennie, dissimulé l’existence d’un défaut majeur dans ses airbags : Takata utilisait un agent chimique, le nitrate d'ammonium[4], pour gonfler les coussins de sécurité en cas de choc. Mais ce produit peut se détériorer et exploser de façon dangereuse quand il est exposé longtemps à la chaleur ou à l'humidité, en projetant des fragments sur le conducteur ou le passager[5]. Depuis 2013, une vingtaine de personnes ont péri à travers le monde dans des accidents de la route liés aux airbags de Takata, dont onze décès aux États-Unis. Cette affaire conduit l’agence de la sécurité routière américaine (NHTSA) à ordonner le rappel de 70 millions de ces airbags, qui ont été utilisés à grande échelle par de nombreux constructeurs.
En 2013 et 2014, Takata est une nouvelle fois la cause principale de rappel massif d'automobiles, de l'ordre de 16 à 20millions de véhicules liés à des problèmes sur ses airbags. Ainsi en , FCA a fait un rappel de 3,3 millions de véhicules, juste après que Ford ait lui aussi rappelé 450 000 véhicules[6]. En , Honda annonce d'arrêter de se fournir chez Takata à la suite de cette affaire, qui aura provoqué à ce moment-là huit morts. L'arrêt de cette collaboration fait suite à l'annonce de la condamnation de Takata à payer une amende d'au moins 70 millions de dollars dans ce cadre de cette affaire[7]. Au total en 2015, on compterait près de 50 millions de véhicules rappelés dans le cadre de cet incident[8].
En , les autorités de régulations américaines NHTSA annoncent que 35 à 40 millions de véhicules supplémentaires[9] doivent être rappelés dans le cadre de cette affaire, faisant monter le nombre de rappel à 64 millions de véhicules rien que pour les États-Unis[10].
La défaillance de ces airbags est la cause de la mort de quinze personnes dans le monde dont onze aux États-Unis et plus de 100 blessés[9].
À la suite de cette annonce, des analystes s'inquiètent du futur de l'entreprise[11]. En , le Japon demande un rappel de 7 millions de véhicules supplémentaires, amenant le chiffre des rappels de véhicules dans cette affaire au Japon à 19,6 millions[12].
En , Takata est en discussion avec un équipementier canadien, Piston Group, pour lui vendre ses activités d'aménagement intérieur des véhicules, contenus dans sa filiale, Irvin Automotive[13].
Début 2017, Takata contrôle 1/5e du marché mondial des ceintures de sécurité et airbags pour l'industrie automobile[14].
En , Takata plaide coupable de fraude aux États-Unis et signe un accord avec les autorités régulatrices américaines pour mettre fin à ses poursuites contre une amende de 1 milliard de dollars[15].
Takata a déposé le bilan le et la société a conclu un accord de reprise par l'équipementier américain Joyson Safety Systems(en) contre 1,4 milliard d'euros[16],[17]. En 2021, l’autorité responsable de la sécurité des transports aux États-Unis (NHTSA) a ordonné aux constructeurs automobiles Ford et Mazda de rappeler près de trois millions de véhicules en raison de leurs airbags défectueux fabriqués par Takata[18] ; en septembre 2021, le NHTSA américain ouvre « une enquête sur 30 millions de véhicules produits entre 2001 et 2019 par près d'une vingtaine de constructeurs automobiles »[19].
En septembre 2020, le groupe Stellantis réalise un premier rappel concernant une défectuosité des airbags de marque Takata. L’affaire revient sur le devant de la scène en décembre 2023 puis en avril 2024 avec de nouveaux rappels. Au total, plus de 600 000 voitures doivent repasser à l’atelier[20].