Takata

Takata
logo de Takata
illustration de Takata

Création 1933
Disparition Voir et modifier les données sur Wikidata
Forme juridique Kabushiki gaishaVoir et modifier les données sur Wikidata
Siège social Tokyo
Drapeau du Japon Japon
Activité Équipement automobile
Produits Airbag[1], volant[1], ceinture de sécurité[1], siège enfant[1] et automotive interior (d)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata
Filiales Takata AG (d) (depuis )
TK Holdings (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Effectif 48 075 (2015)
Site web www.takata.com
Chiffre d'affaires 718 G¥ ()[2]Voir et modifier les données sur Wikidata

Takata était un équipementier automobile japonais. Il était spécialisé dans les systèmes de sécurité et structures associées : coussins gonflables de sécurité (« airbags »), ceintures de sécurité, volants, protections pour enfants. Takata était membre de l'association européenne des équipementiers automobiles, le CLEPA.

Histoire

Takata est fondée en 1933 dans la préfecture de Shiga, Japon, par Takezo Takada pour produire des suspentes de parachute. Durant les années 1950, la compagnie se lance dans le développement des ceintures de sécurité pour automobiles qu'elle commercialise à partir des années 1960. Lors de ses recherches, Takata construit le premier banc d'essai de choc automobile au monde.

Durant les années 1970, elle met sur le marché un siège auto pour enfant. Durant les années 1980, la compagnie devient Takata Corporation et commence à vendre ses ceintures dans les marchés nord-américains, coréens et irlandais. Dans les années suivantes, elle devient internationale. En 1995, Takata est au cœur d'un important rappel d'automobiles lié à la défaillance de ceintures de sécurité.

En 2000, Takata Corporation achète un compétiteur allemand, Petri AG, qui devient une filiale de la compagnie sous le nom de Takata-Petri, puis Takata AG en 2012[3]. Cette filiale produit également des volants et des composants en plastique pour l'automobile et d'autres secteurs.

Affaire des airbags défectueux

Selon les autorités américaines, l’équipementier nippon a, pendant plus d’une décennie, dissimulé l’existence d’un défaut majeur dans ses airbags : Takata utilisait un agent chimique, le nitrate d'ammonium[4], pour gonfler les coussins de sécurité en cas de choc. Mais ce produit peut se détériorer et exploser de façon dangereuse quand il est exposé longtemps à la chaleur ou à l'humidité, en projetant des fragments sur le conducteur ou le passager[5]. Depuis 2013, une vingtaine de personnes ont péri à travers le monde dans des accidents de la route liés aux airbags de Takata, dont onze décès aux États-Unis. Cette affaire conduit l’agence de la sécurité routière américaine (NHTSA) à ordonner le rappel de 70 millions de ces airbags, qui ont été utilisés à grande échelle par de nombreux constructeurs.

En 2013 et 2014, Takata est une nouvelle fois la cause principale de rappel massif d'automobiles, de l'ordre de 16 à 20 millions de véhicules liés à des problèmes sur ses airbags. Ainsi en , FCA a fait un rappel de 3,3 millions de véhicules, juste après que Ford ait lui aussi rappelé 450 000 véhicules[6]. En , Honda annonce d'arrêter de se fournir chez Takata à la suite de cette affaire, qui aura provoqué à ce moment-là huit morts. L'arrêt de cette collaboration fait suite à l'annonce de la condamnation de Takata à payer une amende d'au moins 70 millions de dollars dans ce cadre de cette affaire[7]. Au total en 2015, on compterait près de 50 millions de véhicules rappelés dans le cadre de cet incident[8].

En , les autorités de régulations américaines NHTSA annoncent que 35 à 40 millions de véhicules supplémentaires[9] doivent être rappelés dans le cadre de cette affaire, faisant monter le nombre de rappel à 64 millions de véhicules rien que pour les États-Unis[10]. La défaillance de ces airbags est la cause de la mort de quinze personnes dans le monde dont onze aux États-Unis et plus de 100 blessés[9].

À la suite de cette annonce, des analystes s'inquiètent du futur de l'entreprise[11]. En , le Japon demande un rappel de 7 millions de véhicules supplémentaires, amenant le chiffre des rappels de véhicules dans cette affaire au Japon à 19,6 millions[12].

En , Takata est en discussion avec un équipementier canadien, Piston Group, pour lui vendre ses activités d'aménagement intérieur des véhicules, contenus dans sa filiale, Irvin Automotive[13].

Début 2017, Takata contrôle 1/5e du marché mondial des ceintures de sécurité et airbags pour l'industrie automobile[14].

En , Takata plaide coupable de fraude aux États-Unis et signe un accord avec les autorités régulatrices américaines pour mettre fin à ses poursuites contre une amende de 1 milliard de dollars[15].

Takata a déposé le bilan le et la société a conclu un accord de reprise par l'équipementier américain Joyson Safety Systems (en) contre 1,4 milliard d'euros[16],[17]. En 2021, l’autorité responsable de la sécurité des transports aux États-Unis (NHTSA) a ordonné aux constructeurs automobiles Ford et Mazda de rappeler près de trois millions de véhicules en raison de leurs airbags défectueux fabriqués par Takata[18] ; en septembre 2021, le NHTSA américain ouvre « une enquête sur 30 millions de véhicules produits entre 2001 et 2019 par près d'une vingtaine de constructeurs automobiles »[19].

En septembre 2020, le groupe Stellantis réalise un premier rappel concernant une défectuosité des airbags de marque Takata. L’affaire revient sur le devant de la scène en décembre 2023 puis en avril 2024 avec de nouveaux rappels. Au total, plus de 600 000 voitures doivent repasser à l’atelier[20].

Références

  1. a b c d et e (en) « Corporate Summary|About Takata » (consulté le )
  2. (en) « Takata Corporation Annual Report 2016 » (consulté le )
  3. (en) « History », Takata Corporation
  4. Selon un porte-parole de Citroën, il s’agirait de propergol à l’état gazeux, voir Klara Durand, « Citroën rappelle des centaines de milliers de voitures C3 et DS3 pour un problème d’Airbag », sur lefigaro.fr, 15 mai 2024.
  5. Ambre Lepoivre, « Après des explosions d’airbags défectueux, des victimes accusent Citroën et DS Automobiles de « défaillances » », sur lefigaro.fr, 30 mai 2024.
  6. Takata : 3,3 millions de véhicules supplémentaires rappelés pour airbag défectueux, Le Monde, 20 décembre 2014.
  7. Honda lâche finalement Takata, le fabricant d’airbags « explosifs », Yann Rousseau, Les Échos, 4 novembre 2015.
  8. Lâché de toutes parts, le fabricant d'airbags Takata chute de 24%, La Tribune, 5 novembre 2015.
  9. a et b (en) « U.S. Department of Transportation expands and accelerates Takata air bag inflator recall to protect American drivers and passengers », NHTSA 13-16 - Wednesday May 4, 2016.
  10. (en) « Takata Airbag Recall Is Said to Grow by 35 Million », Hiroko Tabuchimay, The New York Times, 3 mai 2016.
  11. (en) « Takata’s Future in Doubt as Airbag Recall in U.S. Doubles in Size », Jonathan Soble, The New York Times, 4 mai 2016
  12. Japan Recalls 7 Million More Cars With Takata Airbags, Hisako Ueno, 27 mai 2016.
  13. Detroit auto supplier buys Takata automotive interiors unit, Reuters, 28 septembre 2016.
  14. « États-Unis : premières inculpations dans le scandale des airbags Takata », sur Courrier international, (consulté le ).
  15. Airbags défectueux : un milliard de dollars d’amende pour Takata aux États-Unis, Le Monde, 13 janvier 2017.
  16. Le numéro 2 mondial de l’airbag, Takata, a déposé le bilan, Le Monde, 26 juin 2017
  17. Japanese airbag maker Takata files for bankruptcy, gets Chinese backing, Naomi Tajitsu, Reuters, 26 juin 2017.
  18. « Airbags Takata : Ford prié de rappeler 3 millions de véhicules aux États-Unis », sur lefigaro.fr, 19 janvier 2021.
  19. Reuters, « Enquête sur des millions de véhicules dotés de coussins gonflables défectueux », Ici.Radio-Canada.ca,‎ (lire en ligne).
  20. « Airbags défectueux - Citroën rappelle plus de 600 000 voitures - Actualité - UFC-Que Choisir », sur www.quechoisir.org, (consulté le )

Lien externe