Cette réaction est également connue sous le nom de réaction de Jourdan-Ullmann, réaction d'Ullmann, condensation d'Ullmann ou encore condensation d'Ullmann-Goldberg.
Paramètres
La réactivité des halogénures d'aryle dans la réaction est augmentée par des substituants électro-attracteurs, et la réactivité décroît en fonction de l'halogène selon l'ordre I > Br > Cl > F. La réaction peut être catalysée par le cuivre élémentaire en présence d'oxygène, mais aussi par les sels de cuivre tels que l'acétate de cuivre(II) et l'iodure de cuivre(I). La présence d'une base, telle que le carbonate de potassium, est cruciale pour neutraliser l'halogénure d'hydrogène formé[1]. La réaction peut être réalisée aussi bien dans des solvants aprotiques à haut point d'ébullition (par exemple le nitrobenzène, le DMSO) que dans l'eau[5],[6].
Mécanisme réactionnel
Un mécanisme réactionnel possible pour la réaction est une substitution nucléophile aromatique de l'halogène par l'amine aromatique. Un autre mécanisme, passant par un radical formé par la déshalogénation réductrice de l'halogénure d'aryle avec du cuivre, a également été proposé[1].
La synthèse de Jordan-Ullmann-Goldberg est la principale méthode industrielle pour introduire des substituants arylaminés dans le squelette de l'anthraquinone, afin de produire notamment des colorants anthraquinoniques. C'est l'étape de réaction centrale dans la production de nombreux colorants directs, colorants acides et colorants réactifs bleus et verts, à partir de l'acide bromaminique (acide 1-amino-4-bromo-9,10-anthraquinone-2-sulfonique)[6]. On peut citer par exemple la synthèse du C.I. Acid Blue 25 par réaction de l'acide bromaminique avec l'aniline :
Réactions connexes
Condensation d'Ullmann (synthèse d'éthers diaryliques par réaction d'halogénures d'aryle avec des phénols sous catalyse au cuivre)
Réaction d'Ullmann (synthèse de biarylène à partir d'halogénures d'aryle sous catalyse au cuivre)
↑ ab et c(en) Zerong Wang, Comprehensive Organic Name Reactions and Reagents, John Wiley & Sons, Inc., (ISBN978-0-471-70450-8), p. 1569–1575
↑Friedrich Jourdan, « Neue Synthesen von Derivaten des Hydroacridins und Acridins », Berichte der deutschen chemischen Gesellschaft, vol. 18, no 1, , p. 1444 (DOI10.1002/cber.188501801312)
↑F. Ullmann, « Ueber eine neue Bildungsweise von Diphenylaminderivaten », Berichte der deutschen chemischen Gesellschaft, vol. 36, no 2, , p. 2382 (DOI10.1002/cber.190303602174)
↑Irma Goldberg, « Ueber Phenylirungen bei Gegenwart von Kupfer als Katalysator », Berichte der deutschen chemischen Gesellschaft, vol. 39, no 2, , p. 1691 (DOI10.1002/cber.19060390298)
↑ a et b(en) Heinrich Zollinger, Color Chemistry: Syntheses, Properties, and Applications of Organic Dyes and Pigments, Weinheim, WILEY-VCH, , 3e éd. (ISBN3-906390-23-3, lire en ligne), p. 274
↑Werner Kunz, Eberhard Nonnenmacher, Reaktionen der organischen Chemie, Weinheim, Wiley-VHC, , 6e éd. (lire en ligne), p. 18