Syndrome oculo-urétro-synovial

Syndrome oculo-urétro-synovial (Syndrome de Reiter)
Description de cette image, également commentée ci-après
Éruption plantaire : hyperkératose palmoplantaire et kératodermie blennorragique

Traitement
Médicament Étanercept et adalimumabVoir et modifier les données sur Wikidata
Spécialité RhumatologieVoir et modifier les données sur Wikidata
Classification et ressources externes
CIM-10 M02
CIM-9 099.3
DiseasesDB 29524
MedlinePlus 000440
eMedicine 331347
MeSH D016918
MeSH C01.539.100.500
Patient UK Reactive-Arthritis

Wikipédia ne donne pas de conseils médicaux Mise en garde médicale

Le syndrome oculo-urétro-synovial est la forme la plus complète de l'arthrite réactionnelle. C'est une maladie systémique qui accompagne parfois la spondylarthrite ankylosante. Elle se caractérise par l'apparition simultanée de :

Elle fait partie des spondyloarthrites séronégatives (le malade ne présente pas d'anticorps spécifiques permettant de déceler la maladie). Elle est due à une atteinte inflammatoire de l'œil, des organes génito-urinaires, des articulations ou des intestins en réaction a une infection bactérienne.

C'est une des causes les plus fréquentes d'arthrite chez les jeunes.

Cette maladie était appelée syndrome de Fiessinger-Leroy-Reiter ou maladie de Reiter, mais a été débaptisée en raison de l'activité nazie de Hans Reiter[1].

Histoire

Cette maladie fut décrite pour la première fois en 1916, et de manière indépendante, par un médecin, Hans Reiter d'une part, et par Noël Fiessinger et Leroy, d'autre part.

Épidémiologie

Elle est plus répandue chez l'homme et touche moins souvent les femmes, les personnes âgées et les enfants.

Il semble exister une prédisposition génétique. Certains patients (de 65 à 95 %) possèdent des antigènes tissulaires HLA-B27 qui présentent un risque plus important que les autres de développer un syndrome oculo-urétro-synovial après un contact sexuel ou après avoir été exposés à certaines infections bactériennes d'origine digestive.

Seul un petit nombre de patients est handicapé par la forme chronique ou récidivante de l'arthrite réactive.

Causes

La cause la plus fréquente chez les hommes de 20 à 40 ans est Chlamydia trachomatis, ayant pour origine une infection génitale.
D'autres bactéries peuvent être en cause parmi lesquelles figurent les mycoplasmes, les rickettsies (Rickettsia psittaci (désuet), Rickettsia trachomatis), les genres Myagawanella et Bedsonia, les néorickettsie et peut-être les borrélies.

Diagnostic

Symptômes

Les symptômes principaux sont l’arthrite, l’urétrite ou cervicite et la conjonctivite.

Examens complémentaires

  • Radiographies standards du bassin : Peuvent montrer une inflammation de l'articulation entre le sacrum et l'aile iliaque en cas d'atteinte chronique, sont souvent d'un apport diagnostic faible en aigu mais permette l'exclusion d'un diagnostic complémentaire parfois associé, celui de la spondylarthrite ankylosante.
  • Biopsie synoviale : Certaines études ont cependant mis en évidence de l'ADN ou de l'ARN bactérien dans la membrane synoviale voire dans le sang de certains patients[2].
  • Recherche de l'HLA-B27 permet parfois de conclure en cas de difficulté diagnostique et d'orienter le patient quant au risque de chronicité potentielle[3].

Évolution

Les symptômes "involuent" (régressent) en 4 à 5 mois, mais environ la moitié des patients présente des rechutes, transitoires ou prolongées, à type d'arthrite ou d'autres symptômes pendant plusieurs années.

On a également remarqué des déformations associées à une ankylose des articulations qui traduit une inflammation de l'articulation située entre le sacrum et les os iliaques (articulation sacro-iliaque dans le bassin) ou quelquefois une atteinte de la colonne vertébrale. Ces symptômes se rencontrent essentiellement au cours du syndrome oculo-urétro-synovial chronique ou récidivant.

Traitement

  • Il existe une polémique quant à l'utilisation des antibiotiques de façon prolongée.
  • Les anti-inflammatoires et des antalgiques permettent de soulager les symptômes.
    • Le méthotrexate est quelquefois envisagé chez certains patients qui sont porteurs d'une maladie grave et prolongée. Néanmoins, ce traitement n'est pas conseillé pour l'ensemble des patients présentant le syndrome oculo-urétro-synovial à cause de sa toxicité.
    • Le traitement utilisant les immunosuppresseurs chez les patients présentant ce syndrome associé au syndrome d'immunodéficience acquise (SIDA), devra être utilisé avec prudence.
    • La sulfasalazine est quelquefois efficace.
  • Quand cette pathologie est due à un contact sexuel associé à une infection à Chlamydia trachomatis (cas le plus fréquent), le traitement des patients et des partenaires sexuels utilise les tétracyclines.
  • En ce qui concerne la conjonctivite, aucun traitement n'est nécessaire.
  • Néanmoins, en cas de survenue d'un iritis (inflammation de l'iris), les corticoïdes locaux (en gouttes) sont le traitement utilisé habituellement.

Après quelques poussées, la guérison survient au bout de 3 à 6 mois.

Notes et références

  1. Loïc Guillevin. Vers la fin des éponymes en médecine ? La Presse Médicale 2011 ; 40 (10) : 891-2.
  2. M Rihl, L Köhler, A Klos, H Zeidler Persistent infection of Chlamydia in reactive arthritis, sur annals of rheumatic diseases, 2006;65:281-284
  3. Colmegna, I., Cuchacovich, R., & Espinoza, L. R. HLA-B27-associated reactive arthritis: pathogenetic and clinical considerations, sur Clinical microbiology reviews 2004; 17(2), 348-369
  4. Leirisalo-Repo M.,Early arthritis and infection, sur Current Opinion in Rheumatology 2005;17:433-9

Bibliographie

  • Harrison, in Médecine interne, tome II, édition 1998, page 2243
  • Hughes R. A., Keat AC : Reiter's syndrome and reactive arthritis : A current view. Semin arthritis Rheun 24 : 190, 1994
  • Keat A : Reiter 's syndrome and reactive arthritis in perspective N Engl J Med 309 : 1606, 1983

Articles connexes

Liens externes