Sylvia Chant obtient son Bachelor of Arts au King's College de Cambridge[2]. Elle commence en 1981 son doctorat à l'University College de Londres, sous la direction de Peter Ward et Alan Gilbert, en étudiant le rôle des femmes dans la construction et la consolidation des logements sociaux à Querétaro, au Mexique[1]. Son doctorat, soutenu en 1984, s’intitule Las Olvidadas : une étude sur les femmes, le logement et la structure familiale à Querétaro, au Mexique (a study of women, housing and family structure in Queretaro)[2]. Il s'agit d'une des premières études à reconnaître les femmes comme des actrices clés de l'auto-construction de logements dans les communautés urbaines pauvres des pays du Sud[3].
Elle est présidente de la Society for Latin American Studies, au Royaume-Uni, de 1997 à 1999[1].
En 2002, elle devient présidente du département de géographie et d'environnement de la LSE[4].
Elle a également travaillé en tant que conseillère ou consultante pour, entre autres, l'UNRISD[5], le FNUAP, l'UN-DESA, l'ONU-Habitat, l'OIT, l'UNICEF, le PNUD, la CEPALC, le Secrétariat du Commonwealth et la Banque mondiale[1] et de Womankind Worldwide[6]. Elle a été membre d'un groupe consultatif d'experts pour le rapport de l'ONU Femmes sur la situation des femmes dans le monde 2018 et co-autrice principale du premier rapport d'ONU-Habitat sur la situation des femmes dans les villes (2013)[1].
Elle a été membre du comité consultatif de rédaction de l'International Development Planning Review, du Singapore Journal of Tropical Geography, du Journal of Migration Studies, et de Critical Business[6].
En 1989, elle publie avec Lynne Brydon Women in the Third World, premier du genre à défendre l'importance d'analyser les rôles des femmes dans les zones rurales et urbaines du monde en développement[1] et à leur donner la parole, au lieu de se contenter des statistiques habituelles[3]. Elle développe ensuite des travaux conceptuels, empiriques et politiques sur la nature sexuée de la pauvreté, des inégalités et de l'urbanisation[1].
Sylvia Chant s'oppose aux conceptions simplistes de la féminisation de la pauvreté qui stipulent que les ménages dirigés par des femmes sont automatiquement plus susceptibles de vivre dans la pauvreté que ceux dirigés par des hommes[7],[3]. Elle théorise une alternative à la notion de « féminisation de la pauvreté » avec la notion « féminisation de la responsabilité et/ou de l'obligation », beaucoup plus nuancée, permettant de montrer comment les femmes sont de plus en plus chargées de faire face à la pauvreté[1] tout en ayant plus de responsabilités et de charges ménagères que les hommes[3].
En 2000, elle défend avec Matthew Gutmann dans Mainstreaming Men into Gender and Development l'importance d'inclure les hommes dans les débats et les projets sur le genre et le développement, suggérant qu'une véritable transformation féministe n'est pas possible sans cela, tout en veillant à ce que les femmes ne soient pas ré-exclues[3].
Elle a notamment travaillé au Costa Rica, au Mexique, aux Philippines et en Gambie. En Gambie, elle travaille sur la résistance aux mutilations génitales féminines[7] aux côtés de l'organisation gambienne de défense des droits de l'homme, GAMCOTRAP[1]. Elle montre aussi que la scolarisation seule ne garantit pas que les jeunes femmes soient en mesure de développer une liberté personnelle et un emploi décent, et que des politiques éducatives intégrant l'équité entre les sexes dans le développement des programmes est également nécessaire[3].
Principales publications
(en) Lynne Brydon and Sylvia Chant Aldershot, Women in the Third World: gender issues in rural and urban areas, Edward Elgar Publishing, , 327 p.
En 2021, le département de géographie et d'environnement de la LSE a créé en son honneur une série de conférences publiques, les conférences Sylvia Chant[9].