Suzanne Henriette est l'avant-dernière fille de Charles de Lorraine, troisième duc d'Elbeuf, et de sa troisième épouse Françoise de Montault de Navailles.
Issus d'une Maison "à l'instar de l'étranger", c'est-à-dire de la branche cadette et française d'une Maison dont le chef est un souverain étranger, les membres de sa famille reçoivent à la cour de France les honneurs rendus aux princes souverains.
En , à la mort de sa première épouse, Anne-Isabelle de Guastalla[1], sans enfant, Charles Ferdinand, duc de Mantoue et de Montferrat, 51 ans, demande la main de Suzanne Henriette, 17 ans, afin d'obtenir une alliance dynastique avec une autre maison ducale régnante et une descendance pour son duché.
Mademoiselle d'Elbeuf épouse le duc le , à Milan, où elle a été emmenée par sa grand-mère Catherine-Henriette de Bourbon, fille légitimée du roi Henri IV de France.
Le mariage, négocié à la cour de Louis XIV et en Lorraine[2], ne sera pas heureux et reste sans descendance. Les époux se séparent de fait dès 1706 et Charles Ferdinand meurt le , laissant Suzanne Henriette veuve à l'âge de 22 ans.
Saint-Simon a observé qu'elle est morte dans la fleur de sa jeunesse, après une longue maladie, notant également que, après avoir été considérée comme une beauté, son « bizarre » mariage avait été la cause d'une triste vie.
↑ Joseph Roman, Le livre de raison du peintre Hyacinthe Rigaud, Paris, Laurens, 1919.
↑Ariane James-Sarazin (sous la direction de), Hyacinthe Rigaud ou le portrait soleil, Dijon, Editions Faton, , 439 p. (ISBN978-2-87844-280-9), p. 396-399