Supplique pour être enterré à la plage de Sète est le onzième album édité en France du chanteur et poète Georges Brassens. Sorti sans titre à l'origine, il est identifié par celui de la première chanson du disque. L’édition originale est sortie en novembre 1966.
Genèse
En , Georges Brassens prépare son prochain album dans son moulin de la Bonde, à Crespières, dans les Yvelines. Voulant enregistrer une bande de travail, il fait venir son contrebassistePierre Nicolas, ainsi que des techniciens de chez Philips : l'ingénieur du son Jean Bonzon et son assistant Roland Guillotel, munis d'un enregistreur Ampex trois pistes[1].
L'enregistrement des onze chansons dure quelques jours. Les prises définitives en studio sont prévues pour la fin octobre. Auparavant, du au , Brassens donne une série de concerts au Théâtre national populaire de Chaillot. Les spectateurs ont la primeur des nouvelles chansons[1].
Mais, fin octobre, une grève des musiciens vient empêcher l'enregistrement définitif, et compromettre la sortie de l'album. Philips se sert alors de la bande de travail du moulin de la Bonde pour graver le disque. Il n'y a donc pas de deuxième guitare. L'ordre supposé des enregistrements (La Non-Demande en mariage, puis L'Épave, puis la Supplique) n'est pas respecté. C'est la Supplique qui ouvre l'album. Celui-ci, présenté comme un « document », sort sans titre en [1]. Il rencontre un tel succès que Philips ne le fait jamais réenregistrer par Brassens. En , 44 ans après la première sortie de l'album, 29 ans après la mort de Brassens, une deuxième guitare est ajoutée par Joël Favreau à la bande son originale. Cette nouvelle version de l'album sort en octobre de l'année suivante sous le titre Supplique pour être enterré à la plage de Sète : version 2011 remastérisée avec Joël Favreau à la deuxième guitare[2].
Chansons
Toutes les chansons sont écrites et composées par Georges Brassens.
Cet album étant le 11e du chanteur, on peut s’étonner de voir le numéro IX au recto et au verso de la pochette. L’arrivée du nouveau format 33 tours/30 cm (Longue durée), au début des années soixante, supplanta progressivement les 33 tours/25 cm. Le dixième album de Georges Brassens en ayant bénéficié, les chansons contenues sur les neuf premiers 33 tours/25 cm furent alors compilées pour composer sept 33 tours/30 cm.
En septembre 1965, huit 33 tours/30 cm, gravés en monophonie et numérotés de 1 à 8, parurent dans une première collection intitulée « Les grands auteurs & compositeurs interprètes ». Chaque pochette est illustrée d’un portrait de Brassens réalisé par Pierre Cordier[3] au recto, avec des commentaires écrits par René Fallet au verso.
Fin 1965, une deuxième collection « Les grands auteurs & compositeurs interprètes » fut lancée en gravure universelle stéréo/mono et numérotée de I à VIII. Les pochettes sont illustrées d’une imitation bois au recto, avec les commentaires de René Fallet au verso.
En novembre 1966, cette deuxième collection s’enrichit d’un IXe volume avec la sortie du onzième album Supplique pour être enterré à la plage de Sète. Hormis l’imitation bois, le graphisme de la collection fut intégralement utilisé pour le recto de la pochette de l’édition originale ; d’où la présence du chiffre romain IX[4].
Au verso, la maison de disques Philips signale, dans un encadré :
« En , préparant ses nouvelles chansons, Georges Brassens enregistrait, à son domicile à Paris[5], avec Pierre Nicolas, une bande de travail. Des circonstances extérieures empêchent actuellement la sortie traditionnelle du nouveau disque de Brassens[6]. Mais devant la qualité […] de cet enregistrement provisoire […], pressés par d’innombrables demandes, nous éditons aujourd’hui ces onze chansons que Brassens a créées [en ] au Théâtre National Populaire. Il s’agit d’un document. »
Discographie liée à l’album
Disques 45 tours
Seules les premières éditions des 45 tours sont listées ci-dessous.
Identifications :
SP (Single Playing) = Microsillon 45 tours/17 cm (2 titres).
EP (Extended Playing) = Microsillon 45 tours/17 cm (3 titres), ou super 45 tours.
1968 : LP Supplique pour être enterré à la plage de Sète, Philips, coll. « Les grands auteurs & compositeurs interprètes », no 9 (Y 6499 784).
– Pochette ouvrante : photos de couverture réalisées par Jacques Denimal[7]. Les pages intérieures, illustrées de photographies, contiennent les paroles des chansons et les commentaires de René Fallet.
↑Pierre Cordier rencontre Brassens en 1952. En 1956, il invente le chimigramme, procédé combinant la physique de la peinture et la chimie de la photographie. Cette technique est utilisée pour les portraits illustrant cette première collection.
↑En réitérant encore plus fidèlement ce procédé pour la pochette de l’album suivant, la confusion entre les publications sera accentuée car elles arboreront toutes deux l’imitation bois ; seul le verso les différenciera.