Élevé en Irlande et d'origine européenne, Street Cry est pourtant envoyé par Godolphin faire carrière aux États-Unis, en Californie, sous les ordres de Eoin Harty, un entraîneur spécialisé dans les 2 ans. Il y fait ses débuts au mois de juillet de ses 2 ans et, après avoir brillamment remporté son maiden, se frotte aux meilleurs "juveniles" de la Côte Ouest. Il décroche deux accessits d'honneur dans des groupe 2. Ayant décroché son billet pour le Breeders' Cup Juvenile, il se hisse sur le podium de la plus grande course américaine pour 2 ans, et prend au passage sa revanche sur le dénommé Flame Thrower, qui l'avait devancé deux fois auparavant.
L'hiver venu, Street Cry est envoyé à Dubaï et passe dans les boxes de Saeed bin Suroor, l'entraîneur en chef de Godolphin. Il remporte pour sa rentrée les 2000 Guinées locales face devant un poulain de groupe 1, Noverre, puis échoue de peu à réussir le doublé dans l'UAE Derby. Mais une blessure interrompt cette saison qui semblait bien partie et anéantit les espoirs de participer aux épreuves de la Triple Couronne américaine. On retrouve Street Cry sept mois plus tard, pour une rentrée aux États-Unis, dans un groupe 3 où il ne peut faire mieux que deuxième. Renvoyé à Dubaï pour l'hiver et désormais remis de ses ennuis de santé, il connaît l'apogée de sa carrière au début de son année de 4 ans, où il semble avoir nettement franchi un palier. Qu'on en juge : d'abord il rentre victorieusement dune préparatoire à la Dubaï World Cup, le Al Maktoum Challenge Round 3, où il écrase ses adversaires de plus de huit longueurs. Et il enchaîne dans la belle, où le favori Sakhee, le lauréat du précédent Prix de l'Arc de Triomphe, doit le regarder s'envoler et gagner de plus de quatre longueurs. Trois mois plus tard, il fait une nouvelle démonstration dans le Stephen Foster Handicap, un groupe 1 américain dans lequel il écrabouille ses adversaires. La série s'arrête dans le Whitney Handicap, où il est dominée par le Coolmore Left Bank. Sa carrière aussi : Street Cry connaît des problèmes de santé et on le revoit plus en piste.
Bien né et nanti d'un beau palmarès malgré ses blessures, Street Cry prend ses quartiers d'étalon à Jonabell Farm, dans le Kentucky, l'antenne américaine de Godolphin. Proposé à $ 30 000 dès sa première saison, il ne tarde pas à se montrer à la hauteur des espoirs placés en lui et voit son tarif grimper à $ 150 000. En parallèle, il effectue cinq saisons de monte en Australie, à Au$ 110 000 la saillie, où il se voit sacré tête de liste des étalons pour la saison 2015-2016. Auteur d'un vingtaine de gagnants au niveau groupe 1, aux États-Unis, en Australie, en Europe et même au Pérou, il est l'auteur de deux des plus grandes championnes de l'ère moderne, l'Australienne Winx et l'Américaine Zenyatta. Ses meilleurs produits, avec entre parenthèses le nom du père de mère :
Winx (Al Akbar) : la plus grande championne de l'histoire des courses australiennes, lauréate de 25 groupe 1 (un record mondial), dont quatre éditions du Cox Plate, invaincue pendant quatre ans et 33 courses. Élue quatre fois cheval de l'année en Australie.
Street Cry est euthanasié en Australie le 17 septembre 2014, à 16 ans, à la suite d'une aggravation de ses troubles neurologiques[1].
Origines
Street Cry est un fils du Niarchos Machiavellian, né dans la pourpre (Mr. Prospector et l'une des poulinières du siècle, Coup de Folie), meilleur 2 ans en France en 1989 et reproducteur de renom, auteur d'une dizaine de chevaux de groupe 1. Sa mère est la classique Helen Street, une fille de la bonne Waterway (3ème de la Poule d'Essai des Pouliches), lauréate des Irish Oaks qui s'est avérée très influente au haras, notamment via Street Cry et le neveu de celu-ci, Shamardal.