Stephen Kalberg

Stephen Kalberg
Nom de naissance Stephen Emanuel Kalberg
Naissance
Nationalité Américain
Résidence États-Unis
Domaines Sociologie
Institutions Université de Boston
Formation Université d'État de New York à Stony Brook
Renommé pour Spécialiste de Max Weber
Œuvres principales La Sociologie historique comparative de Max Weber ; Les Valeurs, les Idées et les Intérêts. Introduction à la sociologie de Max Weber
Site https://www.bu.edu/sociology/profile/stephen-kalberg/

Compléments

Stephen Kalberg, né en 1945, est un sociologue américain, professeur d'université (depuis 1989) et professeur émérite (depuis 2020) à l'Université de Boston. Ses recherches portent sur la théorie sociologique, la sociologie comparative et la sociologie politique. Il est connu pour être un spécialiste, et traducteur, de Max Weber, et a contribué de manière significative à la diffusion des travaux de celui-ci aux États-Unis depuis 1979.

Travaux

Stephen Kalberg est reconnu pour ses l'analyses, la traduction et la diffusion de la pensée de Max Weber, particulièrement dans le contexte nord-américain et francophone[a],[b],[c],[d],[e],[f],[g],[h],[i],[j]. Ses travaux se concentrent principalement sur l’interprétation et l’application de la sociologie historique comparative de Max Weber, un domaine dans lequel il est l'un des principaux spécialistes contemporains[1],[2],[3],[4],[5].

Contribution à la postérité de Max Weber et de l'approche weberienne

Les travaux de traduction de Stephen Kalberg, en particulier concernant The Protestant Ethic and the Spirit of Capitalism (L'Éthique protestante et l'Esprit du capitalisme)[6],[7], ont participé à la diffusion des idées de Max Weber notamment dans le monde anglophone, contribuant ainsi à la perpétuation de l'influence de celui-ci dans la sociologie contemporaine[8],[9].

Un axe de recherche de Kalberg porte sur la sociologie des civilisations qu'il aborde à travers la perspective comparative et historique de Max Weber[10]. Il a notamment étudié la culture politique spécifique aux États-Unis dans une perspective weberienne : dans Searching for the Spirit of American Democracy (pubilé en 2015)[11] ou dans Max Weber’s Sociology: From « the Protestant Ethic Thesis » and the American Political Culture to a Sociology of Civilizations (publié en 2024)[12], il montre notamment comment le protestantisme, retravaillées à travers les siècles, continue d’influencer les institutions et la vie politique américaine.

Il s'est également penché sur la manière dont les « visions du monde » (Weltanschauung) influencent les comportements sociaux et les structures politiques[13],[3],[14], et a notamment examiné l'impact de la culture politique sur les malentendus internationaux, comme dans son article de 2005, L’influence de la culture politique sur les malentendus entre nations en politique étrangère : l’exemple des États-Unis et de l’Allemagne, où il analyse les divergences entre les perceptions américaines et allemandes dans le cadre de la politique étrangère[15].

Les types de rationalité

Stephen Kalberg a approfondi l'analyse weberienne de la rationalité en soulignant la diversité des types de rationalité qu'avait identifié Max Weber : notamment la rationalité formelle, la rationalité substantielle, la rationalité pratique et la rationalité théorique[5]. Dans son article de 1980, Max Weber’s Types of Rationality: Cornerstones for the Analysis of Rationalization Processes in History (qu'on peut traduire par « Les types de rationalité de Max Weber »), publié dans American Journal of Sociology[16], et dans son livre Les idées, les valeurs et les intérêts: Introduction à la sociologie de Max Weber[17], Kalberg montre comment ces différents types de rationalité jouent un rôle central dans les processus de rationalisation à travers l'histoire[5].

Publications

Livres en français

  • [Kalberg 2002] Stephen Kalberg, La Sociologie historique comparative de Max Weber, Paris, La Découverte/M.A.U.S.S, , 284 p. (ISBN 2-7071-3401-5)
  • [Kalberg 2010] Stephen Kalberg, Les idées, les valeurs et les intérêts: Introduction à la sociologie de Max Weber, Paris, La Découverte, , 276 p. (ISBN 9782707157249)

Livres en anglais

  • (en) Stephen Kalberg, Max Weber: Readings And Commentary On Modernity, John Wiley & Sons, , 435 p.
  • (en) Stephen Kalberg, Max Weber’s Comparative-historical Sociology Today: Major Themes, Mode of Causal Analysis, and Applications, Ashgate Publishing, , 353 p.
  • (en) Stephen Kalberg, Max Weber’s Comparative-Historical Sociology Today: Major Themes, Mode of Causal Analysis, and Applications, Ashgate Publishing, , 353 p.
  • (en) Stephen Kalberg, Searching for the Spirit of American Democracy: Max Weber’s Analysis of a Unique Political Culture, Past, Present, and Future, Routledge, , 148 p.
  • (en) Stephen Kalberg, The Social Thought of Max Weber, SAGE Publications, , 281 p.
  • (en) Stephen Kalberg, Max Weber’s Sociology of Civilizations: A Reconstruction, Routledge, , 710 p.
  • (en) Stephen Kalberg, Max Weber’s Sociology: From « the Protestant Ethic Thesis » and the American Political Culture to a Sociology of Civilizations, Taylor & Francis, , 316 p.

Traduction de Max Weber en anglais par Kalberg

  • (en) Max Weber (trad. de l'allemand par Stephen Kalberg), The Protestant ethic and the spirit of capitalism [« Die protestantische Ethik und der Geist des Kapitalismus »], Los Angeles, Roxbury, , 3e éd., 266 p.
  • (en) Max Weber et Stephen Kalberg (trad. de l'allemand par Stephen Kalberg), The Protestant ethic and the spirit of capitalism : with other writings on the rise of the West [« Die protestantische Ethik und der Geist des Kapitalismus »], New York, Oxford University Press, , 4e éd., 582 p.

Articles en français

Articles en anglais (liste non exhaustive)

  • (en) Stephen Kalberg, « Book Review: The Search for Thematic Orientations in a Fragmented Oeuvre: The Discussion of Max Weber in Recent German Sociological Literature », Sociology, vol. 13, no 1,‎ , p. 127‑139
  • (en) Stephen Kalberg, « Max Weber’s Types of Rationality: Cornerstones for the Analysis of Rationalization Processes in History », American Journal of Sociology, vol. 85, no 5,‎ , p. 1145‑1179
  • (en) Stephen Kalberg, « The Origin and Expansion of Kulturpessimismus: The Relationship between Public and Private Spheres in Early Twentieth Century Germany », Sociological Theory, vol. 5, no 2,‎ , p. 150‑164
  • (en) Stephen Kalberg, « The Rationalization of Action in Max Weber’s Sociology of Religion », Sociological Theory, vol. 8, no 1,‎ , p. 58‑84

Notes et références

Notes

  1. Le sociologue Arnaud Saint-Martin dans L'Humanité en 2010 : « On saura donc gré à Stephen Kalberg, professeur à l'université de Boston, grand spécialiste de Weber, de nous fournir un condensé lisible de cette sociologie dans son dernier ouvrage. » et « Non seulement l'auteur parvient à restituer la cohérence du programme de Weber, mais en plus il révèle sa dynamique d'élaboration. Ensuite, l'auteur révise certains contresens et déconstruit un certain nombre de lieux communs. » (Saint-Martin 2010).
  2. Dans une note de lecture de Clément LeFranc de L'éthique protestante et l'esprit de la démocratie en 2015 pour le magazine Sciences Humaines : « Spécialiste de l'œuvre du sociologue Max Weber, Stephen Kalberg » (LeFranc 2015).
  3. Dans une note de lecture de Les valeurs, les idées et les intérêts. Introduction à la sociologie de Max Weber (Kalberg 2010) : « Stephen Kalberg, spécialiste internationalement reconnu de Max Weber » (Belghanem 2012, p. 345).
  4. Schögler en 2018 dans la revue Alif: Journal of Comparative Poetics, un article qui s'intéresse à la traduction dans les sciences sociales, pour étudier la circulation et la canonisation des connaissances, un des cas examiné concerne The Protestant Ethic and the Spirit of Capitalism, dont Stephen Kalberg a été l'un des traducteurs : « The first [l'auteur parle des nouvelles traductions] is by the US-American sociologist Stephen Kalberg, who has published widely on Weber in German and English and contributed to canonizing Weber in the USA since 1979. The trajectory of his writings transcends national boundaries and shows his deep knowledge of German as well as American political and economic thought. His translation is based on the 1920 edition, and was first published by Roxbury Press, then Blackwell, and since 2009 in an augmented and revised edition with Oxford University Press. Kalberg does not only retranslate the source text, but also provides a comprehensive interpretation and contextualization. He adds further readings by Weber (either translated by himself or others) to offer a comprehensive rendering of certain ideas, introduces the book as well as every chapter, includes a glossary of key terms, and provides comments on specific translatorial choices and conceptual issues that can be several pages long. » (Schögler 2018).
  5. Kemple en 2013 pour la revue Canadian Journal of Sociology : « Max Weber's Comparative-Historical Sociology Today by Stephen Kalberg undertakes more of an "internalist" reading and reconstruction of the major themes Weber himself addressed, even as it also touches occasionally on theoretical and methodological questions raised by later sociologists, from Talcott Parsons to Theda Skocpol. The work is a collection of previously published essays which revise, expand, update, and sometimes restate the arguments Kalberg worked out in his 1994 book on Weber, while to some extent it also serves as a companion volume to his teaching anthologies and editions of Weber's works, most notably his new translation of The Protestant Ethic and the Spirit of Capitalism. » (Kemple 2013).
  6. Leroux en 2002 dans la revue Le Devoir, un article qui revient sur la diffusion et traduction de sciences sociales évoque le livre La Sociologie comparative de Max Weber (Kalberg 2002) : « Comme Max Weber, auquel l'Américain Stephen Kalberg consacre une étude (La Sociologie comparative de Max Weber, La Découverte), il prend déjà place dans l'histoire de la pensée sociologique » (Leroux 2002).
  7. D'autres mentions notables : « En la traducción al inglés de esta cita propuesta por Stephen Kalberg (que nos parece mucho más precisa que el primer intento realizado por Parsons) » (Lowy et Varikas 2024) ou encore le sociologgue Jean-Pierre Grossein (Grossein 2005), un des plus grand spécialiste de Max Weber francophone, mentionne Kalberg au sujet de La sociologie historique comparative de Max Weber (Kalberg 2002). Mentions aussi chez la philosophe Catherine Colliot-Thélène spécialiste de Max Weber (Colliot-Thélène 2014).
  8. Le sociologue Alexis Trémoulinas en 2006, dans un chapitre d'un manuel de sociologie, mentionne Kalberg comme spécialiste de Weber, et propose même un encadré à son sujet : « Stephen Kalberg propose une séduisante synthèse de l'imputation causale chez Max Weber [Kalberg, 2002] » (Trémoulinas 2006).
  9. Un certain B.E. dans L'Humanité en 2010 pour le livre Les Valeurs, les Idées et les Intérêts (Kalberg 2010) : « La traduction [en français] de l'ouvrage de Stephen Kalberg est ainsi particulièrement bienvenue car elle permet d'y voir plus clair dans ce qui n'apparaît que comme esquissé, fragmenté, voire incompatible. Les Valeurs, les Idées et les Intérêts se veut à la fois une introduction claire et solide à l’œuvre de Max Weber, mais aussi une « clarification » d'un certain nombre de concepts de Weber, tels que ceux d'« idéal type », de formes de « rationalité », de « vocation », etc. » (B.E. 2010).
  10. Dans une note de lecture de Les valeurs, les idées et les intérêts. Introduction à la sociologie de Max Weber (Kalberg 2010) : « L’ouvrage de Stephen Kalberg constitue la Bible du parfait petit wébérien » (Giraud 2010).

Références

Bibliographie

Ne sont présenté ici que les sources secondaires (sources qui sont au sujet de Stephen Kalberg), les sources primaires (les publications de Stephen Kalberg) sont présentées dans les différentes sections de l'article relatives à ses publications.

  • Arnaud Saint-Martin, « La cohérence du programme de Max Weber Les Valeurs, les idées et les intérêts. Introduction à la sociologie de Max Weber, de Stephen Kalberg », L'Humanité,‎
  • B.E., « [Les Valeurs, les Idées et les Intérêts.] », L'Humanité,‎
  • (en) Rafael Schögler, « Translation in the Social Sciences and Humanities: Circulating and Canonizing Knowledge », Alif: Journal of Comparative Poetics, vol. 38,‎ , p. 62‑90
  • (en) Thomas Kemple, « Presenting Max Weber », Canadian Journal of Sociology, vol. 38, no 3,‎ , p. 407
  • Georges Leroux, « Sciences humaines et philosophie », Le Devoir,‎
  • (es) Michael Lowy et Eleni Varikas, « Max Weber y el anarquismo », Estudios Sociológicos de El Colegio de México, vol. 42,‎
  • Jean-Pierre Grossein, « Max Weber " à la française "? De la nécessité d’une critique des traductions », Revue française de sociologie, vol. 46, no 4,‎ , p. 883‑904
  • Alain Caillé et Philippe Chanial, « Préface. Comment peut-on (ne pas) être wébérien ? », dans Stephen Kalberg, Les idées, les valeurs et les intérêts. Introduction à la sociologie de Max Weber, Paris, La Découverte, , p. 5-39
  • Catherine Colliot-Thélène, La sociologie de Max Weber, Paris, Nathan, , 125 p. (ISBN 978-2-7071-7825-1).
  • Ali Belghanem, « Stephen Kalberg, Les valeurs, les idées et les intérêts. Introduction à la sociologie de Max Weber. Trad. de l’américain par P. Chanial, Paris, Éd. La Découverte, coll. Textes à l’appui, [2009] 2010, 276 p. », Questions de communication, vol. 21, no 1,‎ , p. 344‑347 (lire en ligne)
  • Frédérique Giraud, « Les Valeurs, les idées et les intérêts. Introduction à la sociologie de Max Weber. Stephen Kalberg, Paris, La Découverte, coll. “Textes à l’appui/Bibliothèque du M.A.U.S.S.”, 2010, 276 pages (ISBN 978-2-7071-5724-9) », Idées économiques et sociales, vol. 161, no 3,‎ , p. 75
  • Clément LeFranc, « L'éthique protestante et l'esprit de la démocratie - L’éthique protestante et l’esprit de la démocratie. Max Weber et la culture politique américaine. Stephen Kalberg, Le Bord de l’eau, 2014, 177 p. », Sciences Humaines, no 267,‎ , p. 43
  • Alexis Trémoulinas, « I. Changement social et naissance de la sociologie », dans Sociologie des changements sociaux, Paris, La Découverte, coll. « Repères », , 121 p. (ISBN 978-2-7071-4628-1), p. 9-30.

Liens externes