Stella Benson naît à Easthope dans le comté de Shropshire en 1892. Elle est la fille de Ralph Beaumont Benson, membre de la noblesse terrienne, et de Caroline Essex Cholmondeley. Elle est aussi la nièce de Mary Cholmondeley, une romancière anglaise[2].
Stella Benson passe une partie de son enfance dans des écoles en Allemagne et en Suisse. Elle commence à écrire un journal à l'âge de dix ans et le tient durant toute sa vie. Elle y raconte son quotidien et les relations familiales[3]. Elle se lance un peu plus tard dans la poésie. Ses parents divorcent et son père devient peu présent. Il lui conseille d'arrêter d'écrire de la poésie et d'attendre d'être plus âgée et plus expérimentée. En réponse, Stella Benson se met à écrire davantage, c'est à cette période qu'elle écrit ses premiers manuscrits de romans.
En 1918, elle publie son premier volume de poésie, Twenty. La même année, elle décide de quitter l'Angleterre pour les États-Unis[6]. Après un périple dans plusieurs villes, elle rencontre les écrivaines américaines Bertha Pope et Harriet Monroe.
En 1920, Stella Benson se rend en Chine, où elle travaille dans une école et un hôpital. Elle y rencontre James (Shaemas) O'Gorman Anderson, un officier anglo-irlandais aux douanes maritimes chinoises[6] qu'elle épouse, à Londres l'année suivante. Elle suit son mari dans ses divers postes en Chine, y compris à Nanning, Pakhoi et Hong Kong. Elle relate leur amour dans le roman The Little World sorti en 1925.
Elle ne cesse d'écrire malgré le peu de reconnaissance. Elle publie Pipers and a Dancer (1924) et Goodbye, Stranger (1926), puis, un livre de récit de voyage, Worlds Within Worlds en 1928. Son œuvre la plus connue est le roman The Far-Away Bride. Il sort d'abord aux États-Unis en 1930 et, en 1931, en Grande-Bretagne, sous le nom de Tobit Transplanted.
Le dernier livre de Stella Benson, Mundos, est une sélection personnelle de ses meilleurs poèmes publié à titre posthume en 1935.
Dans le deuxième volume de ses mémoires, Testament of Youth, Vera Brittain raconte sa réaction à l'annonce de la mort de Stella Benson[6]. Virginia Woolf écrit à propos de sa mort : « Un sentiment curieux : quand un écrivain comme Stella Benson meurt, la réponse est diminuée ; Ici et maintenant ne sera pas éclairé par elle : c'est la vie amoindrie[9]. »
Son amie Naomi Mitchison lui consacre aussi un chapitre de sa propre autobiographie You May Well Ask. Sont reprises de nombreuses citations de leur correspondance dans les années 1920 et au début des années 1930[10].
Selon George Malcolm Johnson, « Stella Benson avait une capacité unique à mélanger fantaisie et réalité, particulièrement évidente dans ses romans précédents et dans ses nouvelles. Son humour espiègle et son esprit méchant, souvent orientés vers une fin satirique, masquaient une compassion sous-jacente. Les romans et les histoires de Stella Benson (en particulier ses derniers plus réalistes) traitent souvent de graves problèmes sociaux et reflètent ses difficultés en tant que femme du XXe siècle : soutenir le suffrage féminin, assister à la tragédie de la Première Guerre mondiale et vivre dans un cadre colonial hostile et instable. Malgré son traitement très moderne et ironique du thème des individus perdus, isolés et aliénés dans des situations étranges et effrayantes, elle n'a pas suscité beaucoup d'attention critique contemporaine et mérite d'être réévaluée[11]. »
Près de cinquante ans après sa mort, les journaux de Stella Benson sont rendus disponibles. Ils sont utilisés par Joy Grant pour écrire une biographie sur l'autrice[12].
En 2020, la maison d'édition Cambourakis traduit Living Alone et publie l'ouvrage sous le titre La Vie seule. La même année, les éditions Callidor, spécialisée en littérature de l'imaginaire, publient ce roman sous un autre titre, Le Fort Intérieur - Et la sorcière de l'île Moufle, faisant de Stella Benson l'une des pionnières de la light fantasy.
Stella Benson (trad. Faustine Lasnier, préf. Dennis Harrison, postface Dr Jem Bloomfield, ill. Anouck Faure), Le Fort Intérieur - Et la sorcière de l'île Moufle, Paris, Callidor, coll. « L'Âge d'or de la fantasy », , 272 p. (ISBN978-2-901207-09-2)
↑(en) Nicola Darwood, « Stella Benson: a life of reading, writing and publishing », SHARP (Society for the History of Authorship, Reading and Publishing), (lire en ligne, consulté le )
↑(en) Michael Dirda, « For the disenchanted: two lightly comic and quietly touching tales of magic », Washington Post, (ISSN0190-8286, lire en ligne, consulté le )
↑ abc et dGordon Dickins, An Illustrated Literary Guide to Shropshire, Shropshire Libraries, (ISBN0-903802-37-6), p. 6
↑Collectif, Antoinette Fouque, Mireille Calle-Gruber et Béatrice Didier, Le Dictionnaire universel des créatrices, Éditions des femmes, (ISBN978-2-7210-0651-6, lire en ligne)
↑(en) Stella Benson et Adam Matthew Publications, Women, Writing and Travel: The diaries of Stella Benson, 1902-1933, from Cambridge University Library, Adam Matthew Publications, (ISBN978-1-85711-277-1, lire en ligne)
↑(en) Catherine Clay, British Women Writers 1914-1945: Professional Work and Friendship, Ashgate Publishing, Ltd., (ISBN978-0-7546-5093-5, lire en ligne)
(en) Richard Ellis Roberts, Portrait of Stella Benson, Macmillan, (lire en ligne)
(en) Debra Rae Cohen, Remapping the Home Front: Locating Citizenship in British Women's Great War Fiction, UPNE, (ISBN978-1-55553-532-2, lire en ligne)
(en) Katrina Gulliver, Modern Women in China and Japan: Gender, Feminism and Global Modernity Between the Wars, I.B.Tauris, (ISBN978-0-85772-135-8, lire en ligne)
Johnson, George M. «Stella Benson». Dictionnaire de biographie littéraire. Écrivains britanniques de courte fiction, 1915–1945. Ed. John H. Rogers. Détroit: Gale, 1996.
Johnson, George M. «Stella Benson». Nouveau dictionnaire de biographie nationale. Ed. Brian Harrison. Oxford: Oxford University Press, 2004.