Stefan Szczesny, né à Munich le , est un artiste allemand.
Biographie
Enfance et formation
Fils de la dramaturge Martha Meuffels et de l'écrivain-philosophe Gerhard Szczesny(de), Stefan Szcezesny se détourne dans ses jeunes années du caractère, plutôt sobre et analytique, du foyer familial pour se consacrer à la musique et à la peinture. C'est notamment le philosopheLudwig Marcuse, un ami de son père, qui le soutient dans son projet de devenir artiste[1].
Sous l'influence de son maître Günther Fruhtrunk, Szczesny s'oriente d'abord vers la peinture abstraite[1]. Il étudie entre autres les œuvres de Piet Mondrian, Barnett Newman et Ad Reinhardt. Sa bourse d'études du DAAD et son séjour à Paris en 1975/1976 marquent le retour progressif de Szczesny à la peinture figurative[2]. Cette évolution se poursuit grâce à un séjour que Szczesny effectue à la Villa Romana à Florence et au cours duquel il étudie la Renaissance italienne.
Pour Szczesny, le retour à la peinture figurative représente l'application d'un art « à la recherche d'un lien avec la vie »[3]. En 1985, il affirme : « Cela fait une grande différence si lorsqu'on peint on pense à des sphères, des cônes et des cylindres ou bien à une belle femme. Le matériel de départ, l'association figurative, que ce soit un être humain ou un paysage sont très importants pour ne pas tomber dans le formalisme »[4].
En 1974 il épouse Mechthild Moldenhauer. Son premier fils, David, naît en 1975 pendant son séjour à Paris en tant que boursier de la DAAD. Sa fille Sarah voit le jour en 1979.
Rundschau Deutschland et la percée au sein des « nouveaux fauves »
En 1981, Szczesny s'installe à Cologne et organise avec l'artiste danois Troels Wörsel l'exposition « Rundschau Deutschland » qui est d'abord présentée à Munich puis à Cologne dans le cadre de la manifestation « Westkunst » sous la direction de Kasper König[5].
Les œuvres exposées proviennent d'une jeune génération de peintres figuratifs, « Les nouveaux fauves », et sont caractérisées par un style fortement expressif et impulsif. Bien que les tableaux hauts en couleur, et dont la technique ne se soucie guère des finesses, agressent parfois et se heurtent à des critiques[6], ils présentent un intérêt historique et artistique et attirent une forte attention sur les jeunes peintres. L'ouvrage Hunger nach Bildern (« La faim de peinture ») de Wolfgang Max Faust(de) et Gerd de Vries, publié peu de temps après, documente cet intérêt pour le nouvel art figuratif[7].
Szczesny, lauréat du prix de Rome de la « Preußische Akademie der Künste », vit en 1982 et 1983 dans la Villa Massimo de Rome et se consacre à l'Antiquité romaine. Il crée une série de « toiles romaines » qui donnera naissance en 1984 à l´exposition de cinq toiles grand format inspirées des Métamorphoses d'Ovide dans la « Glyptothek » de Munich[8],[9].
Szczesny devient l'éditeur du journal Malerei. Painting. Peinture de 1984 à 1988. En 1988 le « Landesmuseum » de Bonn sous la direction de Klaus Honnef présente la première rétrospective des œuvres de Szczesny[10]. En 1989 il publie en tant qu'éditeur l'ouvrage Maler über Malerei dans lequel des propos de différents peintres figuratifs contemporains sur leur propre pratique de la peinture sont recueillis (sous la forme d'essais et de conversations).
En 1987 puis 1989 naissent ses fils Roman et Aurel.
Les Caraïbes, New York et le sud de la France, la « Szczesny Factory » et les premiers projets d’architecture
Après plusieurs séjours en Méditerranée dans les années 1980, Szczesny séjourne pour la première fois aux Caraïbes en 1990, qui constitueront par la suite une référence au sein de son œuvre comme en témoignent les séries de toiles « Jamaica » ou « Moustique »[11]. Il crée aussi des œuvres sur l’Île Sainte-Lucie.
Dans les années 1991 et 1992, Szczesny se consacre plus particulièrement au théâtre. Après avoir fait ses premiers pas dans les années 1980 en produisant des décors pour une mise en scène de « Faust » à Munich, il prend en charge la décoration artistique de la mise en scène de l’opéra « Dunkles Haus » de Robert HP Platz à l’Opéra de Munich et, plus tard, de celle de « Kabale und Liebe » de Schiller sous la régie de Gert Pfafferodt[12].
En 1993, il participe avec Elvira Bach au projet artistique Fiunara d'Arte en Sicile. En parallèle, il passe la plupart de ses étés à Ramatuelle où il crée de nombreuses toiles en plein air. En 1994, l’artiste s’installe dans un atelier de New York où il fait la connaissance de sa seconde femme Eva Klein et y séjournera en majeure partie jusqu’en 2001.
En 1996, l’expérience de la scène artistique new yorkaise lui donne l’envie de créer la « Szczesny Factory », société à but commercial comprenant sa propre maison d’édition. Fondée à l’origine à Cologne, la Szczesny Factory siège entretemps à Berlin. La « Factory » permet à l’artiste de réaliser de grands projets artistiques en coopération avec d’autres sociétés[réf. souhaitée].
Durant ces années, Szczesny se concentre sur des projets de type architecturaux. Déjà en 1985, Szczesny remarque : « Ce n’est pas tout de disposer ses œuvres dans les musées modernes d’aujourd’hui. L’architecture et la peinture doivent reformer une unité »[13][source secondaire nécessaire]. Ses modèles sont les grands artistes de la Renaissance qui ne sont pas seulement peintres et sculpteurs mais aussi architectes. Le premier projet de ce genre est la réalisation d'une grande fresque du plafond dans le Lindencorso de Berlin[14]. À partir de 1998 commence la réalisation artistique de l’hôtel Bahia à Estepona[15].
À la suite de plusieurs séjours sur l’Île Moustique dans les Caraïbes, il épouse y Eva Klein en 1999. Ils donnent naissance à deux fils, Felix (né en 1997) et Anton (né en 2000).
Exposition universelle à Hanovre: The Living Planet
En l’an 2000 Szczesny crée sur la demande du WWF une « Carte du monde de la vie » composée de tableaux muraux de grand format en céramique pour l’Exposition Universelle 2000 à Hanovre. Le thème en est une étude de la liste du WWF « Global 200 » des régions écologiques qui nécessitent d’être protégées. Le projet comprend 12 tableaux en céramique de dimensions 330 x 830 cm chacun et qui entourent le pavillon du WWF tel un paravent[16].
Vie et travail à Saint-Tropez
En 2001, Szczesny déménage et s’installe avec sa famille à Saint-Tropez. Après un séjour d’un an de travail à Séville en 2001/2002, le film « Szczesny-The Film »[17] du régisseur Curt Faudon(en) sur la vie et l'œuvre de Szczesny est présenté en avant-première au 55eFestival de Cannes.
Pendant ces années il poursuit la réalisation de projets architecturaux comme la création artistique au sein de projets de construction dans le sud de la France. Après deux années de travaux préliminaires, il réalise aussi un projet artistique portant le titre « Un rêve de paradis terrestre » qui vise à transformer l’Île de Mainau en œuvre d’art globale. Cette œuvre d’art englobe céramiques, sculptures et tableaux en arrangements floraux ainsi qu’un dirigeable de type Zeppelin NT sur lequel sont apposés des nus féminins de Szczesny[18].
Durant ces années, les sculptures en acier dénommées « sculptures d'ombre » et, dans la période de 2008 à 2013, une série de « toiles dorées » grand format conçue en hommage à Lucas Cranach l'Ancien et présentée en 2013 dans une exposition au château de Sigmaringen constituent les axes principaux de son art[19]. Szczesny revient alors à une peinture grand-format qu'il peut maintenant aisément réaliser grâce à la construction en 2011 de son nouvel atelier.
Szczesny et le Jaguar Art Project
Szczesny devient l'ambassadeur de la marque de la marque d'automobiles Jaguar en 2011[20]. De cette collaboration naissent plusieurs projets dont une exposition itinérante « Les sculptures d´ombres de Szczesny » à Saint Moritz, sur l'île de Sylt et à Saint-Tropez en 2011, une exposition de toiles, de céramiques et de sculptures au « Palmengarten » de Francfort en 2012[21].
2014 : exposition au Palais des Papes à Avignon
En 2014 l'œuvre de Szczesny est présentée dans une rétrospective au Palais des papes d'Avignon. Elle est organisée par Frédéric Ballester, directeur du centre d'art « La Malmaison » à Cannes. Cet événement est la concrétisation d'un vœu de Szczesny d'exposer en ce lieu qui date des années 1970, époque à laquelle Picasso lui-même y expose ses œuvres. Szczesny dédie sa plus grande sculpture à ce jour à la rétrospective, une construction en acier poli de 6.5 m de haut : « l'arbre de la vie »[22].
2017 : rétrospective de sculptures sur la citadelle de Saint-Tropez
C'est sur invitation de la Ville de Saint-Tropez que Szczesny réalise une exposition rétrospective présentant plus de cinquante de ses sculptures à la Citadelle[23].
2019 : Szczesny aux Baux-de-Provence
Du au , Szczesny est invité à mettre en scène ses œuvres dans le lieu historique des Baux-de-Provence[24],[25]. Il expose des découpes en métal, sculptures en verre soufflé, céramiques, portraits sur toile et peintures sur photographies dans toute la ville[26].
2020 : Création du Fonds de dotation « Szczesny Art Foundation - Saint-Tropez »
Cette année est marquée par la création du Fonds de dotation « Szczesny Art Foundation - Saint-Tropez » qui a pour vocation principale de faire connaître et de promouvoir l'œuvre de Stefan Szczesny en France et à l'international.
2021 : Exposition de sculptures monumentales au Parc du Château de la Moutte
Stefan Szczesny expose douze sculptures colorées du 1er août au 17 octobre 2021. Cette exposition a été organisée en collaboration avec le Festival « Les Nuits du Château de la Moutte », le Conservatoire du Littoral et la Ville de Saint-Tropez[27].
2022 : le Szczesny Art Project à Grimaud
Pour la saison estivale de 2022 Stefan Szczesny expose à Grimaud. Les visiteurs pouvaient découvrir ses sculptures monumentales colorées, des installations réparties dans le village (près du Moulin Saint-Roch, dans les ruines du Château, sur le Parvis de la Mairie, sur la Place de l’Eglise Saint-Michel, à l’entrée de la Chapelle des Pénitents…) et ses alentours (notamment Port-Grimaud, la Pépinière Pierre Basset…), tout comme ses peintures ornant certains murs du Village. Une série de céramiques ainsi qu‘un ensemble d’œuvres sur papier ont été exposés dans la Maison des Arcades, un des espaces d’exposition de Grimaud. Des sculptures en verre et des toiles récentes du peintre sont également montrées au Studio Paon, situé Place de l’Église[28].
Expositions
Expositions individuelles (sélection)
1976 Goethe-Institut, Paris
1979 „Sieben Gemälde“, Städtische Galerie im Lenbachhaus, Kunstforum München
1980 „Perspektiven '80“, Art II, Basel
1981 „Papierarbeiten 1977–81“, Galerie Friedrich and Knust, München
1983 „Immagini Romane“, Villa Massimo, Rom
1984 „Metamorphosen“, Glyptothek und Staatliche Antikensammlung, München
1985 „Gemälde und Papierarbeiten“, Kunstverein Pforzheim, Reuchlinhaus
2019 Peintures, sculptures, verres soufflés et céramique, les Baux-de-Provence[24]
2020 "Stefan Szczesny - Neue Bilder/Recent Paintings", Geuer & Geuer Art Gallery, Düsseldorf et projection du film "Stefan Szczesny : Maler, Magier und Meer"[32] (avec la participation de Wolfram Kons) sur NTV-Art
2021 "Stefan Szczesny : Hommage à Max Ernst - Peintures", Beddington Fine Art, Seillans
2021 "Stefan Szczesny : Sculptures monumentales au Parc du Château de la Moutte", Saint-Tropez
2021 « Stefan Szczesny : Peintures et sculptures sous le soleil de Saint-Tropez », Salle Jean Despas, Saint-Tropez
2022 «Szczesny Art Project », Grimaud
Plusieurs autres expositions individuelles ont eu lieu dans les galeries suivantes : Galerie Jamileh Weber (Zürich), Galerie Brinkmann (Amsterdam), Octavia Art Gallery (New Orleans), Galerie Pfefferle (München), Galerie Holtmann (Köln), Galerie Hilger (Wien), Frankfurter Kunstkabinett Hanna Bekker vom Rath, Galerie Mönch (Bremen), Galerie Beck & Eggeling (Düsseldorf), Galerie Terminus (München), Galerie Ludorff (Düsseldorf)
Expositions de groupe (sélection)
1976 „Les Grands et les Jeunes“, Petit Palais, Paris
1980 Jürgen-Ponto-Stiftung, Frankfurt am Main
1980 XII. Festival International de la Peinture, Cagnes-sur-Mer
↑Céline Seidler-Bahougne, Cyril Carpentier, Stefan Szczesny, Szczesny Art Project Grimaud, Stefan Szczesny Factory & Publishing, (ISBN978-2-9583771-0-6, lire en ligne)