Prix littéraire du CRSBP, Saguenay Lac Saint-Jean 1991, 1997; Médaille Raymond-Blais 2000; Prix du livre jeunesse M. Christie 2000; Prix Victor Barbeau 2020; Prix Bruce-Lundvall 2022
Descendant du poète Oswald Durand, Stanley Péan est né à Port-au-Prince le et a grandi à Jonquière, dans la région du Saguenay Lac Saint-Jean, où ses parents se sont installés l'année de sa naissance[3],[4],[5]. Stanley Péan fait paraître dès le milieu des années 1980 ses premières œuvres de fiction. Il collabore aussi à plusieurs revues littéraires et culturelles[1].
En 1986, en tant que membre du Cercle d'écriture de l'Université Laval (CEULa), il participe à la fondation de la revue de création L'écrit primal[6]. L'année suivante, il se joint à ses confrères Jean Désy et Nando Michaud pour fonder les éditions du Palindrome, qui publie un premier recueil de nouvelles collectif: Meilleur avant: 31/12/99[7]. En 1988, il publie son premier recueil de nouvelles, La plage des songes et autres récits d'exil (Éditions du CIDIHCA), bientôt suivi d'un premier roman, Le Tumulte de mon sang (Québec Amérique, 1991), favorablement accueilli par la critique et couronné par le Prix de la BCP du Saguenay Lac Saint-Jean en 1992[1],[8].
Suivront une demi-douzaine d'œuvres destinées au lectorat adolescent publiées aux éditions de la Courte échelle, dont L'appel des loups (1997) qui remporte le Prix de la CRSBP du Saguenay Lac Saint-Jean en 1997 et Le temps s'enfuit (1999) qui mérite le Prix M. Christie du meilleur roman pour adolescents en 2000[8],[9]. Depuis, il a publié de nombreux autres ouvrages, dont le thriller Zombi Blues (La courte échelle, 1996) et la trilogie de recueils de nouvelles constituée de La nuit démasque (Planète rebelle, 2000), du Cabinet du Docteur K (Planète rebelle, 2001) et d'Autochtones de la nuit (La courte échelle, 2007). Son plus récent roman, Bizango, paraît en aux éditions Les Allusifs, dans la collection 3/4 Polar[10],[11].
À titre de commentateur littéraire, Stanley Péan collabore à de nombreux magazines et journaux ; de l'automne 1997 à l'automne 1998, il tient une chronique dans l'hebdomadaire culturel Ici Montréal et de 1999 à 2002, on peut le lire dans le quotidien La Presse[2]. Il quitte son poste de chroniqueur en , à cause du refus de ses supérieurs de publier son compte-rendu sévère sur le roman Ouf! de Denise Bombardier[12],[13],[14]. Parallèlement à ces activités, il est membre des comités de rédaction du journal Le Libraire depuis 1998, trimestriel publié par un réseau de librairies indépendantes du Québec, et de la revue Alibis, consacrée à la littérature policière[2],[5],[15].
Homme de radio, il a notamment animé, de 2001 à 2004, le magazine littéraire Bouquinville sur les ondes de Radio-Canada[2]. Depuis 2004, il anime et réalise des émissions sur le jazz à l'antenne d'Espace Musique, la chaîne musicale de Radio-Canada[16]. En 2009, il devient l'animateur de l'émission de jazz quotidienne d'Espace Musique, du lundi au vendredi de 17 h 30 à 20 h, puis sur la chaîne rebaptisée ICI Musique[17]. L'émission a pris le titre Quand le jazz est là[17]; et pour la saison 2022-2023, elle voit sa durée et sa fréquence réduite: Quand le jazz est là est désormais diffusée du lundi au jeudi de 22 h 00 à minuit. Par contre, depuis le mois d'août 2022, Péan anime également à la même antenne La Boîte de jazz, une émission consacrée au jazz vocal diffusée le dimanche à 19 h 00. Et en janvier 2023, s'est ajoutée l'émission Soul, la nuit, diffusée tout de suite après Quand le jazz est là quatre fois par semaine, de minuit à une heure.
Porte-parole du Mouvement pour les arts et les lettres (MAL) à partir de l'hiver 2004, il est élu à la présidence de l'Union des écrivaines et des écrivains québécois (UNEQ) en décembre de la même année[18]. Il est élu de nouveau pour un second mandat en 2006 puis un troisième en 2008, qui prendra fin en 2010[2]. À ce titre, il a pris position contre Stephen Harper dans une volonté d'affirmer l'importance de la culture québécoise[19].
À partir de , Stanley Péan contribue à la section musicale de l'hebdomadaire culturel Voir[2] jusqu'à la disparition de la publication. Depuis l’automne de 2016, il collabore également à la revue trimestrielle d'essai et de création l’Inconvénient avec des chroniques sur le jazz[20]. Sa série d'articles « Black and Blue: jazz et condition noire aux États-Unis » (reprise dans son ouvrage De préférence la nuit) lui vaut le Prix d'excellence de la SODEP dans la catégorie « Reportage et article de fond » en 2019. En 2020, De préférence la nuit mérite le Prix Victor-Barbeau de l'essai de l'Académie des lettres du Québec et vaut à son auteur une mise en nomination aux Prix littéraires du Gouverneur général.
Ambassadeur du Festival Jazz et Blues de Saguenay[21], président du conseil d'administration du Festival international de la littérature, il siège depuis l'hiver 2022 sur le comité sur la langue française de la ville de Montréal, présidé par Mme Louise Harel. En janvier 2023, il est nommé au conseil d'administration du Conseil des arts de Montréal en tant que représentant du secteur de la littérature.
Stanley Péan est le père de la poétesse et activiste Laura Doyle Péan[22] et de Philippe Doyle Péan.
Œuvres
Romans
Le tumulte de mon sang, Montréal, Québec Amérique, coll. « Roman 16/96 », 1991, 150 p. (ISBN2890375498).
Zombi blues, Montréal, La Courte échelle, 1996, 317 p. (ISBN2890212580).
La plage des songes et autres récits d'exil, Montréal, Éditions du CIDIHCA, 1988, 169 p. (ISBN2920862227). Réédition revue: Montréal, Mains libres, 2023, 184 p. (ISBN9782925197386)
Sombres allées et autres endroits peu hospitaliers : treize excursions en territoire de l'insolite, Montréal, Édititons du CIDIHCA, coll. « Voix du sud », 1992, 214 p. (ISBN2920862677).
Treize pas vers l'inconnu : nouvelles fantastiques, Saint-Laurent, Éditions Pierre Tisseyre, coll. « Conquêtes » 1996, 183 p. (ISBN2890516180).
Noirs désirs, Montréal, Leméac, coll. « Des bonheurs du jour », 1999, 101 p. (ISBN2760932214).
La nuit démasque, Montréal, Planète Rebelle, 2000, 138 p. (ISBN2922528200).
Le cabinet du Docteur K ; et autres histoires d'amours contrariées, Montréal, Planète Rebelle, 2001, 172 p. (ISBN2922528278).
Cette étrangeté coutumière, Québec, J'ai vu, 2001, 48 p. (ISBN292276303X).
Crépusculaires, Montréal, Mains libres, 2022, 204 p. (ISBN9782925197256)
Cartes postales d'outre-monde, nouvelles illustrées par Jean-Michel Girard, Montréal, Mains libres, 2023, 270 p. (ISBN9782925197423)
Jeunesse
L'emprise de la nuit, Montréal, La Courte Échelle, coll. « Roman + », 1993, 155 p. (ISBN2890212033).
La mémoire ensanglantée, Montréal, La Courte Échelle, coll. « Roman + », 1994, 151 p. (ISBN2890212173).
L'appel des loups, Montréal, La Courte Échelle, coll. « Roman + », 1997, 157 p. (ISBN2890212904).
Quand la bête est humaine, Montréal, La Courte Échelle, coll. « Roman + », 1997, 151 p. (ISBN2890213110).
Un petit garçon qui avait peur de tout et de rien, illustrations de Stéphane Poulin, Montréal, La Courte Échelle, coll. « Il était une fois », 1998, 24 p. (ISBN289021320X).
Le temps s'enfuit, Montréal, La Courte Échelle, 1999, 155 p. (ISBN2890213501).
Collaborations
Meilleur avant 31/12/99, Québec, Le Palindrome, 1987.
Québec. Des écrivains dans la ville, sous la direction de Gilles Pellerin, Québec, L'Instant même, 1995.
Nul n'est une île : solidarité Haïti, sous la direction de Rodney Saint-Éloi et Stanley Péan, Mémoire d'encrier, Montréal, 2004, 181 p. (ISBN2923153316).
Un soleil en plein visage = The sun in the middle of your face, photographies de Katel Le Fustec, traduction en anglais par Stanley Péan et David Homel, Montréal, Éditions du CIDIHCA, 2015, 103 p. (ISBN9782894543337).
Fuites, Izabel Watson, tome 1, coscénarisé avec Jean-Michel Girard, dessins de Jean-Michel Girard, Montréal, Éditions Mains libres, 2021. (ISBN978-2-925197-02-7).
Toute la ville en jazz, Montréal, Tait d'Union, coll. « Topo », 1999, 245 p. (ISBN2922572056).
Planète culture : les bonnes adresses culturelles dans Internet, Montréal, Planète Rebelle, 2000, 205 p. (ISBN2922528111).
Taximan : propos et anecdotes recueillis depuis la banquette arrière, Montréal, Mémoire d'encrier, 2004, 94 p. (ISBN2923153189). En anglais: Taximan: stories and anecdotes from the back seat (translated by David Homel), Montréal, Linda Leith Publishing, 2018.
Jazzman : chroniques autour d'une passion, Montréal, Mémoire d'encrier, coll. « En bref », 2006, 192 p. (ISBN292315343X).
Module initiation à la musique jazz, Montréal, Conseil québécois de la musique, 2012, 6 p. (ISBN9782924158036).
De préférence la nuit, essais, Montréal, Boréal, coll. « Liberté grande », 2019, 263 p. (ISBN9782764625934). En anglais: Black and Blue: Jazz Stories (translated by David Homel), Montréal, Véhicule Press, 2022.
Michel Donato: Bleu sur le vif, biographie, Montréal, Mains libres, 2023, 474 p. (ISBN9782925197416)
Noir satin, essais, Montréal, Boréal, coll. « Liberté grande », 2024, 208 p. (ISBN9782764628096)
À titre d'auteur de chansons
Stanley Péan a aussi signé, au fil des trente dernières années, quelques textes chansons mis en musique par divers compositeurs et amis :
Avec Vincent Potel, il a écrit en 1995 « Sucre amer », chanson destinée à sensibiliser les vacanciers québécois au sort réservé aux travailleurs haïtiens de l'industrie sucrière en République dominicaine, interprétée en français par Luc de Larochellière, en créole par Émeline Michel, en anglais par Karen Young et en espagnol par Irka Mateo[23].
À l'invitation de Vincent Potel, il signe sur une musique de l'interprète José Paradis le texte de la chanson « Cœur en haute mer » qui figure sur le cd collectif Le Grand Cœur des choristes (2002), œuvre caritative dont tous les profits ont été investis dans des programmes d’éducation physique offerts aux ados par la YMCA d'Hochelaga-Maisonneuve[24].
Il écrit le texte de L'Aventurier de l'air perdu créé par l'Orchestre symphonique de Laval sous la direction de Jean-François Rivest en 2003[25]
Il écrit le texte de la chanson « When Love Is A Lie » (sur une musique d'Anthony Rozankovic), enregistrée par Florence K, initialement pour la trame sonore du film Live Once, Die Twice (Disparu)[26] puis reprise sur l'album Bossa Blue (2006).
Sur une musique d'Anthony Rozankovic, il crée « Dolorès », la chanson-thème de son roman Bizango, offerte en téléchargement libre sur son blogue personnel pour souligner en musique la sortie de son roman[27]. La chanson est interprétée par Philippe Laloux (chant) et Benoît Charest (guitare).
Avec Stephen Johnston, il signe, en 2009 « After All the Battles », en hommage à son ami l'écrivain et journaliste Paul Marchand, qui s'est enlevé la vie le de cette année-là[28],[29].
Avec son ami et parfois traducteur, l'écrivain David Homel, il cosigne en 2011 l'adaptation en anglais de la chanson « S'évader » de la chanteuse pop soul française Jalane. La nouvelle version intitulée « Stolen Kiss » fait l'objet d'un vidéoclip en 2015; cependant, pour une raison obscure, la contribution de Péan et de Homel n'est pas créditée.
Il collabore à l'album Triades (2012) de Sonia Johnson, Annie Poulain et Charles Biddle Jr[31] en écrivant le texte de la chanson « Conquistador » d'après une musique du saxophoniste Joel Miller.
Sur l'album Le Cœur à l'endroit (2014) de Sonia Johnson, il signe le texte de la chanson « Comme sur une toile de Lemieux » mis en musique par la chanteuse et cosigne avec elle le texte de « Rue Liverpool » d'après le thème instrumental « Liverpool » d'Anthony Rozankovic précédemment enregistré par ce-dernier à la tête de son Tony Ambulance Band.
Pour l'autrice-compositrice-interprète Diane Nalini, il écrit le texte de la chanson « Sans ailes », mis en musique par Nalini pour son album Future Perfect (2019)[32].
À la chanteuse et compositrice Catherine LeBlanc, il offre le texte de la chanson « No Savior » qu'elle enregistre avec son groupe Anoesis en 2019. La chanson fera également l'objet d'un vidéoclip.
Il collabore à nouveau avec Sonia Johnson au texte de la chanson « Prelude to Danger», qui figure sur l'album Chrysalis (2019).
Il contribue au premier album de la formation Little Misty, album homonyme, avec deux textes de chanson, « Old Ghosts » et « Rain Won't Wait » (2020)
Pour la pianiste, autrice-compositrice-interprète Lucie Roy, il écrit tous les textes de chanson de l'album What We Share (2020) puis tous ceux de la suite Now That Love Has Gone (2022).
À la pianiste, autrice-compositrice-interprète Luce Bélanger, il offre le texte de la chanson « Fondu au Noir » qui figure sur l'album J'ai besoin de magnifique (2022).
À la harpiste, autrice-compositrice-interprète Éveline (Éveline Grégoire-Rousseau), il offre le texte de deux chansons, « Superhéroïne » et « Ton vieux t-shirt » qui figure sur le deuxième album de l'artiste, Après la tempête (2024).
Discographie
Quand le jazz est là : Les coups de cœur de Stanley Péan, Montréal, Ici Musique, 2014[33].
Médias audio-visuels
Carnets d'un Black en Ayiti : Dans ce documentaire réalisé par Pierre Bastien (Productions Jeux d'enfants, 2018), on suit le retour au pays natal de Stanley Péan (à l'écran et comme narrateur), à l'hiver 1998, qui tente de comprendre la réalité haïtienne.
11, Summerset : Une série de treize épisodes destinés aux jeunes, créée par le réalisateur Pierre Blais (Trinôme Inter), scénarisée par Pierre (2 épisodes), Emmanuel Aquin (2 épisodes), Sonia Sarfati (4 épisodes) et Stanley Péan (5 épisodes). Tournée simultanément en français et en anglais, la série a été diffusée à l'antenne de Télé-Québec et de Space Channel à l'automne 2004.
Exil : Film de fiction réalisé par Charles-Olivier Michaud (Les films du Boulevard, 2014), dont Stanley Péan a écrit et assure la narration en v.o. de ce road movie entre Port-au-Prince et Montréal. Voir ici la bande annonce.
Baladodiffusion
Chants de liberté : Une série de cinq émissions qui retrace l'histoire du mouvement des droits civiques aux États-Unis au travers de l'histoire du jazz, du blues et du soul, diffusée pour la première fois en février 2013[34].
À peine un petit air de jazz : lecture intégrale par Stanley Péan du recueil de nouvelles de Gilles Archambault paru aux éditions du Boréal, diffusée sur le site de Radio-Canada en 2017.
Bootleg : une nouvelle diffusée à compter du 7 juin 2021 dans le cadre de Hors champ sur le site et l'application Oh Dio! de Radio-Canada. (Interprétation : Iannicko N’Doua ; réalisation : Michel Olivier Girard).
1995 : récipiendaire avec sa collègue Chrystine Brouillet de la médaille de la culture française décernée le 22 juin 1995 par la section québécoise de la Renaissance française, organisme voué au développement et à la qualité de la langue française à travers le monde[35].
2000 : récipiendaire de la Médaille Raymond-Blais[2] attribuée par l’Association des diplômés de l’Université Laval à un certain nombre de ses membres en reconnaissance de leur façon remarquable de s’illustrer dans leur jeune carrière et de faire ainsi rayonner leur alma mater
2007 : écrivain honoré par le Salon du livre du Saguenay-Lac-Saint-Jean, pour ses vingt ans de carrière littéraire récipiendair
2008 : récipiendaire du Prix Olivier-Le Jeune décerné dans le cadre du Mois de l'Histoire des noires, sur recommandation de la Table régionale d'organismes associés et l'Association des communautés culturelles et des artistes pour son apport à l'essor et à l'intégration de la communauté noire dans la région de Québec.
2019 : lauréat du prix d'excellence de la SODEP pour sa série d'articles "Black and Blue: jazz et condition noire aux États-Unis" publiée dans les pages du magazine L'Inconvénient
2020 : finaliste au Prix du Gouverneur général, catégorie essai pour De préférence la nuit[37]
2022 : lauréat du Prix Bruce-Lundvall, décerné par le Festival international de jazz à une personnalité non-musicienne ayant contribué de manière exceptionnelle au rayonnement et à la promotion du jazz[38].
↑Samuel Pierre, Ces Québécois venus d'Haïti, Montréal, Presses internationales Polytechnique, 2e trimestre 2007, 545 p. (ISBN978-2-553-01411-6), p. 373-378
↑« Oswald Durand », sur laurent.quevilly.pagesperso-orange.fr (consulté le )
↑ a et bMonique Noël-Gaudreault, « Comment Stanley Péan a écrit certains de ses livres », Québec français, no 130, , p. 110–111 (ISSN0316-2052 et 1923-5119, lire en ligne, consulté le )
↑Anne-Marie Voisard, « "Quand le meilleur est noyé dans le pire" », Le Soleil, , p. D11 (lire en ligne [PDF])
↑« BAnQ numérique », sur numerique.banq.qc.ca (consulté le )