Soviet Suprem est formé en 2013 dans la banlieue Est parisienne[1]. R.wan (Sylvester Staline) du groupe confie venir « d'une banlieue rouge », Vitry-sur-Seine : « J’ai grandi avec André Lajoinie et Georges Marchais. Et petit à petit, mes parents ont trahi le contrat social pour s’embourgeoiser. Je leur en ai beaucoup voulu. De plus, une partie de ma famille a choisi de s’exiler aux États-Unis. C'est leur choix, mais je n’hésiterai pas à les mettre au goulag, parce que c’est la décadence. Moi, j'ai choisi mon camp[1] ! »
Leur premier album, L'Internationale, sort en 2014. Il est suivi, quatre ans plus tard, en 2018, par Marx Attack, qui est accueilli d'une manière mitigée par la presse spécialisée[2],[3],[4].
Style musical et image
Soviet Suprem revendique être les héros de la Révolution du dancefloor, et imaginent un monde où l'URSS aurait gagné la Guerre froide[5]. Dans ce monde, tous les clichés et les valeurs de l'industrie musicale anglo-saxonne sont renversés. Et la globalisation se transforme en un Grand International, allant ainsi à l'encontre de l'influence américaine sur la musique actuelle[6]. Les références à l'Union Soviétique, au communisme et à la Guerre froide sont plutôt nombreuses, que ce soit l'imagerie (Bolchoï, faucille et marteau, tenues de dictateurs), le nom du groupe, en référence au soviet suprême ou les noms des chanteurs, qui font référence à Lénine, Staline, Stallone (Rocky 4), Nikita Khrouchtchev et Youri Gagarine. Selon R. Wan « Il y a un côté grand-guignol, mascarade »[7].
Sur les albums, John Lénine compose, joue et produit les musiques à partir desquelles les deux héros de la révolution vont ensemble écrire les textes qu'ils scanderont. Sylvester Staline mène les flows à la baguette.
Les concerts mêlent punk rock, hip-hop et meeting politique absurde. La mise en scène est faite par Sylvester Staline et John Lénine, et un décor de cérémonie soviétique habille l'ensemble. Ils sont rejoints sur scène par Didier Croute Chef[8] (aux platines et aux percussions), ainsi que par un quatrième membre qui varie selon les concerts (Cyrilik Saxo au saxophone, Yugo Chavez ou Emilio Stradivarius au violon). Un certain « Gogol Iconov » signe une partie de ces caricatures[réf. souhaitée], et d'autres sont faites par John Lénine.