La Sonate pour violoncelle et piano no 4 en do majeur, op. 102 no 1, de Ludwig van Beethoven est une œuvre de musique de chambre composée en même temps que la Sonate pour violoncelle et piano no 5 en ré majeur, op. 102 no 2, de 1815 et publiées en 1817 avec une dédicace à la comtesse Maria von Erdödy, proche amie et confidente du musicien.
Histoire des œuvres
Ces deux chefs-d'œuvre font partie des rares travaux entrepris par le compositeur dans la période qui s'étendit de la fin de 1812 à 1817 ; période durant laquelle Beethoven malade et en proie à des difficultés de tous ordres traversait une période de silence.
Composées sept ans après la Sonate pour violoncelle no 3, ces sonates appartiennent à la dernière période créatrice de Beethoven. L'utilisation du style fugué dans la conclusion de la no 5 est d'ailleurs un stigmate essentiel de cette période, qui se retrouvera notamment dans le finale de la Sonate « Hammerklavier », dans la Neuvième symphonie et dans les derniers quatuors. Les deux Sonates opus 102 frappèrent par la complexité de leur écriture et leur caractère visionnaire. Les critiques de l'époque, perplexes comme souvent devant les dernières œuvres de Beethoven, les accueillirent en ces termes :
« Elles appartiennent au goût le plus inaccoutumé et le plus étrange, non seulement dans ce genre, mais dans le piano en général… Nous n'avons jamais pu prendre goût aux deux sonates ; mais ces compositions sont peut-être un chaînon nécessaire dans les créations de Beethoven pour nous conduire là où la main sûre du maître voulait nous mener. »[1]
Quoique moins jouées que la célèbre no 3, ces deux sonates font aujourd'hui partie du répertoire de la plupart des formations pour violoncelle et piano.