La sonate K. 90, en ré mineur, est en quatre mouvements, notée successivement Grave, Allegro (deux sections avec reprises, ms. 29–89 et 90–166), une tarentelle à (lent, mais sans indication de mouvement, ms. 167–181) et Allegro.
Suggérant l'exécution destinée à plusieurs instruments, la partition est sommairement chiffrée (le second mouvement ne présente qu'un seul accord chiffré)[1], mais n'indique que les sixtes et rarement d'autres types d'accords. L'écriture habituelle de la main gauche de Scarlatti pour le clavier, est sans ressemblance[1]. La dynamique n’apparaît pas ici : seule la sonate K. 88 de la même série, l'évoque clairement aux premières mesures (forte, piano)[2]. La sonate K. 90 fait partie d'un petit groupe du même genre : K. 81 et les 88 à 91 où se présente un chiffrage.
Dans un article publié en 1947, le claveciniste Lionel Salter soutenait l'idée que ces sonates étaient destinées à un violon et une basse continue. Le motif de l'ouverture du deuxième mouvement confirme les caractéristiques violinistiques (mesures 29–32)[1]. Certains musicologues, tel Pestelli et Joel Sheveloff, ont depuis proposé d'autres sonates, notamment la K. 73, dont le menuet est chiffré lui aussi, la basse n'ayant aucun rôle mélodique[1].
La partition, dans un style clairement archaïque[3], est donc destinée à un continuo et un dessus : un clavecin, renforcé par un violoncelle ou un basson et le dessus joué par un violon. Mais les arrangements invitent divers instruments, telle une flûte ou d'autres combinaisons de timbres. Steven Isserlis l'interprète au violoncelle, à l'instar des sonates pour viole de gambe de Bach.
Casella, dans Scarlattiana, op. 44 (Rome, 1926), a extrait plusieurs éléments des sonates K. 81, 89 et 90[3], parmi les quatre-vingt-huit mélodies tirées des œuvres de Scarlatti pour sa suite.
Premières mesures du premier mouvement de la sonate en ré mineur K. 90, de Domenico Scarlatti.
Manuscrit
Le manuscrit est le numéro 55 du volume XIV (Ms. 9770) de Venise (1742), copié pour Maria Barbara[4].
Pizzicar Galante : Anna Schivazappa, mandoline et direction ; Ronald Martin Alonso, viole de gambe ; Daniel de Morais, théorbe, guitare ; Fabio Antonio Falcone, clavecin et direction (5-, Arcana A115)
(en) Jacqueline Esther Ogeil (thèse de doctorat), Domenico Scarlatti : a contribution to our understanding of his sonatas through performance and research, University de Newcastle, , 169 p. (lire en ligne), p. 157.
Les dates indiquées sont celles de l'édition des Essercizi et de la copie des volumes — et non la date de composition des œuvres.Les accolades figurent les paires ou les triptyques des manuscrits de Venise, Parme, Madrid et Saragosse, etc.Voir aussi : Concordances des catalogues et manuscrits des sonates