La Société archéologique et historique du Limousin (SAHL) est une société savante fondée à Limoges en 1845.
Histoire
La Société a pour objet l’étude, la conservation et l’enrichissement du patrimoine archéologique et historique du Limousin. Les séances de travail ont lieu le dernier mardi de chaque mois.
Elle est fondée le par Edme-Tiburce Morisot[1], préfet de la Haute-Vienne, en prenant exemple sur la Société des antiquaires de Normandie, qui la charge d’organiser un musée d’archéologie locale et régionale. En 1852, toujours à la demande du Préfet, elle prend en charge l’organisation du Musée de céramique. Elle est donc à l’origine des collections qui constituent à Limoges le Musée national de la porcelaine Adrien-Dubouché et le Musée des Beaux-Arts de Limoges, Palais de L'Evêché (musée de l'émail) de Limoges. Elle a pour objectif de compenser l'absence de l'étude de l'histoire et de l'archéologie dans le Limousin par les membres des sociétés savantes qui avaient été créées dans la province, la « Société royale d'agriculture de Limoges », fondée en 1759, remplacée en 1801 par la « Société d'agriculture, des sciences et des arts du département de la Haute-Vienne ».
Dans cette « région très tôt solidement acquise à la république et à la Gauche[2] », cette Société de notables érudits, parmi lesquels on compte nombre d’ecclésiastiques[3], est depuis sa fondation et tout au long du XIXe siècle d’obédience catholique et conservatrice, parfois même royaliste, comme Louis Guibert, un de ses membres les plus influents jusqu’à sa mort en 1904.
On ne saurait évoquer cette époque sans souligner le rôle joué par Alfred Leroux, archiviste de la Haute-Vienne de 1878 à 1908 et Secrétaire général de la SAHL de 1904 à 1908, qui, outre une grande force de travail, apporta à la Société la rigueur méthodique qui lui manquait, non sans créer de vives tensions autant par son franc parler que par ses idées républicaines.
Le , la SAHL est reconnue d’utilité publique par décret du Président de la République.
Ses différents présidents ont été :
François Alluaud (ancien maire de Limoges, 1845-1864)
En 1998, la SAHL et la Ville de Limoges lancent une souscription afin d'acquérir la châsse de saint Martial et sainte Valérie, qui se trouvait autrefois dans la collection de l’abbé Texier, un des membres fondateurs de la Société (cf. note 2).
Publications
Depuis 1846, la SAHL publie les travaux de ses membres par l’intermédiaire d’un Bulletin de la Société archéologique et historique du Limousin annuel[4], diffusé auprès des sociétaires et des grandes institutions culturelles de France et de l’étranger. Sa forme évolue en 2013 avec le passage à la couleur, particulièrement bien venue pour l’archéologie et surtout l’histoire de l’art.
La SAHL a aidé la publication des 4 tomes du « Nobiliaire du diocèse et de la généralité de Limoges » de l'abbé Joseph Nadaud.
Congrès
En 1996 et en 2005, la SAHL organise le congrès de la Fédération des Sociétés savantes du centre de la France.
En 2014, la SAHL a organisé le congrès de la Société française d’Archéologie, événement qui n’avait pas eu lieu depuis 1921.
↑É. Chantaraud, Droites Nationales et Droites populaires en Haute-Vienne, 1880-1914, Limoges, 1980, p. 1.
↑L’Évêque fait statutairement partie des « membres résidant », et on compte parmi les premiers membres l'abbé François Arbellot, l’abbé Brunet, le chanoine honoraire Delor, l’abbé Rouzier (aumônier du collège royal, chanoine honoraire), l’abbé Textier (chanoine, directeur de la maîtrise) et l’abbé Valleix. Plus tard, d’autres figures importantes, comme l’abbé Lecler, marqueront la Société de leur empreinte.