Députée de l'Assemblée nationale de 2002 à 2011, elle est brièvement ministre de l'Information de 2008 à 2009 dans le gouvernement de Youssouf Raza Gilani. Elle abandonne son siège pour devenir ambassadrice du Pakistan aux États-Unis de 2011 à 2013. Elle est élue sénatrice en et réélue en 2021. En avril 2022, elle devient ministre du Changement climatique.
Elle entame ensuite une carrière de près de vingt ans en tant que journaliste. Elle est notamment directrice de la rédaction de The Herald, journal pakistanais de langue anglaise. De 1988 à 1998, elle est membre du conseil pakistanais des éditeurs de journaux[1].
Carrière politique
Sherry Rehman a été députée à l'Assemblée nationale de 2002 à 2011. Elle occupe alors l'un des soixante sièges expressément réservés aux femmes et elle n'a donc pas été directement élue. Elle devient notamment l'une des rares femmes non-voilées membres du Parlement. Elle introduit des propositions de lois contre les crimes d'honneur et les violences domestiques ainsi qu'en faveur des droits de la presse, des droits des femmes et de la discrimination positive[1].
En , alors que le Parti du peuple pakistanais (PPP) vient de remporter les élections législatives, elle est nommée ministre de l'Information. Elle démissionne le en signe de protestation contre des restrictions imposées aux médias.
À la suite de l'affaire du « mémo » de l'ambassade du Pakistan aux États-Unis, Husain Haqqani doit démissionner et Sherry Rehman est nommée à sa place au poste d'ambassadeur le [2]. Alors que gouvernement civil et pouvoir militaire semblent s'affronter dans cette crise, Sherry Rehman aurait été choisie pour ses bonnes relations avec l'armée[1]. Elle doit alors abandonner son siège de députée. Elle cesse ses fonctions d'ambassadrice en , quand son parti quitte le pouvoir.
En , elle est élue sénatrice pour un mandat de six ans[3]. Le , elle est élue à la tête de l'opposition au Sénat et devient la première femme à occuper ce poste[4]. Elle perd toutefois ce poste dès le au profit de Raja Zafar ul Haq, quand la Ligue musulmane du Pakistan (N) devient le principal parti de l’opposition[5]. En , elle est réélue pour un nouveau mandat de six ans[6].
Le , elle est nommée ministre du Changement climatique dans le gouvernement de coalition de Shehbaz Sharif, avec neuf membres de son parti. Remplaçant Zartaj Gul, elle est chargée de la politique de reforestation et annonce sa volonté de bannir les bouteilles plastiques dans son ministère[7].
Prises de positions
Au cours de l'affaire Asia Bibi, Sherry Rehman défend avec quelques autres membres de son parti cette femme chrétienne, condamnée à mort en pour blasphème, une affaire très polémique dans le pays. À ce titre, Sherry Rehman dépose un projet d'amendement de la loi interdisant le blasphème à l'Assemblée nationale, ce qui lui vaut plusieurs menaces de mort de la part de mouvements islamistes. Elle propose alors d'abolir la peine de mort pour blasphème et de limiter la peine d’emprisonnement à un maximum de dix ans, mais cette mesure n'est pas soutenue par son parti. Elle bénéficie depuis d'une protection policière.
Par ailleurs, elle est présidente de l'Institut Jinnah, proche des positions tenues par la puissante armée pakistanaise[1].
Le , Sherry Rehman fait partie d'un groupe de sénateurs du PPP qui critique le gouvernement d'Imran Khan pour son manque de fermeté envers les islamistes du Tehreek-e-Labbaik Pakistan, lesquels protestent contre l'acquittement de la chrétienne Asia Bibi par la Cour suprême. Pour la sénatrice, l'autorité de l’État n'a jamais été autant remise en question que lors de cette crise[8].