Senecio squalidus est une espèce de la famille des Asteraceae. Il est connu sous le nom de séneçon d'Oxford. C'est une plante herbacée à fleurs jaunes, originaire des régions montagneuses.
Description
Senecio squalidus est une plante pérenne, bisannuelle, ou une annuelle d'hiver à courte durée de vie. Il pousse en formant des ramifications et des tiges d'une hauteur comprise entre 0,5 m et 1 m selon les conditions. Senecio squalidus préfère les endroits secs et perturbés, les terres cultivées et en friche, les murs et les berges des voies ferrées[1],[2]. Il fleurit de mars[3] à décembre[2] et se reproduit par semences[1]. Les feuilles de Senecio squalidus sont alternes, brillantes, presque glabres et de formes variables allant de profondément pennées lobées à indivisées avec seulement les feuilles inférieures pétiolées. Les tiges et les feuilles ressemblent à celles du séneçon commun (Senecio vulgaris)[1],[2] à l'exception de leurs lobes qui sont plus espacés[4].
Les inflorescences de S. squalidus sont des capitules plus grands que Senecio jacobaea et ont un port plus étalé[3], le capitule est jaune formé de 10-14 pétales en grappes lâches. Les fleurs sont pollinisées par des insectes. Les corolles sont longues de 8 mm à 15 mm et larges de 2 mm à 5 mm[2].
Le séneçon d'Oxford est auto-incompatibie et a besoin de pollen provenant d'autres plantes ayant des allèles d'auto-incompatibilité différents[5],[6],[7] sa propre fleur possède un stigmate présentant les caractéristiques des types « sec » et « humide »[8]. Les capitules sont souvent inclinés vers le haut[1]. Chaque fleuron pollinisé se transforme en un akène indéhiscent en forme de cloche ou de cylindre. Ce fruit légèrement côtelé est de couleur brun clair et de 1,5 mm à 3 mm de long[2]. Chaque plante peut produire environ 10 000 fruits au cours de l'année[9].
Capitule mature
Capitule en dévoppement
Feuilles et tiges
Capitules à différents stades
En tant que Senecio et diploïde, Senecio squalidus fait partie d'un groupe d'espèces avec Senecio flavus, Senecio gallicus, S. glaucus et S. vernalis, qui sont géographiquement répandus et intéressants pour l'étude des différences génétiques en relation avec l'environnement et l'évolution des plantes[10].
Historique
Senecio squalidus a été introduit en Grande-Bretagne par Francesco Cupani et William Sherard lors de leur visite en 1700, 1701 et 1702 en provenance de Sicile[11]
où elle vit en tant que plante indigène sur des cendres volcaniques[9] au jardin de la Duchesse de Beaufort à Badminton. Plus tard, un transfert du matériel végétal au jardin botanique de l'université d'Oxford par le « Horti Praefectus » Jacob Bobart le Jeune a eu lieu avant sa mort en 1719[12] qui donne peut-être une bonne indication de la date à laquelle cette espèce de séneçon et d'autres espèces invasives se sont « échappées » et ont commencé à s'installer dans les grandes îles britanniques. Le séneçon de Sicile s'est échappé dans la nature et a poussé sur les murs de pierres sèches de l'Oxford college (avec la mention spécifique de la Bodleian Library[3]) et dans de nombreux murs de pierre autour de la ville d'Oxford. C'est ce qui a donné à la plante son nom commun, « Oxford Ragwort »[13].
Carl von Linné a décrit pour la première fois Senecio squalidus[14] en 1753, bien qu'il y ait un différend quant à savoir si le matériel provenait du jardin botanique ou des murs de la ville ; la taxonomie de cette espèce est encore compliquée par l'existence d'espèces ayant une morphologie similaire en Europe continentale[12].
James Edward Smith a officiellement identifié le séneçon d'Oxford échappé avec son nom formel Senecio squalidus en 1800[12].
Au cours du 20ème siècle, il a continué à se propager le long des lignes de chemin de fer et a trouvé un goût pour les déblais et les sites bombardés après la Seconde Guerre mondiale qui ont beaucoup en commun avec les régions volcaniques de sa maison[3].
Récemment, cette espèce et d’autres espèces de Senecio et leurs goûts différents pour l’auto-incompatibilité et auto-compatibilité ont fait l’objet d’études dans le but de comprendre l’évolution des espèces végétales à mesure que le genre trouve de nouveaux foyers et partenaires polliniques à travers le monde :
L’origine de Senecio vulgaris var. hibernicus Syme a été déterminé comme étant une introgression de Senecio squalidus en Senecio vulgaris subsp vulgaris
La suggestion que S. squalidus est en fait un hybride de deux autres Senecio siciliens : S. aethnensis Jan ex DC et S. chrysanthemifoliusPoir. [12]
Répartition
Senecio squalidus pousse sur éboulis dans les régions montagneuses de son aire de répartition naturelle[1] et a gagné son nom commun de séneçon d’Oxford pour sa volonté et sa capacité à pousser dans un habitat similaire ailleurs dans le monde[12].
Naturellement adapté aux régions montagneuses, rocheuses ou volcanique, il a réussi à trouver d'autres habitats sur des tas de pierres artificiels et naturels, quartiers détruits par la guerre et même sur des murs de pierres sèches. Ces habitats ressemblent à sa terre natale rocheuse bien drainée. Les plantes se sont propagées par le vent, le rail et les activités des botanistes. Les voyages de cette plante vivace, bisannuelle ou annuelle d'hiver à courte durée de vie en font un bon sujet d'étude pour l'évolution et l'écologie des plantes à fleurs.
S.A. Harris, « Introduction of Oxford Ragwort, Senecio squalidus L. (Asteraceae), to the United Kingdom », Botanical Society of the British Isles, vol. 24, , p. 31–43 (lire en ligne, consulté le )
R.J. Abbot et Lowe, A.J., « A new British species, Senecio eboracensis (Asteraceae), another hybrid derivative of S. vulgaris L. and S. squalidae L », Watsonia, vol. 24, , p. 375–388 (lire en ligne [archive du ], consulté le )
Peter Hollingsworth, Richard M. Bateman et Richard Gornall, Molecular Systematics and Plant Evolution, CRC Press, , 504 pages (ISBN0-7484-0908-4, lire en ligne), « Monophyly populations and species »
« Senecio squalidus », sur Flora of Northern Ireland, National Museums and Galleries of Northern Ireland and Environment and Heritage Service (consulté le )
↑Simon J. Hiscock, Karin Hoedemaekers, William E. Friedman et Hugh G. Dickinson, « The stigma surface and pollen-stigma interactions in Senecio squalidus L. (Asteraceae) following cross (compatible) and self (incompatible) pollinations », The University of Chicago Press, University of Chicago, Hyde Park, Chicago, vol. 163, no 1, , p. 1–16 (DOI10.1086/324530, S2CID84275629, lire en ligne [archive du ])
↑ a et b« Details for Senecio squalidus L. », sur The National Biodiversity Network's Species Dictionary, Natural History Museum, London, (consulté le )
↑Peter Hollingsworth, Richard M. Bateman et Richard Gornall, Molecular systematics and plant evolution, CRC Press, , 504 pages (ISBN0-7484-0908-4, lire en ligne), « Monophyly populations and species »
↑(it) University of Catania, « Monti Rossi » (consulté le )
↑ abcde et fS.A. Harris, « Introduction of Oxford Ragwort, Senecio squalidus L. (Asteraceae), to the United Kingdom », Botanical Society of the British Isles, vol. 24, , p. 31–43 (lire en ligne, consulté le )