Ses travaux portent essentiellement sur les questions de délinquance et d'insécurité, puis sur les politiques judiciaires et policières comparées ainsi que sur la gouvernance de la police et les réformes du secteur de la sécurité (RSS - SSR).
En 1983-1984, il passe le DEA « études politiques » et, en 1991, soutient sa thèse sur le sentiment d'insécurité et obtient son doctorat de science politique[2]. Il est recruté la même année au CNRS.
En 1997, il soutient son habilitation à diriger des recherches (HDR). Il a depuis publié sur différents travaux et notamment sur les relations entre le sport et la délinquance (Plus de sport, plus de délinquance)[3], des résultats connus à l'étranger[4]et dérangeants pour les autorités [5].
Il est considéré comme « l’un des sociologues les plus écoutés et influents sur les questions de police et sécurité » en France selon le rapport d'un panel international d'experts dédié à la police et aux émeutes[12][source insuffisante].
Il se prononce en faveur d’une police municipale non armée[13]. Il dénonce aussi bien la tentation de ne rien faire contre la délinquance[14] que la violence des forces de l'ordre lors des manifestations et le dysfonctionnement du système de contrôle des policiers[15].
Analyses
Ses travaux ont été notamment passés en revue par un géographe, Bernard Allidières[16], par les sociologues Jérôme Ferret, Anaïk Purenne[17]et Frédéric Ocqueteau[18], le politologue Mathieu Zagrodzki[19].
La perception de la police par la population et les minorités
Sebastian Roché a été chargé du volet français de l’enquête Euro-Justis. Elle vise à comprendre les perceptions par la population adulte de la police, de son activité. Il s’agit d’abord de mesurer l’image globale de la police, ainsi que l’évaluation de son activité en matière d’efficacité d’une part, et d’équité ou d'impartialité (fairness) de l’autre. Les résultats ont été en partie publiés par le Nouvel Observateur sous le titre « la police raciste pour 40 % des Français »[22],[23].
À partir de ces différents travaux, il a publié un livre de synthèse des relations police-population, et particulièrement police-minorité en 2016 (De la police en démocratie, Grasset) qualifié par le sociologue Frédéric Ocqueteau d'« ouvrage décisif » dans un compte rendu publié dans la revue Champ pénal en 2017[24], et qui résume ainsi le propos de l'auteur: « Tant du point de vue de la satisfaction générale en termes d’image que de confiance en termes de reconnaissance ou d’espoir dans son action, le premier chapitre dégage auprès de la population française un bilan très mitigé de la qualité de la police par rapport à ses homologues européennes. » Frédéric Ocqueteau précise toutefois que « certains résultats prêtent à discussion ». Il constate notamment que le rapport des policiers allemands avec les minorités turques ou turcophones n’est pas interrogé à parts égales avec celui de la police française confrontée à des minorités de culture maghrébine et de confession musulmane ce qui suscite un doute sur « un pan important de la démonstration »[24].
Distinctions
Ses travaux lui ont valu différentes distinctions, parmi lesquelles :
La police contre la rue, Grasset, 2023 (avec François Rabaté)
La nation inachevée : la jeunesse face à l'école et la police, Grasset, 2022.
(avec Mike Hough) Minority Youth and Social Integration. The ISRD-3 Sudy in Europe and the US, New York, Springer
(avec D. Oberwittler) Police-Citizen Relations Across the World: Comparing sources and contexts of trust and legitimacy (Routledge Frontiers of Criminal Justice) 1st Edition 2018,
De la police en démocratie, Paris, Grasset, 2016, interview Europe 1, et France 2.
The governance and oversight of internal security forces in Turkey and 7 EU countries, ed: UNDP, Ankara, 2015, (ISBN978-605-9239-03-5), Lire en ligne,
Federalism and police systems, Genève, DCAF, 2011. Lire en ligne
The Governance and Oversight of Internal Security Forces In Turkey and the EU : a Comparative Evaluation, ed: UNDP, Ankara. 2013, 197 pages.
La famille explique-t-elle la délinquance des jeunes ?, Paris, CNAF éditions (collection dossier d'étude no 10)2, , 115 pages, 2008.
Le frisson de l'émeute. Violences Urbaines et banlieues, Paris, Le Seuil, 2006
Police de proximité, Paris, Le Seuil, 2004.
Tolérance zéro ? Incivilités et insécurité, Paris, Odile Jacob, 2002.
La délinquance des jeunes. Les 13-19 ans racontent leurs délits, Paris, le Seuil, 2001. Le compte rendu par la revue Sciences Humaines.
La Société d’hospitalité, Paris, le Seuil, 2000.
Sociologie politique de l’insécurité, Paris, PUF, 1998.
↑Roché Sebastian, « Plus de sport, plus de délinquance chez les jeunes », Recherches et Prévisions, no 82, , p. 100-108 (DOIhttps://doi.org/10.3406/caf.2005.2189, www.persee.fr/doc/caf_1149-1590_2005_num_82_1_2189)
↑M. Préel, « Le sport réduit-il (vraiment) à la violence ? », Sport à Vif (Magazine Ensad / CFJ),
↑ a et bFrédéric Ocqueteau, « Sebastian Roché, De la police en démocratie », Champ pénal/Penal field En ligne, Vol. XIV | 2017, mis en ligne le 03 février 2017, consulté le 03 décembre 2020. ; DOI : https://doi.org/10.4000/champpenal.9452