Satsuki Katayama

Satsuki Katayama
片山 さつき
Illustration.
Satsuki Katayama en 2018.
Fonctions
Ministre d'État japonaise chargée de l'Egalité Homme-Femme, de la cohésion des territoires et des réglementations

(11 mois et 9 jours)
Premier ministre Shinzo Abe
Gouvernement Abe IV
Prédécesseur Seiko Noda
Successeur Seiko Hashimoto (Égalité des sexes)
Conseillère du Japon
En fonction depuis le
(14 ans, 4 mois et 24 jours)
Élection
Réélection 10 juillet 2016
10 juillet 2022
Circonscription Représentation proportionnelle
Législature 22e, 23e, 24e, 25e et 26e
Représentante du Japon

(3 ans, 11 mois et 19 jours)
Élection 11 septembre 2005
Circonscription 7e circonscription de Shizuoka
Législature 44e
Secrétaire parlementaire chargée de l'Économie, du Commerce et de l'Industrie

(10 mois et 24 jours)
Premier ministre Jun'ichirō Koizumi
Gouvernement Koizumi III
Prédécesseur Kōichi Hirata (ja) et Akihiko Yamamoto (ja)
Successeur Michiyo Takagi et Masaji Matsuyama (ja)
Biographie
Date de naissance (65 ans)
Lieu de naissance Quartier Urawa-ku (Saitama, Préfecture de Saitama, Japon)
Nationalité Japonaise
Parti politique Parti libéral-démocrate
Conjoint Yōichi Masuzoe (1986-1989)
Ryūtarō Katayama (depuis 1990)
Diplômée de Université de Tokyo
Profession Femme politique
Site web Site officiel

Satsuki Katayama (片山 さつき, Katayama Satsuki?) est une femme politique japonaise née le , membre du gouvernement Abe IV en tant que ministre de l'égalité Homme-Femme, mais également membre de la Chambre des représentants et de la Chambre des conseillers.

Jeunesse et études

Katayama est née le dans le quartier Urawa-ku de la ville de Saitama. Elle obtient ensuite un Bachelor of Laws à l'Université de Tokyo, où elle est élue Miss Université de Tokyo[1],[2]. Elle entre alors au ministère des Finances sous Michio Watanabe[1].

Carrière électorale

Gouvernement Abe IV reformé, avec Satsuki Katayama comme seule femme.

En 2005, elle est élue pour la première fois à la Chambre des représentants du Japon et obtient également le poste de secrétaire parlementaire chargée de l'Économie, du Commerce et de l'Industrie[3],[4]. Elle fait ainsi partie des 83 enfants de Koizumi, de jeunes députés élus pour la première fois en 2005 sous la tutelle du premier ministre japonais de l'époque[5], Jun'ichirō Koizumi[6]. Ce dernier la considère d'ailleurs comme « la Madonna des réformes »[6].

Elle est néanmoins battu lors des élections législatives japonaises de 2009, comme 72 autres enfants de Koizumi. Elle déclare alors à l'issue de sa défaite, que ce revers électoral représente une « lutte contre les idées véhiculées par Koizumi »[6]. Katayama effectue néanmoins un retour à la Diète du Japon en 2010, à l'issue des élections à la Chambre des conseillers du Japon de la même année[7]. Elle se décrit en 2011 comme une « orpheline réfugiée de guerre »[8].

Elle est envisagée en tant que candidate au poste de gouverneur de Tokyo lors des élections de 2014, au même titre que Yōichi Masuzoe, son ex-mari[9]. Bien que ce dernier soit finalement choisi comme candidat par le parti libéral-démocrate, Shinzō Abe souhaite avant tout le soutien de Katayama pour la candidature de son ex-mari, soutien qu'elle donne avec difficulté à la suite des scandales accusant Masuzoe de ne pas payer la pension de son enfant handicapé conçu hors mariage[10]. Elle joue également un rôle début 2018 dans la crise de la pénurie de crèches[11].

En , elle est nommée au Gouvernement Abe IV comme Ministre d'Etat chargée de l'Egalité Homme-Femme et de la cohésion des territoires, ainsi que Ministre chargée de la régulation des réformes[12], la seule femme de ce gouvernement[13],[14], soit le nombre le plus bas depuis qu'Abe est redevenu premier ministre du Japon en 2012[15],[16].

Le , elle devient la première femme de l'histoire moderne du Japon a assisté à une intronisation d'empereur, celle de Naruhito[17],[18].

Après la démission de Shinzo Abe pour des raisons de santé, le gouvernement Abe est dissous. Elle redevient alors parlementaire, et est nommée à la tête d'un comité visant à promouvoir l'attractivité japonaise, notamment à la suite de la fuite de nombreuses entreprises d'Hong Kong[19]. Elle est réélue en 2022 à son poste de conseillère du Japon[7].

Prises de position

Katayama se déclare également méfiante au regard de l'acceptation des personnes transgenres dans la société japonaise, et fait partie d'une ligue parlementaire visant à protéger certains espaces, comme les vestiaires ou les toilettes, et à les réserver à ce qu'elle considère être des femmes biologiques[20],[21]. Elle milite également pour un durcissement des conditions préalables pour les procédures chirurgicales de changement de sexe[22].

Comme plusieurs personnalités du PLD et du gouvernement Abe, elle est associée au lobby révisionniste Nippon Kaigi[23]. Elle est également favorable à la visite par les membres du gouvernement du sanctuaire Yasukuni, sanctuaire shinto, considéré par certains comme l'un des symboles nationalistes du Japon, mais également de son passé colonialiste[24].

Vie personnelle

Satsuki Katayama épouse en 1986 Yōichi Masuzoe, un professeur de sciences politique, qu'elle rencontre alors qu'elle travaille au ministère des Finances. Ils divorcent néanmoins en 1989 et se remarient chacun de leur côté[25].

Controverses

Seulement deux semaines après sa nomination, elle est accusée d'avoir utilisé son influence de femme politique pour exonérer d'impôts un commerçant en 2015[26]. Elle nie fortement ces accusations, accusant un rapport présentant des faits erronés et poursuit pour diffamation le magazine l'accusant[27].

Notes et références

  1. a et b (en) Justin McCurry, « Madonnas of reform », sur The Guardian, (consulté le )
  2. Delporte 2012, p. 208
  3. (en) « Japan willing to help Vietnam train nuclear power personnel », sur VietmanNet, (version du sur Internet Archive)
  4. (en) Testushi Kajimoto, « Rookie Katayama named to high-ranking post », sur Japan Times, (consulté le )
  5. (en) Reiji Yoshida, « Bureaucrat weighs election run as ‘assassin’ for Koizumi », sur Japan Times, (consulté le )
  6. a b et c (en) « 3RD LD: 'Koizumi's Children' blown away by winds of change. », sur Kyodo News, Tokyo, (consulté le )
  7. a et b (ja) « 自民・片山さつき氏が3選確実 「小泉チルドレン」、元女性活躍相 », sur Asahi shinbun,‎ (consulté le )
  8. (en) « Osaka's Hashimoto mimics style of Koizumi, Ozawa », sur Asahi Shinbun, (version du sur Internet Archive)
  9. (ja) « 都知事選「勝てる候補」は? 自民、7氏選び世論調査 維・み・結とも連携狙う », sur Nihon Keizai Shinbun,‎ (consulté le )
  10. (ja) « 片山氏、舛添氏支持依頼に難色 「婚外子への慰謝料扶養が不十分」 », sur MSN Sankei News, (version du sur Internet Archive)
  11. (en) Shiori Tabuchi et Natsumi Nakai, « Group sees ray of hope in long fight for more day-care centers », sur Asahi Shimbun, (consulté le )
  12. (en) « Abe picks 12 new members, one woman, in Cabinet reshuffle », sur Asahi Shimbun, (consulté le )
  13. Lise Morizo, « Japon : cherche femme ministre désespérément », sur Le Point, (consulté le )
  14. Philippe Mesmer et Charles Haquet, « Au Japon, la difficile condition des femmes », sur L'Express, (consulté le )
  15. (en) Tomohiro Osaki, « Abe’s latest Cabinet reshuffle casts doubt on ‘womenomics’ policy », sur Japan Times, (consulté le )
  16. (en) Reiji Yoshida, « Factions loom large in Abe reshuffle, with the ‘Cabinet post waiting list’ coming into play », sur Japan Times, (consulté le )
  17. Jade Toussay, « Intronisation de Naruhito: une femme assistera pour la première fois à ce moment-clé », sur Le HuffPost, (consulté le )
  18. Pauline Ducousso, « L'empereur du Japon, vérité et (nombreuses) légendes », sur Le Point, (consulté le )
  19. Yann Rousseau, « Les vains espoirs de Tokyo d'attirer les entreprises fuyant Hong Kong », sur Les Echos, (consulté le )
  20. (ja) « 「自民女性を守る議連」100人突破、全メンバー 専用スペース「生来の女性に」 », sur Sankei shinbun,‎ (consulté le )
  21. (ja) « 「心は女」事件 「LGBT法とは関係ない」稲田朋美議員が回答 », sur Sankei shinbun,‎ (consulté le )
  22. (ja) Shinpei Okuhara, « 性別変更の手術要件撤廃「出産する男性誕生は民法大改正に至る課題」 自民・片山さつき氏 », sur Sankei shinbun,‎ (consulté le )
  23. Tawara 2016
  24. (ja) « 2016参院選>候補者アンケート (朝日・東大谷口研究室共同調査) », sur Asahi shinbun (consulté le )
  25. (ja) « 舛添厚労相 ~実は4度の結婚、2人の愛人、5人の子供~ », sur 日刊ゲンダイ,‎ (consulté le )
  26. (en) Tomohiro Osaki, « Japan’s only female minister, Satsuki Katayama, hit by allegation she was paid to influence tax agency », sur Japan Times, (consulté le )
  27. (en) « Minister Satsuki Katayama sues magazine publisher over graft allegations », sur Japan Times, (consulté le )

Annexes

Bibliographie

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Articles connexes