Sanctuary est une communautébiblique d'inspiration pentecôtiste installée en Eure-et-Loir et créée en 1977 par Michel Genton, un Suisse né en 1950 dans le canton de Vaud. Son but est de vivre comme l'auraient fait les premiers chrétiens à Jérusalem selon le modèle des apôtres. Elle est connue pour avoir été recensée parmi les « mouvements sectaires de moins de 50 adeptes » dans le rapport parlementaire de 1995.
Origine
Michel Genton déclare s'être converti lors d'une réunion d'évangélisation réalisée à Vidy (près de Lausanne) dans la « Maison du peuple » en 1968 par Raphaël Duval, un prédicateur gitan. Ce dernier priait pour les malades et M. Genton déclare avoir vu les premières guérisons miraculeuses de sa vie (Oracle, chapitre 2).
Ainsi, la communauté qu'il fonde s'est installée depuis 1990 dans un château du XVIIIe siècle, en Eure-et-Loir, celui-ci ayant été acquis au moyen d'une société civile immobilière. Environ quarante personnes, dont une quinzaine d'enfants, vivent au sein de cette grande propriété, en vue de partager ensemble leur foi[3].
Style de vie
Selon le livre Le veilleur, ouvrage écrit par Michel Genton, chaque personne de la communauté a un travail, son propre logement et compte en banque. Tous partagent les frais de la vie communautaire et viennent en aide à ceux qui sont en difficultés. Ils disent ne pas avoir de régimes alimentaires particulier.
Culte
La communauté a deux cultes par semaine : le vendredi soir et le dimanche matin.
Doctrine
D'après le livre Oracle écrit par Michel Genton, les membres du groupe affirment ne pas avoir de religion, leur but étant de partager tout ce qu'ils comprennent de la Bible. Ils déclarent « vivre simplement ce que les chrétiens devraient vivre », à savoir s'aimer les uns les autres et se pardonner mutuellement quand il y a besoin. Ils disent vivre paisiblement et ne pas pratiquer de prosélytisme. Ils récusent l'appellation de secte et ne prétendent pas à l'exclusivité du salut, les autres croyances étant respectées. Mais pour eux, vivre différemment reviendrait à rétrograder.
Pour le groupe, le seul modèle d'Église scripturaire demeure la vie communautaire[4]. C’est le modèle parfait de ce que Dieu voulait pour Son Église : une histoire d’amour divin entre humains régénérés.
Le groupe estime que Jésus-Christ voulait une Église communautaire et que ce serait à cause de la dureté du cœur des croyants qu’il en serait venu à tolérer une « église-synagogue » (synagogue signifie : assemblée).
L'inspiration de leur vie communautaire se trouve dans le livre des Actes des Apôtres, au chapitre 2, à partir du verset 44 :
« Tous les croyants vivaient ensemble, et mettaient en commun tout ce qu'ils possédaient. Ils vendaient ce qui leur appartenait : terres, maisons ou autres biens, et répartissaient l'argent entre tous, en tenant compte des besoins de chacun. Jour après jour, d'un commun accord, ils se retrouvaient dans la cour du temple ; mais c'est dans leurs maisons qu'ils rompaient le pain et qu'ils prenaient leur repas dans la simplicité, la cordialité et la joie. Ils louaient Dieu continuellement et se faisaient aimer de tout le peuple. Chaque jour le Seigneur ajoutait à leur communauté ceux qui étaient sauvés. »
Accueil critique
La Commission parlementaire sur les sectes en France a estimé, dans son rapport no 2468 de décembre1995, que ce groupe, dont elle estimait les effectifs à moins de 50, présentait des caractéristiques de déviance sectaire et l'a donc inclus dans la liste annexée au rapport. Les reproches à son encontre concernent sa doctrine apocalyptique, ce qui a notamment amené les Renseignements Généraux à considérer le groupe comme potentiellement dangereux, la vie communautaire, et le « pouvoir de séduction intense » du pasteur, celui-ci étant qualifié de 'pseudo-pasteur' par certains opposants[1].
Notes et références
↑ a et bLa mafia des sectes, de Bruno Fouchereau, 1996, Éditions Filipacchi, p 23