Le patronage n'ayant pas obtenu l'approbation de l'archevêché, il est remplacé dans ses œuvres par une « société Humbert de Romans »[1] dirigée par des laïcs. Présidée par Victor Souchon, avec Jean Gounod pour vice-président et le comte de Clercq pour secrétaire général, elle compte notamment Camille Saint-Saëns et Edmond Mélan parmi ses membres actifs[3].
En 1898, à l'occasion d'un dîner chez la veuve du sculpteur Carpeaux, Lavy rencontre Hector Guimard, qui vient alors d'achever un manifeste de l'architecture Art nouveau, le Castel Béranger[4]. L'architecte accepte d'être le maître d’œuvre des nouveaux bâtiments de la société, qui doivent comporter une grande salle de concert.
La conception et l'édification des bâtiments commencent dès 1898. Initialement prévue pour 1900, l'inauguration a lieu le . Le mois suivant, la société Humbert de Romans est durement atteinte par la disgrâce du père Lavy, banni par son ordre et contraint de s'exiler à Constantinople[1].
Louée à différentes sociétés, qui y organisent non seulement des concerts mais aussi des conférences et des réunions politiques, la salle est finalement mise en vente en 1904. Achetés par le mécène Édouard Pasteur, les bâtiments sont démolis au cours de l'année suivante[5].
La scène, assez vaste pour accueillir 100 musiciens et 120 choristes, était surmontée par un grand orgue construit par John Albert Abbey d'après les conseils de Camille Saint-Saëns[2]. Cet instrument a été conservé et remonté dans l'église Saint-Vincent-de-Paul de Clichy.