Saint-Antoine est une commune française située dans le département du Doubs , la région culturelle et historique de Franche-Comté et la région administrative Bourgogne-Franche-Comté .
Les habitants se nomment les Chats borgnes.
Géographie
La commune est longée au sud par le ruisseau le Bief Rouge qui limite le territoire de Saint Antoine avec celui de Métabief .
Toponymie
Le Rogebiez ubi est capella Sancti Antoni en 1309 ; Rugebiez en 1333 ; Roge Biez en 1365 ; Biez Roige en 1413 ; Saint Anthonne en 1448 ; Saint-Antoine du Rougebief en 1486 ; Sainct Anthoine de Rougebiez en 1614[ 1] .
Saint-Antoine, commune de 450 hectares dont 95 de forêt, se situe entre 920 et 1 104 m d'altitude.
Communes limitrophes
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne , selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000 [ 2] . En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat de montagne ou de marges de montagne et est dans la région climatique Jura , caractérisée par une forte pluviométrie en toutes saisons (1 000 à 1 500 mm/an ), des hivers rigoureux et un ensoleillement médiocre[ 3] .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 7 °C , avec une amplitude thermique annuelle de 16,3 °C . Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 658 mm , avec 13,4 jours de précipitations en janvier et 11,3 jours en juillet[ 2] . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Labergement », sur la commune de Labergement-Sainte-Marie à 4 km à vol d'oiseau [ 4] , est de 8,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 459,4 mm .
La température maximale relevée sur cette station est de 36,4 °C , atteinte le 31 juillet 1983 ; la température minimale est de −33 °C , atteinte le 9 janvier 1985 [ Note 1] , [ 5] , [ 6] .
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020 [ 7] . Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[ 8] .
Urbanisme
Typologie
Au 1er janvier 2024 , Saint-Antoine est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[ 9] .
Elle est située hors unité urbaine[ 10] et hors attraction des villes[ 11] , [ 12] .
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (75,9 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (77 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (44,2 %), terres arables (31,7 %), forêts (17,1 %), zones urbanisées (7 %)[ 13] . L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIII e siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[ Carte 1] .
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC ).
Histoire
Dès la fin du XI e siècle , les moines de l'abbaye de Mont-Sainte-Marie ont entrepris le défrichement de la région. La présence d'une chapelle dédiée à saint Antoine est signalée dès l'année 1309 . Mais à cette date, Saint-Antoine s'appelle encore Rougebief , du nom du ruisseau qui limite, au sud, l'actuel territoire avec les communes de Métabief et de Longevilles-Mont-d'Or .
Dès sa fondation, Saint-Antoine a une vocation rurale où culture et élevage sont étroitement associés malgré l'altitude et les aléas climatiques. L'agriculture s'est considérablement modifiée car les cultures ont disparu progressivement pour laisser place à l'élevage laitier.
Se situant à proximité de la frontière suisse , de nombreuses familles sont venues s'installer au village pour travailler en territoire suisse dans le domaine de l'horlogerie, de la micromécanique et du bâtiment.
Politique et administration
Liste des maires successifs
Période
Identité
Étiquette
Qualité
vers 1845
Grésard
1989
2001
Jean Gresard
2001
2008
Chantal Daghetta
2008
En cours (au 1er juin 2020)
Brigitte Prêtre[ 14] , [ 15] Réélue pour le mandat 2020-2026
DVD
Employée
Les données manquantes sont à compléter.
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[ 16] . Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[ 17] .
En 2021, la commune comptait 320 habitants[ Note 2] , en évolution de −4,76 % par rapport à 2015 (Doubs : +1,89 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Évolution de la population [ modifier ]
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
321 268 282 259 256 264 266 305 311
Évolution de la population [ modifier ] , suite (1)
1856
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
295 309 281 322 290 355 314 297 308
Évolution de la population [ modifier ] , suite (2)
1901
1906
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
274 247 242 208 176 185 173 193 192
Évolution de la population [ modifier ] , suite (3)
1962
1968
1975
1982
1990
1999
2006
2011
2016
173 154 160 197 243 276 278 318 339
Évolution de la population [ modifier ] , suite (4)
2021
-
-
-
-
-
-
-
-
320 - - - - - - - -
Histogramme de l'évolution démographique
Saint-Antoine compte 316 habitants depuis 2011. Son évolution démographique présente un caractère irrégulier. En effet, le maximum est atteint en 1881 avec 355 habitants et ne cesse de baisser jusqu'en 1968 avec 154 habitants, car souffrant comme tous les villages de l'exode rural. La tendance se renverse depuis 1975 par l'offre du marché du travail suisse.
Économie
Actuellement six exploitations agricoles ont permis de conserver le fonctionnement de la coopérative de fromagerie en transformant environ 1 700 000 kg de lait exclusivement en comté et à laquelle deux exploitants du Loutelet livrent également leur lait. Le cheptel bovin, exclusivement de race montbéliarde , s'élève à environ 560 têtes soit le double de la population actuelle.
Entrée du fort de Saint-Antoine
Mais on ne peut parler du fromage de Saint-Antoine sans citer son fort . Édifié entre 1879 et 1882 , il fut baptisé fort Lucotte en 1887 du nom d'un général de la Révolution et de l'Empire. Désaffecté, il a été acheté à l'armée par la commune en 1965 et loué à Marcel Petite en 1966 pour y être transformé en caves d'affinage de comté . Situé à 1 104 m d'altitude au milieu de la forêt, le fort Lucotte abrite dans ses caves voûtées en pierre de taille, 100 000 meules de comté dans des conditions de fraîcheur et d'hygrométrie stables[ 20] . Il attire chaque année de plus en plus de visiteurs. La renommée des qualités gustatives du comté affiné dans ses caves fait connaître nationalement le nom du village[ 21] .
En matière économique, le village compte également, outre les six exploitations agricoles, une boucherie, un vendeur en informatique, un cabinet infirmier et un masseur-kinésithérapeute.
Lieux et monuments
L'église Saint-Antoine, construite dès le milieu du XVI e siècle , bien que modeste, présente un maître-autel retable en bois sculpté du XVIII e siècle .
Le fort Lucotte , une des fortifications du système Séré de Rivières . Il est cédé à la commune en 1965, qui le loue au fromager Marcel Petite, depuis 1966 qui le reconverti en cave d'affinage de comté.
Le monument aux morts, situé dans le cimetière.
Une croix de mission en fer forgé remontant à la seconde moitié du XVIII e siècle est installée devant l'entrée de l'église. Elle comporte des décors dont nombre des « instruments » de la Passion du Christ .
Vue depuis Rochejean.
Mairie (1828)
Église.
Monument aux morts.
Personnalités liées à la commune
Notes et références
Notes
↑ Les records sont établis sur la période du 1er août 1943 au 4 janvier 2024 .
↑ Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Cartes
Références
↑ Jean COURTIEU, Dictionnaire des communes du département du Doubs , t. 5, BESANÇON, CÊTRE, 1986 .
↑ a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography , no 501, 18 juin 2010 (DOI 10.4000/cybergeo.23155 , lire en ligne , consulté le 25 janvier 2024 )
↑ « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le 25 janvier 2024 ) .
↑ « Orthodromie entre Saint-Antoine et Labergement-Sainte-Marie », sur fr.distance.to (consulté le 25 janvier 2024 ) .
↑ « Station Météo-France « Labergement », sur la commune de Labergement-Sainte-Marie - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le 25 janvier 2024 ) .
↑ « Station Météo-France « Labergement », sur la commune de Labergement-Sainte-Marie - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le 25 janvier 2024 ) .
↑ « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le 25 janvier 2024 ) .
↑ « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com , novembre 2022 (consulté le 25 janvier 2024 ) .
↑ « La grille communale de densité », sur le site de l’Insee , 28 mai 2024 (consulté le 24 juin 2024 ) .
↑ Insee , « Métadonnées de la commune » .
↑ « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr , 21 octobre 2020 (consulté le 24 juin 2024 ) .
↑ Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr , 21 octobre 2020 (consulté le 24 juin 2024 ) .
↑ « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le 14 mai 2021 ) .
↑ Site officiel de la préfecture du Doubs - liste des maires (doc pdf)
↑ « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le 10 septembre 2020 ) .
↑ L'organisation du recensement , sur insee.fr .
↑ Calendrier départemental des recensements , sur insee.fr .
↑ Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales .
↑ Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006 , 2007 , 2008 , 2009 , 2010 , 2011 , 2012 , 2013 , 2014 , 2015 , 2016 , 2017 , 2018 , 2019 , 2020 et 2021 .
↑ Jacky Durand, « Le bon comté des choses », liberation.fr, 7 octobre 2016 (consulté le 10 octobre 2016 ) .
↑ voir ce site
Voir aussi
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Articles connexes
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