Le safou[Note 1] (aussi appelé prune au Cameroun, ou encore atanga au Gabon) est le fruit du safoutier (prunier ou atangatier selon les désignations alternatives du fruit). C'est un fruit oléagineux, saisonnier (de juin à octobre), hautement périssable et originaire d'Afrique centrale, plus précisément du bassin du Congo[1].
Le safou est apprécié en Afrique subsaharienne où il est préparé comme un légume : bouilli ou grillé[3]. C'est l'endocarpe, séparé de la graine, qui est consommé. Ce fruit peut contribuer à la sécurité alimentaire et nutritionnelle des pays où il est présent[4], en particulier au Cameroun qui est l'un des pays où on en consomme le plus[1].
Description
Le safou, fruit d'Afrique tropicale et équatoriale, tient son nom du kikongon'safu (l’arbre est appelé m’safu ou musafu).
Le safou existe sous forme de plusieurs variétés qui font partie de la famille : Burseraceae, du genre : Dacryodes et de l'espèce : edulis. Le safou présente ainsi une étendue de couleurs, du rose clair au bleu marine en passant par le bleu ciel et le violet.
Le safou renferme un noyau et sa chair (aussi appelée pulpe) est grasse confirmant sa teneur élevée (22 %) en lipides.
Consommation
Le safou est un fruit riche en nutriments[4] et bénéfiques pour la santé : acides gras insaturés, sels minéraux (potassium, cuivre et magnésium) et vitamine C, mais ces derniers sont contenus en taux très variables selon les cas (faisant que la consommation d'un seul type de safou « ne garantit pas un apport adéquat de tous les composants bénéfiques »)[4].
Des travaux sont en cours sur la sélection génétique, sur l'exploitation nutritionnelle et thérapeutique et sur la commercialisation de ce fruit. Certains fruits peuvent aussi contenir une petite quantité de caféine et de squalène[4].
Des études[5] concernant la fraction lipidique de la pulpe de safou ont montré qu'elle contient des substances intéressantes sur le plan nutritionnel :
L'apport énergétique pour 100 g de safou est en moyenne de 234kcal (soit 978 kJ). De ce fait, l'apport énergétique est relativement élevé pour un fruit.
La composition nutritionnelle générale moyenne pour 100 g de pulpe crue de safou est détaillée[2] dans le tableau ci-dessous :
La faible teneur du safou en sucres et sa haute teneur en lipides (22 %) le rapprochent de l’avocat sur le plan nutritionnel.
La pulpe (crue ou cuite) de safou est plutôt riche en fibres et contient une quantité d'acides gras (insaturés pour un peu plus de la moitié) relativement importante par rapport aux autres fruits d'où son apport énérgétique assez élevé. Plus précisément, ce sont les acides palmitique (41,7 %), oléique (32,4 %), linoléique (21,5 %) et stéarique (4,4 %) qui sont présents[1].
Minéraux, oligo-éléments et vitamines
La composition nutritionnelle moyenne en sels minéraux, en oligo-éléments et en vitamines pour 100 g de pulpe crue de safou est détaillée[2] dans les tableaux ci-dessous :
La pulpe de safou est très riche en cuivre et riche en magnésium (100 g de ce fruit apportent respectivement 93 % et 37 % des AJR). La pulpe de safou est également source de potassium et de vitamine C (100 g de ce fruit apportent respectivement 22 % et 25 % des AJR).
Les autres sels minéraux, oligo-éléments et vitamines présents ne le sont pas en quantité suffisante pour représenter un apport nutritionnellement intéressant (2 % et 11 % respectivement des AJR pour les vitamines A et E, par exemple).
Modes de consommation
La peau du safou et le tégument (aussi appelé la pulpe) qui recouvre son noyau sont comestibles.
sur une plaque chauffante ou dans un four, éventuellement saupoudré de sel.
On peut également le consommer cru, auquel cas il est plus apprécié mi-sec ou mou sur au moins une partie de sa surface. Mais il ne mûrit pas de façon aussi uniforme que l’avocat. Certains préfèrent le consommer avant qu’il ne mûrisse complètement, car ils apprécient le goût acidulé des parties encore croquantes.
Il a aussi des propriétés somnifères (ce qui fait souvent dire dans l'imaginaire kôongo, qu'il inhibe la libido masculine).
Notes et références
Notes
↑Le [f] du nom safou est remplacé par un [w] dans sa prononciation chez certaine peuples du sud-est du Gabon, notamment les bahoumbou et les ndassa. Ainsi, safou s'y prononce sawou.
↑ a et bLa référence (p. 186) précise que le dosage a été réalisé après cuisson dans l'eau.
↑ abc et dHenrietta Ene-Obong, Godwin Igile, Anthonia Ekpo, Eneji Egbung & Michael Agbo (2019) Variations in the nutrients and bioactive compounds of different accessions of the West African pear (Dacryodes edulis): Implications for dietary intake assessment and health | Analysis ; Journal of Food Composition and Analysis ; Volume 79, June 2019, Pages 80-86 | https://doi.org/10.1016/j.jfca.2019.03.005
↑ ab et cDavid Mayele (Professeur d'Université - Université de Kinshasa), Le Safou, Fruit d'Avenir ! : Biodiversité morphologique et de la fraction lipidique de la pulpe des fruits du safoutier du Sud-Ouest de la RD Congo, International Book Market Service Limited, , 224 p., 22 × 15 cm, couverture couleur, broché (ISBN978-613-1-55002-7, présentation en ligne).