La Sénéchaussée de l'Agenais était une circonscription militaire et judiciaire de l'Ancien Régime dont le chef était un officier royal appelé Sénéchal.
Présentation
Les sénéchaussées dans le comté de Toulouse ne semblent pas avoir été créées avant 1210 bien qu'on trouve mention de plusieurs personnages qualifiés de baillis ou viguiers dans des actes de 1203. Elles paraissent avoir été établiées sur le modèle des sénéchaussées des provinces contrôlées par le roi d'Angleterre, comme par exemple la Saintonge où Raoul de Faye est sénéchal pour le roi d'Angleterre en 1168. En 1166, le vicomte de Béziers, Raimond Trencavel, cite un sénéchal dans son testament. Dans les domaines des comtes de Toulouse, Raymond VI puis Raymond VII n'ont pas désigné un seul sénéchal pour tous leurs domaines mais ont créé une sénéchaussée par diocèse, révocable à sa volonté. Le découpage des sénéchaussées dans les domaines du comte de Toulouse a suivi les conséquences des diverses modifications provoquées par la croisade des Albigeois. En 1210, un acte cite Raymond de Recalto, ou de Récault, portant le titre de sénéchal. Le comte de Toulouse a créé les sénéchaussées de Toulouse et d'Agenais en 1210, celle de Rouergue en 1226, celle de Quercy en 1229 et en Albigeois en 1236 mais qui est réunie à celle de Toulouse en 1251, celle de l'Agenais et du Quercy formèrent une seule sénéchaussée en 1259. En 1271, quand le roi Philippe le Hardi a recueilli la succession de son oncle Alphonse de Poitiers, il existait quatre sénéchaussées dans ces états, Toulouse, Agenais, Rouergue, comtat Venaissin[1].
Les sénéchaux ont des fonctions étendues : justice, guerre, police et finances. Les sénéchaux appartenaient toujours à la noblesse, à l'inverse des baillis qui pouvaient être de simples jurisconsultes. Ils devaient prêter serment d'être loyaux et fidèles dans leur office, de rendre une justice exacte à chacun. Dans les domaines du comte de Toulouse, ils devaient aussi jurer de respecter un règlement dans lequel était inséré les principales libertés civiles. Ces libertés de la province ont été confirmées par une ordonanca du roi Louis le Hutin, en 1315. Les sénéchaux ne restaient pas longtemps dans la même sénéchaussée[2].
Fonction militaire
Le sénéchal d'Agenais a le droit de convoquer le ban et l'arrière ban lorsque le roi l'ordonne, et de commander la noblesse convoquée, comme aussi d'assiste à l'élection des consuls.
Ce sénéchal prend le titre de sénéchal de l'Agenais.
Fonction de justice
Le sénéchal de l'Agenais est d'épée. La justice se rend en son nom à Agen[3].
La liste ci-dessous n'est pas complète. De plus, les noms de sénéchaux peuvent changer d'une liste à l'autre dans les documents donnés dans les différents livres rappelés dans la bibliographie placée en annexe. La durée d'exercice des sénéchaux est très variable. Il n'est pas rare de trouver plusieurs noms de sénéchaux pour la même année.
Philippe de Ville-Favreuse Sénéchal de l'Agenais et du Quercy
1267 - 1270
Jean d'Angevillars (ou d'Angevilliers ou d'Angerville) Sénéchal de l'Agenais et du Quercy pour le roi de France
1270
Henri de Bon de Villars Sénéchal de l'Agenais et du Quercy Pierre de Mortardi, pour le roi de France
1274
Jean de Villette, pour le roi de France Nota : Dans cette période, il pouvait y avoir deux sénéchaux, un pour le roi de France, l'autre pour le roi d'Angleterre
↑Edgard Boutaric, Organisation judiciaire du Languedoc au Moyen Âge [deuxième article], p. 532-550, Bibliothèque de l'école des chartes, volume 16, 1855 ( lire en ligne )
↑Voir : Edgard Boutaric, Organisation judiciaire du Languedoc au Moyen Âge [deuxième article].
↑Abbé Jean-Joseph Expilly, Dictionnaire géographique, historique et politique des Gaules et de la France, tome 6, p. 1064, Dasaint et Saillant, Amsterdam, 1770 ( lire en ligne )
↑Note : Il est originaire de Navarre, passé au service de Raymond VI. Il lui a donné en mariage sa fille, probablement Guillemette, fille naturelle, à qui il donne en 1209 les possessions de Montlaur et Saint-Jory. Il est présent au siège de Toulouse en 1211 et défend Penne-d'Agenais en 1212 (Pierre des Vaux de Cernay, Histoire Albigeoise).
↑Note : Il est le fils d'Hugues d'Alfaro, probablement avec Guillemette.
↑Jean Baptiste Pierre Jullien de Courcelles, Histoire généalogique et héraldique des pairs de France : des grands dignitaires de la couronne, des principales familles nobles du royaume et des maisons princières de l'Europe, précédée de la généalogie de la maison de France, volume 3, p. 22, Arthus Bertrand libraire, Paris, 1824 (lire en ligne)
↑Philippe Tamizey de Larroque, 'Un Sénéchal d'Agenais peu connu. Rigault Doreille, p. 270-276, Revue de l'Agenais, année 1887, tome 14 (lire en ligne)
Jean Florimond Boudon de Saint-Amans, Histoire ancienne et moderne du département de Lot-et-Garonne depuis 56 avant J.-C., jusqu'en 1814, tome 1, p. 303-304, Bertrand libraire, Agen, 1836 ( lire en ligne )
Jean Florimond Boudon de Saint-Amans, Histoire ancienne et moderne du département de Lot-et-Garonne depuis 56 avant J.-C., jusqu'en 1814, tome 2, p. 117-118, Bertrand libraire, Agen, 1836 ( lire en ligne )
Jules Andrieu, Une province à travers les siècles. Histoire de l'Agenais, tome 1, Paris - Agen, 1886
Jules Serret, Les Sénéchaux, préfets et magistrats municipaux d'Agen, depuis les temps anciens jusqu'à nos jours, Imprimerie Bonnet & Fils, Agen, 1886 ( lire en ligne )
Philippe Tamizey de Larroque, « Un Sénéchal d'Agenais peu connu. - Rigault Doreille », dans Revue de l'Agenais, 1887, tome 14, p. 270-276( lire en ligne )
André de Bellecombe, Aide-mémoire pour servir à l'histoire de l'Agenais, p. 50-56, Imprimerie de L. Cocharaux, Auch, 1899 ( lire en ligne )
André de Bellecombe, publié par Georges Tholin, Aide-mémoire pour servir à l'histoire de l'Agenais, p. 50-56, Imprimerie de L. Cocharaux, Auch, 1899 (lire en ligne)
Léopold Delisle, Recueil des historiens des Gaules et de la France, Imprimerie nationale, Paris, 1904, tome 24, Les enquêtes administratives du règne de saint Louis et la chronique de l'Anonyme de Béthune, p. 219-221(lire en ligne)
Comte de Dienne, « Les sénéchaux d'Agenais Roberte de Balzac et Rigault d'Aurelle », dans Revue de l'Agenais, année 1909, tome 36, p. 25-36(lire en ligne)
Comte de Dienne, « Anthoine de Raffin Pothon, senéchal d'Agenais, à la canonisation de saint François de Paule », dans Revue de l'Agenais, année 1909, tome 36, p. 352-358(lire en ligne)