Sémites est un mot utilisé pour décrire les peuples du Proche-Orient ancien répertoriés par les rédacteurs de la Bible hébraïque. C'est pourquoi le terme est utilisé à l'époque moderne pour désigner des populations descendant supposément de ces peuples antiques, à savoir les Juifs et les Arabes.
Étymologie
Le mot est dérivé du nom d'un personnage biblique, Sem, fils de Noé, dont le prénom signifie « renommée, prospérité ».
Les peuples du Proche-Orient ancien ont été répertoriés par les rédacteurs de la Bible hébraïque, selon leur parenté avec les trois fils de Noé[1] : Sem, Cham et Japhet. La liste de ces peuples figure au chapitre 10 de la Genèse.
Dans le cas de Sem, le texte lui attribue 5 fils et 21 descendants, soit 26 peuples[2]. Parmi les peuples cités, les plus célèbres sont les Araméens, les Assyriens, les Lydiens et les Élamites.
La recherche moderne a démontré que tous ces peuples, Akkadiens, Arabes, Assyriens, Araméens, Hébreux, Phéniciens… ont en des racines linguistiques proto-sémites communes provenant du Croissant fertile vers -7000 et parlent des langues sémitiques.
Les peuples sémites se sont multipliés jusqu’à occuper toute la péninsule arabique vers 2500 av. J-C. En ce laps de temps, le sémitique a évolué en fonction des zones géographiques où vivaient ses locuteurs, jusqu’à donner plusieurs langues filles, ce sont les langues sémitiques.
Origines
Le Groupe sémitique descend lui-même du groupe humain Afro-Asiatique originaire du Kenya actuel qui a migré vers l’Afrique du Nord et le Proche-Orient en longeant le Nil vers 10 000 av. J-C. Créant plusieurs familles de langues ayant une origine commune comme les langues berbères, couchitiques, égyptiennes, tchadiques et sémitiques[3].
Sens moderne
L'emploi contemporain du terme se limite au domaine de la linguistique, pour désigner un ensemble de langues, les langues sémitiques.
La catégorisation scientifique de ces langues ne recouvre pas celle donné par la Bible pour les descendants de Sem. Ainsi les langues cananéennes, dont fait partie l'hébreu, sont des langues sémitiques, alors que les Cananéens ne sont pas des descendants de Sem selon la Bible. À l'inverse, l'élamite n'est pas une langue sémitique[4].
(en) Moshe Greenberg, « Semites », dans Fred Skolnik et Michael Berenbaum (dir.), Encyclopaedia Judaica, vol. 18, Thompson Gale et Keter Publishing House, , 2e éd.
Jean-Pierre Chrétien et Marcel Kabanda, Rwanda. Racisme et génocide. L’idéologie hamitique, Paris, Belin, 2013, 384 pages