Le « charnier des Lingères » était parallèle à la rue de la Ferronnerie.
Historique
Initialement, la rue s'appelait la « rue des Charrons » ou « rue de la Charonnerie[2] » en raison du fait qu'elle était habitée par des charrons. En 1229, avec l'autorisation de Saint Louis, les ferronniers s'installent rue des Charrons et une partie de la rue prend son nom actuel de « rue de la Ferronnerie ».
C'est pourquoi cette voie est citée dans Le Dit des rues de Paris, de Guillot de Paris, sous la forme « rue de la Charonnerie » pour une partie et « rue de la Feronnerie » pour l'autre partie. Les deux rues prirent par la suite la même appellation.
Elle était fort étroite (4 mètres) et embarrassée lorsque le Henri IV y fut assassiné[3] par François Ravaillac, en face du n°11[4], à 4 heures du soir, alors que le roi se rendait à l'Arsenal visiter Sully qui était souffrant[5]. Une plaque au sol marque le lieu de l'assassinat, caractérisée par les emblèmes du roi de France (trois fleurs de lys) et du roi de Navarre (chaînes d'or posées en orle, en croix et en sautoir).
En 1642, la rue de la Ferronnerie compte sept fondeurs, trois marchands de fer, un plombier et dix quincailliers[6].
En 1669, le roi Louis XIV ordonne que la rue soit élargie à 11 mètres et redressée ; les maisons adossées au cimetière des Innocents sont alors rasées pour construire un long bâtiment percé de deux portiques à chaque extrémité de la rue permettant l'accès au cimetière[7].
Après l'élargissement de la rue, un propriétaire plaça sur la façade de sa maison le buste du roi Henri IV et fit graver en dessous le distique suivant[8] :
À cette époque, les numéros de la rue étaient rouges[2]. Le dernier numéro impair était le no 39 et le dernier numéro pair était le no 14.
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
Un des immeubles d'habitation anciens les plus longs de Paris est le 2-4-6-8-10-12-14, rue de la Ferronnerie[11], construit entre 1669 et 1678.
No 4 : en face de ce numéro fut localisé le lieu de l'assassinat d'Henri IV dont l'événement est commémoré par une plaque[12] et le restaurant Au Cœur Couronné situé au no 6 est également un souvenir.
Jeanne Bécu travailla dans cette rue comme trottin chez le marchand d'articles de mode Claude Labille, le père d'Adélaïde Labille-Guiard, avant de devenir la comtesse du Barry.
↑Émile Magne, Images de Paris sous Louis XIV, Paris, Calmann-Lévy, 1939, p. 71.
↑Adolphe Alphand (dir.), Adrien Deville et Émile Hochereau, Ville de Paris : recueil des lettres patentes, ordonnances royales, décrets et arrêtés préfectoraux concernant les voies publiques, Paris, Imprimerie nouvelle (association ouvrière), (lire en ligne), p. 6.
↑Jacques-Antoine Dulaure, Histoire physique, civile et morale de Paris, vol. 5, p. 355.
↑« Que les citoyens se réjouissent à la vue de Henri le Grand, auquel ils sont liés par un amour impérissable. »
↑Jean-Pierre Babelon, « L'assassinat d'Henri IV, rue de la Ferronnerie, identification des lieux et pose d'une stèle commémorative », Cahiers de la Rotonde, no 16, Paris, 1995, p. 107-131, 16 fig.
Thierry Issartel (coordinateur de l'ouvrage), Henri IV, les clés d'un règne, Éditions Gascogne (Orthez), 2010.
Robert Merle, Paris ma bonne ville, dans lequel le héros Pierre de Siorac réside rue de la Ferronnerie chez maître Recroche, tout le temps de son premier séjour à Paris.