À l'angle de la rue de Buci et de la rue Dauphine, chez le traiteur Nicolas Landelle, de 1729 à 1739, se réunissait la célèbre goguette du Caveau, première du nom. La salle basse où elle se réunissait donna son nom à la société. Il se perpétuera jusqu'en 1939, à travers quatre sociétés successives différentes.
La rue se terminait auparavant sur la place Sainte-Marguerite (place Gozlin après 1864), absorbée par le boulevard Saint-Germain en 1877.
Alors que Paris est sous occupation allemande, la rue de Buci est le théâtre d'une importante manifestation de la Résistance, significativement menée par des femmes. Dès le , le Parti communiste français (PCF) assigne à l'Organisation spéciale (OS) comme but « d'organiser des manifestations contre le rationnement, d'envahir en masse les restaurants et épiceries de luxe et de partager les vivres ». Ainsi, les magasins d'alimentation Eco, implantés dans cette rue, sont envahis le par des militantes pour une distribution de boîtes de sardines. Une bagarre avec les employées s'ensuit et la police intervient ; deux policiers sont abattus au revolver par les hommes d'un groupe de protection. La police arrête une vingtaine de personnes dont Madeleine Marzin[3], qualifiée de « meneuse », Lucie Pécheux, dite « Lucette[4] », et quelques hommes ; l'événement est qualifié par les autorités d'« attentat terroriste[5] ».
Le Molière, situé au 12, rue de Buci est classé monument historique. En effet, à quelques mètres se tenait le jeu de paume de la Croix Blanche ; de plus, ce fut le lieu où Jean-Baptiste Poquelin prit son célèbre pseudonyme, Molière. C'est également à cette adresse qu'a été fondée en 1732 la première loge maçonnique parisienne. On trouve un rappel de cette loge Saint-Thomas dans l’étoile flamboyante sculptée sur la façade[8].
Au 23, 25 et 27 rue de Buci se trouvent la façade de l'hôtel La Louisiane et les chambres où vécurent Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir.
Façade du no 12.
Un immeuble, situé au 26, rue de Buci inscrit monument historique[10].
No 28, avec un ancien nom de la rue (rue de Bussy) gravé sur le mur.
Nos 30 et 32.
La rue de Buci dans la culture
Littérature
Dans Le Flâneur des deux rives (1918), le poète Guillaume Apollinaire intitule un chapitre « Les Noëls de la rue de Buci »[11].
Jacques Prévert a écrit un poème intitulé La Rue de Buci maintenant... dans son recueil Paroles, publié pour la première fois en 1946 aux éditions du Point du jour[12].
↑Anne-Sophie Beauvais, On s'était dit rendez-vous dans vingt ans: coulisses d'une génération qui a pris le pouvoir, ils étaient ensemble à Sciences po, Plon, (ISBN978-2-259-26448-8)