Le strontium 82 est synthétisé dans des accélérateurs et adsorbé sur du dioxyde d'étain SnO2 dans une colonne blindée au plomb qui permet de produire des solutions de chlorure de rubidium. Les réactions employées industriellement sont 85Rb (p, 4n), voire natRb (p, xn) avec du chlorure de rubidium naturel[4], bien qu'il en existe d'autres, telles que Y (p, spallation) à partir d'oxyde d'yttrium(III) Y2O3 ou encore Mo (p, spallation) à partir de molybdène métallique.
La PET au 82Rb donne des images comparables à celles obtenues par tomographie par émission monophotonique car il s'agit d'un radiotraceur extractible. L'acquisition doit être rapide en raison de la demi-vie relativement brève de cet isotope[5], ce qui limite également la dose de radiations reçue par le patient. C'est un outil de mesure de la réserve coronaire qui permet d'affiner le pronostic[6]. L'intérêt du 82Rb est sa disponibilité rapide dans les services de médecine nucléaire, qui peuvent l'obtenir en 10 minutes par élution à partir d'une colonne de 82Sr et administrer de 10 à 15 doses par jour[3]. Il offre une meilleure définition des images que la tomoscintigraphie par émission monophotonique au technétium 99m et permet d'asseoir un diagnostic même avec des patients dont la condition physique ne permet pas de réaliser d'épreuve d'effort[7]. Le principal inconvénient du 82Rb est son prix élevé, ainsi que la relative rareté des équipements relatifs à cette technologie, notamment les appareils d'imagerie TEP spécifiques, particulièrement dans les régions dépourvues d'accélérateurs de protons produisant du 82Sr — en 2010, ces derniers ne se trouvaient qu'aux États-Unis, au Canada, en Russie et en Afrique du Sud[4].
↑(en) « 82Rb », sur periodictable.com (consulté le ).
↑ a et b(en) Jean-François Chatal, François Rouzet, Ferid Haddad, Cécile Bourdeau, Cédric Mathieu et Dominique Le Guludec, « Story of Rubidium-82 and Advantages for Myocardial Perfusion PET Imaging », Frontiers in medicine, vol. 2, , p. 65 (PMID26442267, PMCID4566054, DOI10.3389/fmed.2015.00065, lire en ligne)
↑(en) Keiichiro Yoshinaga, Ran Klein et Nagara Tamaki, « Generator-produced rubidium-82 positron emission tomography myocardial perfusion imaging-From basic aspects to clinical applications », Journal of Cardiology, vol. 55, no 2, , p. 163-173 (PMID20206068, DOI10.1016/j.jjcc.2010.01.001, lire en ligne)
↑(en) Maria C. Ziadi, Robert A. deKemp, Kathryn A. Williams, Ann Guo, Benjamin J. W. Chow, Jennifer M. Renaud, Terrence D. Ruddy, Niroshi Sarveswaran, Rebecca E. Tee et Rob S. B. Beanland, « Impaired Myocardial Flow Reserve on Rubidium-82 Positron Emission Tomography Imaging Predicts Adverse Outcomes in Patients Assessed for Myocardial Ischemia », Journal of the American College of Cardiology, vol. 58, no 7, , p. 740-748 (PMID21816311, DOI10.1016/j.jacc.2011.01.065, lire en ligne)
↑(en) Uchechukwu K. Sampson, Sharmila Dorbala, Atul Limaye, Raymond Kwong et Marcelo F. Di Carli, « Diagnostic Accuracy of Rubidium-82 Myocardial Perfusion Imaging With Hybrid Positron Emission Tomography/Computed Tomography in the Detection of Coronary Artery Disease », Journal of the American College of Cardiology, vol. 49, no 10, , p. 1052-1058 (PMID17349884, DOI10.1016/j.jacc.2006.12.015, lire en ligne)