Il se marie d’abord avec Anne, dite Anne Davies. En secondes noces, il épouse le Christina Rees (1954), avec qui il a une fille. Ils se séparent en 1999 et divorcent en 2002. Il se remarie en à Lynne Hughes, de 19 ans sa cadette, et il est père pour la deuxième fois en 2003[4],[2],[5],[6],[7],[8].
Carrière politique
Débuts en tant qu’élu local (1969-1984)
Encarté au Parti travailliste en 1965, à 19 ans, Ron Davies commence sa carrière politique en se faisant élire conseiller dans le conseil de district urbain de Bedwas and Machen en 1969, scrutin au cours duquel il est l’un des plus jeunes élus locaux au pays de Galles. L’année suivante, en 1970, il prend la tête du conseil, devenant l’un des plus jeunes chefs d’autorités locales du Royaume-Uni, à l’âge de 24 ans. Après la réorganisation en Angleterre et au pays de Galles des zones de gouvernement local de 1972, il se fait élire en 1973 dans le nouveau conseil de district de la Rhymney Valley, mais celui-ci entre officiellement en fonction au . Il y est reconduit aux élections de 1976, de 1979 et de 1983, conservant son siège jusqu’en 1984[3],[1],[2],[9],[10],[11],[12],[13],[14].
De l’arrière-ban à l’opposition officielle (1983-1992)
Ron Davies occupe au sein du groupe gallois des membres du Parlement travaillistes (le Welsh group of Labour MPs) la fonction de vice-président entre 1989 et 1990 puis celle de président entre 1990 et 1991. À la faveur d’une élection interne au cabinet fantôme, il devient porte-parole de l’opposition officielle aux affaires galloises en 1992[21],[1].
Secrétaire d’État fantôme pour le pays de Galles (1992-1997)
Il est chargé du développement de la politique du Parti travailliste au sujet de la dévolution au pays de Galles et fait savoir qu’il souhaite que le Parti travailliste du pays de Galles puisse faire cavalier seul sans avoir besoin d’unir ses forces avec d’autres formations politiques, fort de ses 27 membres du Parlement aux Communes. Le projet final travailliste est prévu pour 1995 alors que la campagne du parlement pour le pays de Galles (Parliament for Wales Campaign en anglais, abrégée en PWC) espère dès 1993 obtenir plus d’un million de signatures favorables à la dévolution du pouvoir. Dans une cérémonie solennelle, il lance la pétition nationale dans le cadre de l’Eisteddfod Genedlaethol organisée à Builth Wells le avec des représentants de tous les partis politiques au pays de Galles à l’exception des conservateurs[25].
Un document interne de discussion intitulé Shaping the Future: a Consultation Paper on the Powers and Structure of the Welsh Assembly est publié en 1994 afin d’envisager les différentes pistes quant à la formation d’une assemblée galloise, notamment ses possibilités de financement, les formes légales d’autorité qu’elle pourrait prendre, les modalités d’élection de ses membres ou encore son fonctionnement propre. À l’été 1995, le secrétaire d’État fantôme se prononce en faveur d’une assemblée élue à la représentation proportionnelle, mais, certains membres du Parti travailliste du pays de Galles, attachés au mode de scrutin uninominal majoritaire (first pas the post en anglais) en usage pour les élections de la Chambre des communes, s’y opposent. Il est également décidé qu’une consultation référendaire doit préalablement adouber l’idée de la création de l’assemblée galloise avant tout acte législatif, en d’autres termes, il s’agit de ne pas reproduire l’échec du référendum post-législatif de 1979. Aussi, le chef du Parti travailliste Tony Blair annonce en qu’un gouvernement travailliste entrant en fonction légiférerait dans les mois suivant les élections générales à propos de la dévolution pour le pays de Galles[26].
Une partie des membres du Parlement travaillistes considère que le projet de dévolution du parti sous la direction de Tony Blair est minimaliste si bien que John Marek(en) introduit aux Communes une proposition de loi le , le Government of Wales Bill, s’inspirant de pistes du comité légal de la PWC. Il s’oppose ainsi à la doctrine adoptée par le Parti travailliste et promeut une dévolution plus approfondie avec un « Senedd », doté de 100 membres élus au scrutin à vote unique transférable (single transferable vote, abrégé STV), capable de légiférer dans le cadre de lois du Senedd (Senedd acts) et qui aurait la possibilité d’acquérir au bout de quatre ans des pouvoirs fiscaux. Toutefois, la proposition de loi ne reçoit pas l’aval de travaillistes gallois importants à l’exception de Paul Flynn et d’Ann Clwyd[27].
Participation au gouvernement de Tony Blair (1997-1998)
Aux Communes, conformément à l’engagement de campagne du Parti travailliste pour les élections générales, le Referendums (Scotland and Wales) Bill 1997(en), un projet de loi sur la tenue de référendums en Écosse et au pays de Galles sur la dévolution du pouvoir, est présenté dès le . Sous la conduite de Ron Davies, le Bureau gallois fait publier le un livre blanc intitulé A Voice for Wales présentant les principales caractéristiques de la nouvelle assemblée. La proposition du livre blanc présentée à consultation référendaire est envisagée comme un compromis entre la fondation d’un parlement gallois, portée par les plus farouches dévolutionnistes, et le status quo qui sert les unionistes[31],[32].
Ron Davies s’engage personnellement dans la campagne référendaire en faveur du « oui » avant même son entrée au gouvernement. À l’instar du Parti travailliste du pays de Galles, de Plaid Cymru et des démocrates libéraux, il soutient d’ailleurs la campagne officielle, créée le sous le nom de Yes for Wales (« Oui pour le pays de Galles » en français) et présidée par Kevin Morgan, professeur à l’université du pays de Galles à Cardiff. Les résultats du scrutin du voient cependant un succès électoral limité pour les dévolutionnistes puisque le référendum n’est emporté que de 6 721 voix et que la participation électorale est tout juste supérieure à la moitié de l’électorat du pays de Galles[33],[34],[27],[35].
À la suite du résultat du vote, Ron Davies présente à la Chambre des communes en le Government of Wales Bill, qui lui vaudra le surnom d’« architecte de la dévolution ». Ce texte de dévolution exécutive (Stéphanie Bory) permet de créer l’assemblée nationale pour le pays de Galles (National Assembly for Wales en anglais et Cynulliad Genedlaethol Cymru en gallois), un organe législatif simplement doté d’un pouvoir législatif secondaire dans les « domaines dévolus », sans capacité de légiférer, qui doit succéder au Bureau gallois dans ses responsabilités. Ne distinguant pas l’exécutif de la législature, la loi crée un poste de premier secrétaire (First Secretary) à la tête du comité exécutif — et non un First Ministercomme en Écosse — et un poste de président (Presiding Officer), analogue à celui de speaker à la Chambre des communes. La dévolution choisie pour le pays de Galles est aussi asymétrique vis-à-vis du Scotland Act 1998, qui offre au Parlement écossais des pouvoirs législatifs primaires lui permettant de faire ses propres lois(en), en d’autres termes, une dévolution législative[36],[37].
Le , Ron Davies bat Rhodri Morgan dans l’élection pour la sélection du candidat pour le poste de premier secrétaire de l’Assemblée lors d’une conférence spéciale du Parti travailliste du pays de Galles à Newport. Toutefois, le mois suivant, la presse révèle que le , Ron Davies, en voiture à Clapham Common, un quartier réputé gay à Londres, est invité par plusieurs inconnus à dîner. Après avoir donné son accord, il se fait voler son véhicule sous la menace d’une arme. Le lendemain, à la suite de cet épisode qu’il qualifie de « moment de folie » (moment of madness en anglais), il remet sa démission du poste de secrétaire d’État au premier ministre Tony Blair, craignant de remettre en cause la dévolution en elle-même et souhaitant préserver son intégrité. Trois jours plus tard, face à la pression médiatique, il renonce à son statut de chef de file des travaillistes gallois aux élections de 1999[39],[40],[41].
Représentant à l’assemblée nationale pour le pays de Galles (1999-2003)
« Père » de la première constitution du pays de Galles, il théorise sa conception de la dévolution à l’occasion d’une conférence du , intitulée Devolution: A Process not an Event, dans laquelle il déclare que « la dévolution n’est pas un unique événement déterminant mais un processus. Il n’y a pas de doutes sur le fait que l’assemblée aura des imperfections mais cela changera et s’adaptera au fil des années, elle grandira en confiance et en stature, ses pouvoirs grandiront et elle deviendra le forum respecté et la voix qui fait autorité dans notre pays [le pays de Galles] »[44].
Au sein de l’Assemblée, il est nommé au début de la mandature au poste de président du comité permanent du développement économique[c]. Cependant, dès l’été 1999, lorsqu’il révèle publiquement sa bisexualité et avoue suivre un traitement psychiatrique dans le cadre de son comportement compulsif, certains membres du groupe travailliste le pressent de quitter la présidence et de faire une pause dans sa vie politique sous peine de motion de censure à son encontre. Bien qu’il ne considère pas ce motif valable pour renoncer au poste, Ron Davies annonce sa démission le et dirige la dernière séance du comité en tant que président le [45],[46],[47],[48],[49].
En , il renonce à se présenter aux prochaines élections de la Chambre des communes, préférant conserver son siège de membre de l’Assemblée. Il est sélectionné pour les élections de l’Assemblée en 2003, mais, en , le Sun publie des articles faisant état d’une liaison sexuelle dans les bois d’une aire d’autoroute, allégations qu’il nie. Face à la pression du parti travailliste de circonscription de Caerphilly qui lui laisse 48 heures pour renoncer à sa candidature sous peine de déselection passé ce délais, il renonce à briguer la circonscription le . Cet événement marque la fin de sa carrière à l’échelle galloise[50],[51],[52].
Changements d’affiliation politique, échecs électoraux et retour à la vie politique locale (2004-2015)
« Désillusionné », il quitte le Parti travailliste le , considérant qu’il a rejoint un parti qui était à la « gauche du centre », mais qui se trouve désormais à la « droite du centre ». Un point de friction important avec le gouvernement central à Londres est également l’allocation des moyens aux institutions dévolues notamment au travers de la controversée formule de Barnett, qui ne tient pas compte des besoins du pays de Galles à son sens. Il évoque aussi plusieurs raisons à son départ comme les problèmes de financement universitaire, la participation du Royaume-Uni à la guerre d’Irak ou encore l’état du Parti travailliste gallois[53].
Le , Ron Davies rejoint Forward Wales(en) (« En avant le pays de Galles » littéralement), un parti politique fondé l’année précédente par John Marek(en), lui aussi membre du Parlement et membre de l’Assemblée précédemment élu sous l’étiquette travailliste. En vue des élections européennes de 2004, il se présente dans la circonscription du pays de Galles pour le parti en qualité de tête de liste mais se classe à la 8e place avec moins de 2 % des voix. Le parti disparaît en [54],[55],[56],[57].
Après avoir publiquement soutenu les nationalistes lors de la campagne des élections générales de la Chambre des communes de 2010, il rejoint Plaid Cymru pendant l’été. Il se fait sélectionner comme candidat du parti pour les élections générales de l’Assemblée de 2011 mais ne ravit pas le siège de son successeur Jeff Cuthbert. Sous l’étiquette nationaliste, il sollicite les suffrages des habitants de Bedwas, Trethomas and Machen aux élections locales de 2012 mais perd son siège, qu’il tente en vain de retrouver dans une élection partielle en 2015[61],[62],[63],[64],[65],[66].
↑Il intègre à cette occasion le Conseil privé. Le titre associé, celui de conseiller privé (Privy Counsellor) est utilisé avec les lettres post-nominales de « PC »[α].
↑Il est élu au poste en même temps que les autres présidents de comités permanents le . La première séance du comité se tient le suivant[γ].
↑Ron Davies est nommé au cabinet le par le chef du conseil Lindsay Geoffrey Whittle. Il conserve sa position jusqu’à la fin de la mandature, le [δ],[ε].
↑ a et b« Davies, Rt Hon. Ronald » sur le site de Who’s Who [lire en ligne].
↑ a et bThe National Library of Wales, Ron Davies Papers, , 11 p. (lire en ligne), p. 3.
↑National Assembly for Wales, Key Events in the Development of the National Assembly for Wales: First Assembly :1999 - 2003, Research Service, , 43 p. (lire en ligne [PDF]), p. 14-15.
↑Caerphilly County Borough Council, Council: Minutes of the annual meeting of held at Penallta House Ystrad Mynach on Thursday, 15th May 2008, , 10 p. (lire en ligne [PDF]), p. 3.
↑Caerphilly County Borough Council, Council: Minutes of the annual meeting of held at Penallta House, Ystrad Mynach on Tuesday, 24th April 2012 at 5.00PM, , 4 p. (lire en ligne [PDF]), p. 2.
Références
↑ abcd et eFran Abrams, « The Ron Davies affair: The old-style political fixer whose talent for survival finally ran out », The Independent, (lire en ligne).
↑ a et bThe Times Guide to the House of Commons: June 1987, London, Times Books, , 368 p. (présentation en ligne), p. 69.
↑« Norman is pipped at the post », Evening Standard, .
↑« Politics 97: Welsh Secretary: Ron Davies », BBC News, (lire en ligne).
↑Ian Hernon, « Kinnock cashes in on the Scots », Evening Times, .
↑Peter Cox, You Don’t Need Meat, Macmillan, , 384 p., p. 88-90.
↑Nicholas Timmins, « Smith revamps Shadow Cabinet: Nicholas Timmins analyses the Labour line-up and looks at the backgrounds of the newcomers », The Independent, (lire en ligne).
↑« Ron Davies’s speech in full », BBC News, (lire en ligne).
↑ a et bThe Times Guide to the House of Commons: April 1992, London, Times Books, , 384 p. (présentation en ligne), p. 69.
↑Nicholas Timmins, « Blair uses reshuffle to put own stamp on Shadow Cabinet: Brown stays as shadow Chancellor - Cook takes foreign affairs - Straw is shadow Home Secretary - Beckett moves to health », The Independent, (lire en ligne).
↑« Profile: Margaret Beckett », BBC News, (lire en ligne).
↑ a et b« Labour win Bedwas Trethomas and Machen by-election », Caerphilly Observer, (lire en ligne).
↑The Times Guide to the House of Commons, London, Times Books, , 368 p. (présentation en ligne), p. 68.
↑« Vote 99: Wales Constituencies & Regions: Caerphilly », BBC News, (lire en ligne).
Annexes
Bibliographie
John Graham Jones, « The Parliament for Wales Campaign: 1987-2011 », Cymmrodorion, The Honourable Society of Cymmrodorion, vol. 21, , p. 103-128 (lire en ligne [PDF]).
Colin Rallings et Michael Thrasher, Rhymney Valley Welsh District Council Elections Results: 1973-1991, The Elections Centre of the Plymouth University, , 5 p. (lire en ligne [PDF]).
Colin Rallings et Michael Thrasher, Caerphilly County Borough Council Election Results: 1995-2012, The Elections Centre of the Plymouth University, , 7 p. (lire en ligne [PDF]).
Stéphanie Bory, L’Éveil du Dragon gallois : D’une assemblée à un parlement pour le pays de Galles (1997-2017), Paris, L’Harmattan, coll. « Penser le temps présent », , 354 p. (ISBN978-2-343-17448-8).