En , il est choisi par Mariano Rajoy comme nouveau ministre de l'Économie après la désignation de Luis de Guindos comme vice-président de la Banque centrale européenne (BCE). Il n'occupe son poste que trois mois, faisant de son mandat ministériel l'un des plus brefs de la démocratie espagnole. Il reprend alors une activité professionnelle, partagée entre le monde universitaire et le secteur de l'expertise-conseil.
Famille
Román Escolano Olivares naît à Saragosse le [1]. Il est le fils de Román Escolano, employé de la banque saragossane Ibercaja, et Carmen Olivares, professeure d'anglais. Ses parents étaient de grands amateurs d'art, notamment la gravure, et ont donné une partie de leur collection au gouvernement régional d'Aragon[2].
Román Escolano est conseiller exécutif du secrétaire d'État aux Communautés européennes avant d'être nommé conseiller économique et commercial auprès de l'ambassade d'Espagne en Thaïlande. Proche du Parti populaire (PP)[7], il devient après l'accession du PP au pouvoir, en , conseiller au cabinet du ministre du Travail, puis au département des Affaires économiques et sociales de la présidence du gouvernement à partir de [1].
Il intègre en le conseil de l'Institut espagnol du commerce extérieur (ICEX) sur décision du ministre de l'Économie et des Finances[8].
Entre et , il est directeur du département de l'Économie du cabinet de la présidence du gouvernement et conseille alors le président du gouvernement José María Aznar[9]. Il est ensuite directeur des Relations institutionnelles de la banque BBVA entre et [10]. En , il devient président de l'Institut du crédit officiel (ICO), un organisme placé sous l'autorité du ministère des Finances[11].
Au mois de , le gouvernement espagnol envisage de présenter la candidature du ministre de l'Économie Luis de Guindos au poste de vice-président de la Banque centrale européenne (BCE). Le nom de Román Escolano est alors cité comme un candidat potentiel à sa succession, avec notamment le ministre de l'Énergie Álvaro Nadal, la ministre de l'Agriculture Isabel García Tejerina, le secrétaire d'État au Budget Alberto Nadal et le dirigeant d’Iberdrola Fernando Becker[13].
Le , le gouvernement espagnol publie un communiqué informant que Román Escolano sera le prochain ministre de l'Économie, de l'Industrie et de la Compétitivité en remplacement Guindos, effectivement élu vice-président de la BCE et qui soutenait sa désignation[14]. Son assermentation est prévue dès le lendemain, afin qu'il puisse participer le à la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres[15]. Il est ainsi préféré à Becker, perçu comme le favori[10].
Objectifs, annonces et décisions
Lors de son premier Conseil des ministres, le gouvernement propose de le remplacer dans ses fonctions à la BEI par la secrétaire générale du Trésor, Emma Navarro[16].
Parmi les principales priorités de Román Escolano trouvent la présentation du projet de loi de finances pour , la privatisation de Bankia et la réforme des organismes de régulation des marchés[17].
Auditionné le par la commission de l'Économie du Congrès des députés, il affirme que « il y aura de la continuité, sans l'inertie du continuisme ». Il confirme son objectif de réformer les organes de régulation et supervision, notamment en divisant la Commission nationale des marchés et de la concurrence en deux entités distinctes, et en créant diverses autorités indépendantes pour contrôler les assurances, les fonds de pension, et protéger les épargnants. Il explique avoir l'intention de réviser l'ensemble des dispositifs de soutien financier aux entreprises pour identifier de possibles moyens d'en améliorer l'efficience, de développer la coordination et la complémentarité entre eux, et d'en faciliter l'accès aux petites et moyennes entreprises[18].
Le , alors que le Parti socialiste a déposé une motion de censure contre Mariano Rajoy, Escolano annonce la nomination de Pablo Hernández de Cos au poste de gouverneur de la Banque d'Espagne. Tandis que le ministre de l'Économie salue la qualité professionnelle et la trajectoire « impeccable » du candidat retenu, l'opposition — qui reconnaît les mérites techniques d'Hernández de Cos — critique le maintien de cette désignation alors que l'exécutif pourrait chuter quelques jours plus tard[19].
Passage dans le privé
Lors de l'adoption de la motion de censure contre Rajoy le suivant, Román Escolano siège au gouvernement depuis seulement 85 jours, ce qui fait de lui à cette époque l'un des plus brefs ministres de l'histoire démocratique, après José Luis García Ferrero en . Alors qu'il a renoncé à un traitement de 23 000 € mensuels au sein de la BEI, il pourra recevoir pendant la durée équivalente à son passage au gouvernement une pension mensuelle de 4 900 €[20].
Il devient trois mois plus tard professeur de macro-économie et de systèmes financiers au collège universitaire économique et financier (Cunef) de l'université complutense de Madrid (UCM)[21]. Au début du mois d', il reçoit le feu vert du bureau des conflits d'intérêts pour son recrutement par Ernst & Young en qualité de consultant extérieur[22]. Le cabinet d'expertise-conseil Llorente & Cuenca l'embauche en , au poste de conseiller principal de son département de Contexte économique[23].
Le suivant, le nouveau président du Parti populaire Pablo Casado le choisit pour faire partie de son équipe de conseillers économiques dans la perspective des élections générales anticipées du 28 avril. Ce groupe est chargé d'émettre des propositions dans le domaine de la fiscalité, des finances publiques ainsi que des mesures économiques qui seront intégrées au programme du parti, piloté par Andrea Levy[24]. Il réintègre en la Banque européenne d'investissement, au poste de chef de groupe au sein de la direction de la Gestion des risques, ce qui le contraint à démissionner de Llorente & Cuenca, qui assure son remplacement en recrutant l'ancien ministre socialiste Jordi Sevilla[25].
↑(en) « Spain Picks Euro Enthusiast to Help Push for Tighter Integration », Bloomberg.com, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) « El zaragozano Román Escolano sustituirá a Magdalena Álvarez en la vicepresidencia del BEI », El Periódico de Aragón, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) « El 'pecadiño' de juventud de Nadia Calviño, la ministra estrella que vino de Europa », El Mundo, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) « Nadia Calviño: tenacidad y currículo a partes iguales », La Voz de Galicia, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) Yolanda González, « Román Escolano, nuevo ministro de Economía en sustitución de Guindos », infolibre.es, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) Espagne. « ORDEN de 26 de febrero de 1999 por la que se dispone el nombramiento de don Román Escolano Olivares como Consejero del Instituto Español de Comercio Exterior (ICEX). » [lire en ligne (page consultée le 7 mars 2018)].
↑(es) « Muchos candidatos para el Ministerio de Economía si Guindos salta al BCE », El País, (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et b(es) « Román Escolano, nuevo ministro de Economía en sustitución de Guindos », La Vanguardia, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) Jesús Martín, « Rajoy no moverá a ningún ministro », La Razón, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) Marialuz Vicondoa, « Román Escolano: “El interés del BEI es financiar a las pymes y a plazos largos” », Diario de Navarra, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) « Muchos candidatos para el Ministerio de Economía si Guindos salta al BCE », El País, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) Carlos Segovia, « Román Escolano, el candidato de Guindos, elegido por Rajoy como nuevo ministro de Economía », El Mundo, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) « Román Escolano jurará o prometerá su cargo ante el Rey este jueves a las 18.30 horas », eldiario.es, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) « Emma Navarro, a un paso de la vicepresidencia del BEI », Economía Digital, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) Pilar Blázquez, « Los retos de Román Escolano como nuevo Ministro de Economía », La Vanguardia, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) Íñigo de Barrón, « El nuevo ministro de Economía reformará los supervisores y los créditos a la investigación », El País, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) Íñigo de Barrón, « La oposición critica que Rajoy nombre gobernador del Banco de España en plena moción de censura », El País, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) Cristina Delgado, « Escolano ‘el breve’: el ministro con el mandato casi más corto de la Democracia », El País, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) « Escolano recala en CUNEF tras su paso efímero como ministro de Economía », El Confidencial, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) Álvaro Zarzalejos, « Escolano ficha por EY como asesor externo tras su salida de Economía », El Confidencial, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) « Román Escolano ficha también por Llorente & Cuenca como 'senior advisor' », El Confidencial, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) Juanma Lamet, « Pablo Casado recupera a Manuel Pizarro para su equipo económico », El Mundo, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) « El exministro aragonés Román Escolano regresa al BEI para reforzar los departamentos de Riesgo del grupo », Heraldo, (lire en ligne, consulté le ).