Joseph Pierre Roméo Vachon, né le à Sainte-Marie-de-Beauce, au Québec, et mort le à Ottawa, est un pionnier québécois de l'aviation. Il est le plus connu des membres de la célèbre famille de pilotes de brousse The Flying Vachons.
Biographie
Né le à Sainte-Marie-de-Beauce, Roméo Vachon grandit sur une ferme de la Beauce, dans une famille de dix enfants. Peu attiré par l'agriculture, il se rend à Québec et devient chauffeur d'un marchand de la capitale.
Au lendemain de l'explosion du Mont Blanc, dans le port de Halifax, le , Vachon se rend dans la ville portuaire de la Nouvelle-Écosse avec son frère aîné, Irénée, afin de trouver du travail. Son frère Irénée, qui deviendra plus tard aussi un pilote de brousse, retourne chez lui mais Roméo reste à Halifax et s'enrôle à titre de volontaire dans la marine canadienne, où il apprend les rudiments de la mécanique[3]. Il est démobilisé en , à la fin de la guerre.
En 1920, il décide d'intégrer les rangs de l'Aviation royale du Canada, nouvellement créée. Il suit un cours de mécanicien aéronautique au camp Borden et obtient un certificat de mécanicien, le no 93, le et demande et obtient que son certificat soit rédigé en français[4].
Pilote de brousse
De 1921 à 1925, Vachon travaille pour la compagnie Laurentide Air Service à Lac-à-la-Tortue, en Mauricie. Pendant cette période, il effectue de nombreuses missions de détection des incendies de forêt à titre de mécanicien navigant. Il est impliqué dans plusieurs incidents, mais s'en tire indemne à chaque occasion. Il se familiarise avec le pilotage de brousse à bord du Curtiss HS-2L[5]. Vachon prend congé de son emploi et se rend à Dayton, en Ohio à l'école de la General Motors pour y suivre son cours de pilotage[6]. Il obtient sa licence de pilote commercial le , puis sa licence canadienne deux mois plus tard[5]. En , il épouse Georgette Tremblay (1900 - 1986) à Lac-à-la-Tortue. Ils ont quatre enfants, deux garçons et deux filles[5].
Laurentide Air Service est rachetée par un groupe d'employés et obtient un contrat de l'Ontario Provincial Air Service, afin d'établir un service de patrouille aérienne basée à Sault-Sainte-Marie. Vachon vend ses actions et travaille à l'OPAS jusqu'en 1928. Pendant ces années, il pilote presque exclusivement un HS-2L, immatriculé G-CAOL[5].
Il revient au Québec en 1928 et entre à l'emploi de la Canadian Transcontinental Airways. Il effectue la première desserte aéropostale entre La Malbaie et Sept-Îles, le à bord d'un Fairchild FC-2W(en). Au début de la desserte, les lettres et colis étaient attachés à un parachute qu'on laissait tomber à destination. Plus tard cette année-là, il inaugure une liaison aéropostale entre Sept-Îles et l'Île d'Anticosti, puis un service postal et de passagers entre Rimouski, Montréal et Toronto[7]. C'est à cette époque qu'il porte secours au baron von Hünefeld, qui venait d'accomplir la première traversée de l'Atlantique d'est en ouest, le .
Nouvelle carrière d'administrateur
La Grande Dépression marque la fin des opérations de la Canadian Transcontinental Airways, qui est reprise par la Canadian Airways. Vachon quitte l'entreprise en raison d'un conflit avec un de ses nouveaux superviseurs et travaille pendant quelques années pour Saunders-Roe, une filiale d'Avro spécialisée dans la fabrication d'hydravions. Il revient chez Canadian Airways en 1932, mais cette fois, à un poste de direction.
Il reçoit le trophée McKee (aujourd'hui le trophée Trans-Canada) — la plus haute distinction canadienne dans le domaine de l'aviation — en 1937, pour sa contribution au développement de l'aviation commerciale dans le nord du Québec.
Il se joint à Trans-Canada Airlines en 1938, devient chef de station au nouvel aéroport de Dorval en 1940, pour être ensuite promu conseiller spécial du président de TCA.
En 1944, il devient membre de la Commission des transports aériens du Canada et participe, au sein de la délégation canadienne, à la Conférence de Chicago qui fonde l'Organisation de l'aviation civile internationale, dont le siège social sera établi à Montréal.
La ville de Québec honore la mémoire de Roméo Vachon en nommant un parc et une rue de l'arrondissement Sainte-Foy–Sillery en mémoire de ce pionnier de l'aviation. Le parc Roméo-Vachon (nommé en 1957) et la rue du même nom (2002) sont situés sur une partie de l'ancien aérodrome Saint-Louis, le premier aéroport de Québec[10].
Depuis 1969, le prix Roméo-Vachon est remis chaque année par l'Institut aéronautique et spatial du Canada à une personne, civile ou militaire, qui fait preuve d'initiative et d'ingéniosité pour résoudre un problème dans le domaine aéronautique et spatial au Canada[11].
Un 747-200 appartenant à la défunte compagnie aérienne Wardair Canada, portait sur son fuselage le nom Roméo Vachon, en mémoire de l'ancien aviateur québécois.
L’aéroport Montréal-Trudeau, à Dorval, est situé sur le boulevard Roméo Vachon. Il n'y a toutefois pas d'officialisation de cette toponymie par la Commission de la toponymie du Québec[12].
Une rue située à proximité de l'aéroport de Saint-Hubert dans un secteur où les voies de communication sont identifiées par des noms en lien avec l'aéronautique, portait le nom de rue Roméo-Vachon entre 2009 et le , lorsqulelle fut remplacée par le nom John-Molson[13].