Robinet Testard est un artiste enlumineur actif entre 1471 et 1531 à Poitiers et Cognac. Il a été notamment peintre au service des comtes d'Angoulême. Il est parfois désigné sous le nom de convention de Maître de Charles d'Angoulême.
Historiographie
Robinet Testard est identifié pour la première fois par Paul Durrieu en 1894 à partir de son œuvre principale, les Heures de Charles d'Angoulême. Deux autres manuscrits lui sont alors attribués : les Héroïdes et le Le livre des échecs amoureux moralisés[1]. De nouveaux manuscrits lui sont ensuite attribués à l'occasion d'une grande exposition sur les manuscrits à peinture par Jean Porcher en 1955[2]. Huit nouveaux manuscrits sont attribués par l'historien de l'art américain John Plummer à l'occasion d'une exposition à la Morgan Library and Museum de New York en 1982[3]. François Avril à son tour ajoute quinze nouvelles œuvres au corpus de l'artiste en 1986[4] puis deux nouveaux manuscrits en 1993[5],[6].
Éléments biographiques et stylistiques
D'après les types de manuscrits qu'il commence à enluminer au début de sa carrière, il est actif sans doute à Poitiers à partir de 1471. Il entre ensuite au service de Charles d'Orléans à Cognac, juste après 1480, en réalisant pour lui un livre d'heures, conservé à la Bibliothèque nationale de France. Il est fait valet de chambre du comte en 1484. Un compte daté de 1487 mentionne Robinet Testard comme enlumineur touchant une rente annuelle de 35 livres[7]. À la mort du duc, il est chargé de peindre son chariot des funérailles.
Il reste au service de sa femme, Louise de Savoie et réalise pour elle de nombreuses commandes. En 1515, il devient pensionnaire à 100 livres par an. À la même époque, il apparait dans les Roolles des officiers de l’hostel du roy avec le même traitement jusqu'en 1523. Il est encore mentionné en 1531 comme « le vieil Robinet, paintre » et perçoit alors la somme de 80 livres tournois[8],[9].
Style
Aucune documentation historique ne permet d'identifier ses œuvres, les attributions de ses œuvres ne se font que sur des critères stylistiques. Le premier style du peintre est marqué par l'influence du Maître de Jouvenel.
peinture d'un plat de couverture représentant les quatre vertus cardinales personnifiées sur un manuscrit enluminé vers 1510 par Guillaume II Le Roy[43]
(en) Kathrin Giogoli et John B. Friedman, « Robinet Testard, Court Illuminator: His Manuscripts and His Debt to the Graphic Arts », Journal of the Early Book Society for the study of manuscripts and printing history, vol. 8, , p. 143-188 (lire en ligne)
François Avril et Nicole Reynaud, Les manuscrits à peintures en France, 1440-1520, BNF/Flammarion, , 439 p. (ISBN978-2-08-012176-9), p. 402-408
↑Paul Durrieu et J.-J. Marquet de Vasselot, “Les manuscrits à miniatures des Héroïdes d’Ovide, traduites par Saint-Gelais, et un grand miniaturiste français du XVIe siècle”, L’Artiste, 7, mai - juin, 1894, p.331-347, 433-53
↑Jean Porcher, Les manuscrits à peintures en France du XIIIe au XVIe siècle, Paris, Bibliothèque nationale, , p. 161-163.
↑(en) John Plummer et Gregory Clark, The last flowering : French Painting in Manuscripts 1420-1530 from American collections, New York, Pierpont Morgan Library / Oxford University Press, , 123 p. (ISBN0-19-503262-4), notice 62.
↑François Avril, “Étude codicologique.” In Platearius, Le Livre des simples médecines d’après le manuscrit 12322 de la Bibliothèque Nationale de Paris. Ed. Ghislaine Malandin, François Avril, Pierre Lieuthaghi, Paris: CNRS, 1986, 268-283.
↑François Avril et Nicole Reynaud, Les manuscrits à peintures en France, 1440-1520, BNF/Flammarion, , 439 p. (ISBN978-2-08-012176-9), p. 403