Il est un expert des traditions musicales du Moyen-Orient, membre et l'un des pères fondateurs de l'École berlinoise de musicologie comparative. Après avoir été contraint de quitter l'Allemagne sous le Troisième Reich en 1935 en raison de ses origines juives, il émigre en Palestine mandataire où il crée une riche archive d'enregistrements ethnomusicologiques pour l'université hébraïque de Jérusalem.
Outre ses études de terrain antérieures en Tunisie et au Maroc, il participe au Congrès de musique arabe du Caire(en) en 1932 et se voit chargé d'enregistrer les performances des artistes et des ensembles invités à la conférence[3]. Son importante contribution à l'ethnomusicologie de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient se reflète dans une description de ses programmes radiophoniques, diffusés par le programme en langue anglaise du Palestine Broadcasting Service en 1936-1937, par la musicologuebritannique Ruth F. Davis[4] :
« Mettant l'accent sur les traditions musicales sacrées et séculières de différentes communautés « orientales » vivant à Jérusalem et aux alentours, y compris les Arabesbédouins et palestiniens, les Juifs yéménites, kurdes et baghdadis, les coptes et les samaritains, les conférences de Lachmann sont illustrées par plus de trente exemples musicaux joués en direct dans le studio par des musiciens et chanteurs locaux et enregistrés simultanément sur disque métal. Dans deux conférences (numéros 10 et 11), basées sur des enregistrements commerciaux, il contextualise les performances en direct avec des enquêtes de grande envergure sur les traditions musicales urbaines de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient, s'étendant au-delà du monde arabe jusqu'à la Turquie, la Perse et l'Hindoustan[5]. »
Publications
Die Musik in den tunisischen Städten (Musique dans les villes de Tunisie), 1922 (thèse de doctorat)
Musik des Orients (Musique de l'Orient), Breslau, Ferdinand Hirt, 1929 (lire en ligne)
Ja'qūb Ibn Isḥāq al-Kindi: Risāla fī Khubr tā'līf al-alhān: Über die Komposition der Melodien (avec Mahmoud El Hefny(de)), Leipzig, Fr. Kistner et C.F.W. Siegel, 1931 (Veröffentlichungen der Gesellschaft zur Erforschung der Musik des Orients, 1).
Jewish Cantillation and Song in the Isle of Djerba, Jérusalem, Université hébraïque de Jérusalem, 1940
Bibliographie
(en) Ruth F. Davis, « Ethnomusicology and Political Ideology in Mandatory Palestine: Robert Lachmann's "Oriental Music" Projects », Music and Politics, vol. 4, no 2, , p. 1–15 (ISSN1938-7687, DOI10.3998/mp.9460447.0004.205, lire en ligne, consulté le ) (avec des exemples audio des programmes radio de Lachmann).
(en) Ruth F. Davis, Robert Lachmann's Oriental Music Broadcasts, 1936-1937 : A Musical Ethnography of Mandatory Palestine, Middleton, AR Editions, , 124 p. (ISBN978-0895797766) (ARSC(en) Awards for Excellence 2014).
(en) Israel J. Katz et Sheila M. Craik, Robert Lachmann's Correspondence with Henry George Farmer (from 1923 to 1938), Leyde, Brill, , 306 p. (ISBN978-9004431959).
(en) Ruth Katz(en), "The Lachmann Problem" : An Unsung Chapter in Comparative Musicology, Jérusalem, Hebrew University Magnes Press, , 422 p. (ISBN978-9654934459).
(en) Alexander Lingas, « The Oriental music broadcasts, 1936–1937: a musical ethnography of mandatory Palestine », Ethnomusicology Forum, vol. 27, no 2, , p. 243-245 (ISSN1741-1912, DOI10.1080/17411912.2018.1508359, lire en ligne, consulté le ).
Références
↑Les photographies et informations personnelles de certains de ces prisonniers de guerre peuvent être consultées dans cet ouvrage de 1916, publié sous le titre Unsere Feinde (Nos ennemis) : (de) Otto Stiehl, « Unsere Feinde 96 Charakterköpfe aus deutschen Kriegsgefangenenlagern », sur europeana.eu (consulté le ).