Aucun établissement de statut Seveso n'est localisé à Paris.
L'information de la population est faite via différents vecteurs. Le dossier départemental des risques majeurs (DDRM), établi par le préfet de police de Paris, recense à l’échelle de la ville de Paris l’ensemble des risques majeurs, dont le risque industriel. Le dossier d'information communal sur les risques majeurs (DICRIM) précise ces risques. Il est complété par le plan communal de sauvegarde qui définit l'organisation pour y faire face. Enfin, depuis 2006, l’information des acquéreurs ou locataires doit être faite sur les risques auxquels le bien immobilier est exposé.
Accidents industriels à Paris
Contexte industriel
Les activités recensées en nombre important à Paris sont les groupes froids, les tours aéroréfrigérantes, les pressings, les stations-services, les traitements de surface et chaufferies. S’il s’agit essentiellement de sites à déclaration, les enjeux sont toutefois importants en raison notamment de la densité urbaine très élevée[2].
Il convient de relever que la Compagnie de production de chauffage urbain (CPCU) est une installation à déclaration très suivie[2].
Typologie des risques industriels
Les générateurs de risques sont regroupés en deux familles[3] :
Les effets mécaniques sont liés à une surpression, résultant d'une onde de choc (déflagration ou détonation), provoquée par une explosion. Celle-ci peut être issue d'un explosif, d'une réaction chimique violente, d'une combustion violente (combustion d'un gaz), d'une décompression brutale d'un gaz sous pression (explosion d'une bouteille d'air comprimé par exemple) ou de l'inflammation d'un nuage de poussières combustibles. Pour ces conséquences, les spécialistes calculent la surpression engendrée par l'explosion (par des équations mathématiques), afin de déterminer les effets associés (lésions aux tympans, poumons, etc.) ;
La directive Seveso distingue deux types d’établissements, selon la quantité totale de matières dangereuses sur site : les établissements « Seveso seuil haut » et les établissements « Seveso seuil bas »[4]. Les mesures de sécurité et les procédures prévues par la directive varient selon le type d’établissements (« seuil haut » ou « seuil bas »), afin de considérer une certaine proportionnalité[4].
Notons toutefois que l’Ile-de-France compte 102 établissements Seveso (référencement décembre 2020)[9], dont par exemple deux "Seveso seuil haut"[10] à 8 km de Paris (EG RETAIL à Vitry-sur Seine[11] et CCMP à Nanterre[12]).
Nombre de sites émettant des polluants
L’approche intégrée de la réduction de la pollution des installations classées consiste à réduire si ce n’est éviter les émissions dans l’air, l’eau, le sol, en prenant en compte également la gestion des déchets afin d’atteindre un haut niveau de protection de l’environnement dans son ensemble. Ce principe est valable en France pour toutes les installations classées[13]. Il existe dans le département de Paris 4 établissements rejetant des polluants relevant de la directive européenne n° 2010/75/UE du relative aux émissions industrielles (prévention et réduction intégrées de la pollution), dite directive IED[14], se répartissant sur 4 communes[15].
Gestion du risque industriel
Plans de prévention des risques technologiques (PPRT)
Conformément à la loi[Note 1], tout établissement « Seveso seuil haut » met en œuvre un plan de prévention des risques technologiques (PPRT), un document qui vise à résoudre les situations difficiles en matière d'urbanisme héritées du passé et à mieux encadrer l'urbanisation future. En l'absence de site Seveso sur Paris, il n'existe pas de PPRT sont en vigueur à Paris.
Information préventive des populations
Le droit à l'information générale sur les risques majeurs s'applique[16]. Chaque citoyen doit prendre conscience de sa propre vulnérabilité face aux risques et pouvoir l'évaluer pour la minimiser. Pour cela il faut se tenir informé sur la nature des risques qui menacent, ainsi que sur les consignes de comportement à adopter en cas d'événement (mairie, services de l'État).
En complément du dossier départemental des risques majeurs (DDRM), pour les communes concernées par l’application du décret 90-918 codifié[16], le préfet transmet au maire les éléments d’information concernant les risques de sa commune, au moyen de cartes au 1/25 000 et décrit la nature des risques, les événements historiques, ainsi que les mesures d’État mises en place (dossier TIM). Le maire élabore le Dossier d'information communal sur les risques majeurs (DICRIM). Celui-ci synthétise les informations transmises par le préfet, complétées des mesures de prévention et de protection dont le maire a connaissance. Le maire définit les modalités d’affichage du risque industriel et des consignes individuelles de sécurité[17].
Par ailleurs, les populations riveraines des sites classés Seveso seuil haut doivent recevoir tous les cinq ans une information spécifique financée par les exploitants, sous contrôle du préfet. Cette campagne, généralement appelée campagne PPI (Plan Particulier d’Intervention), doit notamment porter sur la nature du risque, les moyens de prévention mis en place, ainsi que sur les consignes à adopter[17].
Organisation de crise
Acteurs
En cas de crise grave, les acteurs compétents pour la mise en œuvre des secours sont :
L’industriel, qui dispose, pour tout incident ou accident circonscrit à l’établissement, de son Plan d’opération interne (POI) pour organiser le premier niveau de réponse face à l’évènement[18]
Le préfet de police de Paris, qui élabore le Plan particulier d'intervention (PPI) pour faire face à un sinistre dont les conséquences dépassent les limites de l’établissement[19]. Le préfet est alors directeur des opérations de secours. La finalité de ce plan de secours est de protéger la population voisine des effets du sinistre. Ce plan, annexé au dispositif ORSEC départemental, définit le rôle de chacun des acteurs du risque majeur en cas d’accident grave. Le PPI est obligatoire pour tous les établissements classés Seveso « seuil haut »[18].
Le maire qui est détenteur des pouvoirs de police et a la charge d’assurer la sécurité de la population. À cette fin, il prend les dispositions lui permettant de gérer la crise. En complément du secours aux personnes, le Plan communal de sauvegarde (PCS) permet au maire d’assurer le soutien et la sauvegarde de la population[18].
PPI risques biologiques
Paris est le siège d’activités de recherche contre les maladies infectieuses qui menacent la santé humaine. Ces activités, menées dans des laboratoires de confinement de sécurité biologique de niveaux 3, concernent des micro-organismes et toxines (MOT) pathogènes. La réglementation liée aux plans particuliers d’intervention (PPI) concernant des laboratoires de confinement de niveaux 3 contenant des MOT a évolué. En effet, en application de l’article R.5139-25 du code de la santé publique et de l’article R. 741-18 du code de la sécurité intérieure, un PPI doit être défini pour les établissements réalisant des opérations sur les MOT inscrits sur la liste fixée en application de l’article L.5139-1 du code de la santé publique[2].
C’est dans ce contexte que l’autorité préfectorale élabore un PPI risques biologiques dit PPI BIO pour les sites concernés. À Paris, l’'Institut Pasteur dispose d’un PPI BIO élaboré par la Préfecture de Police en étroite collaboration avec l’exploitant, la Mairie, la délégation départementale de l'Agence régionale de santé (ARS) et les services opérationnels concernés (arrêté n° 2017-00149 du ). L’établissement hospitalier de la Pitié Salpêtrière entre également dans cette catégorie au vu de ses activités[2].
En cas de phénomène naturel ou technologique majeur, la population est avertie par un signal d’alerte, identique pour tous les risques et pour tout le territoire national (sauf en cas de rupture de barrage). Ce signal est émis par les sirènes du système d'alerte et d'information des populations (SIAP). Les entreprises Seveso possèdent leur propre système d'alerte. Le déclenchement de l'alerte est décidé par le Préfet. Par ailleurs les moyens mobiles d'alerte (EMA) peuvent être utilisés de manière ciblée afin de compléter les mesures réalisées[20].
Consignes à appliquer en cas de crise
Les consignes données par la préfecture en cas de déclenchement des sirènes d'alerte à la suite d'un accident industriel sont les suivantes[21],[20] :
Enfermez-vous : Entrez dans la maison ou le local le plus proche (si le nuage toxique vient vers vous, fuyez selon un axe perpendiculaire au vent). Un bâtiment constitue un écran efficace (sous réserve de se protéger des éclats de verre) entre vous-même et d'éventuels gaz toxiques. Il vous protège également contre les très fortes températures émises par une explosion ou un incendie. La rue constitue, par contre, le lieu le plus exposé aux dangers. Par ailleurs, des rues dégagées facilitent l'intervention des secours. Ne tentez donc pas de rejoindre vos proches. N'allez pas chercher vos enfants à l'école, ils y sont pris en charge.
Fermez portes et fenêtres : Obstruez soigneusement toutes les ouvertures. Arrêtez les ventilations. Un local bien clos ralentit considérablement la pénétration des toxiques. En cas de picotements ou d'odeurs fortes, respirez à travers un mouchoir mouillé. Évitez toute flamme ou étincelle. Ne fumez pas. Se laver en cas d’irritation et si possible se changer. Ne pas manger et ne pas boire de produits non conditionnés.
Écoutez France Bleu : En cas d'alerte, son antenne est mise à disposition de la préfecture afin de permettre la diffusion de messages à la population. Vous serez ainsi informé de la nature du danger et de l'évolution de la situation. Cette radio vous indiquera les consignes complémentaires à suivre pour mieux vous protéger. Ne téléphonez pas. Les lignes téléphoniques doivent rester à la disposition des secours. Tous les renseignements utiles vous seront fournis par la radio. D'autres radios sont conventionnées pour diffuser les messages d'alerte et d'information : France Inter, NRJ, RCF... Renseignez-vous auprès de la préfecture pour connaître leurs fréquences en fonction des secteurs concernés.
Respectez ces consignes jusqu'à la fin de l'alerte signalée par la sirène (son continu de 30 secondes) et confirmée par la radio. Aérez alors le local de confinement.
Notes et références
Notes
↑Loi du relative à la prévention des risques technologiques et naturels et à la réparation des dommages.
Références
↑Établissements relevant du chapitre II de la Directive n°2010/75/UE du 24/11/2010 relative aux émissions industrielles.