Le risque d'inondation est un des risques majeurs susceptibles d'affecter le département du Finistère (régionBretagne, France). Il se caractérise par la possibilité qu'un aléa de type inondation se produise et occasionne des dommages plus ou moins importants aux enjeux humains, économiques ou environnementaux situés sur le territoire départemental.
27 communes sont exposées au risque d'inondation dans le département par débordement de cours d'eau, 129 par submersion marine et 6 par rupture de barrage.
Le département du Finistère est drainé par de nombreux fleuves côtiers qu'alimente un réseau dense de petites rivières et de ruisseaux. L'Aulne, le plus important d'entre eux, draine une large zone centrale du département enserrée entre les monts d'Arrée au nord et les montagnes Noires au sud, et formant une dépression appelée communément le bassin de Châteaulin. Le sud du département est drainé par l'Ellé, l'Aven, le Bélon, le Moros, l'Odet, la rivière de Pont-l'Abbé et le Goyen. Le nord du département est drainé par l'Élorn, l'Aber-Benoît, la Penzé, le Douron. Ces cours d'eau, bien que de taille modeste, ont creusé de profondes vallées. Celles-ci ont été envahies dans leur partie basse par la mer à la suite de la transgression marine survenue à la fin du pléistocène et forment de pittoresques vallées maritimes s'enfonçant profondément dans les terres. Dans la région léonarde, on emploie communément le terme local « aber » pour les désigner : aber Wrac'h, aber Benoît. Il en résulte que la côte finistérienne est très découpée. La tranche d'eau écoulée annuellement par les cours d'eau finistériens présente toujours une valeur élevée (758 mm par an pour l'Odet à Quimper et 679 mm par an pour l'Élorn à Plouédern) en raison de l'abondance des précipitations et de la vigueur des pentes moyennes.
Le Finistère est dans une seule région hydrographique.
Les principaux bassins versants du Finistère.
Carte de l'ensemble du réseau hydrographique du Finistère.
Typologie des inondations
Débordements de cours d'eau
Dans le département du Finistère, les mécanismes d’inondation relèvent de quatre types[1] :
débordement de cours d'eau à la suite d'une crue lente, génération d'une inondation de plaine ;
crues torrentielles lorsque les cours d’eau sont en pente forte ;
remontée de nappe ou ruissellement en milieu urbain ;
rupture d'une digue de protection, lorsque la montée des eaux fragilise le pied ou le corps de l’ouvrage.
une tempête, pouvant provoquer une hausse du niveau de la mer et la submersion des secteurs insuffisamment ou non protégés. Lorsqu’un tel phénomène se conjugue avec une marée à fort coefficient, comme ce fut le cas lors de la tempête Xynthia, le risque de submersion marine s’avère particulièrement élevé. Il s’agit d’un phénomène difficilement prévisible dans son amplitude ;
la rupture d’un ouvrage de protection sous l’effet d’une tempête peut également conduire à une inondation.
Rupture de barrage
En cas de rupture d'un barrage, les conséquences sont de trois ordres : humaines, économiques et environnementales. L'onde de submersion ainsi que l'inondation et les matériaux transportés, issus de l’ouvrage et de l’érosion amont, peuvent occasionner des dommages considérables[3].
Inondations historiques
Divers événements importants ont affecté le département depuis le début du XXe siècle[4] :
Déc. 1924/ janv. 1925 - Crue majeure des cours d’eau du département qui a servi de référence jusqu’à la première moitié du XXe siècle
Fév. 1974 - Crue de l’ensemble des cours d’eau du département ;
Fév. 1990 - Crue de l’ensemble des cours d’eau du département ;
Déc. 1994/ janv. 1995 - Crue de l’ensemble des cours d'eau du département ;
Déc. 2000 - Crue majeure (plus importante du XXe siècle de l’ensemble des cours d’eau du département
Janv. 2001 - Crue de l’ensemble des cours d’eau du département
Déc. 2013/ janv. 2014 - Crues dues à plusieurs tempêtes et fortes précipitations, plusieurs communes sont inondées (Morlaix, Quimperlé, Châteaulin, etc.)
Juin. 2018 - Des puissants orages s’abattent sur le département, la commune de Morlaix se retrouve inondée.
Gouvernance
Gouvernance de bassin
Bassins administratifs
La gestion de l’eau, soumise à une législation nationale et à des directives européennes, se décline par bassin hydrographique, au nombre de sept en France métropolitaine, échelle cohérente écologiquement et adaptée à une gestion des ressources en eau. Le Finistère est dans le bassin Loire-Bretagne, qui est à la fois une circonscription administrative de bassin, territoire de gestion dont les limites sont des limites communales, et un bassin hydrographique, territoire hydrographique dont les limites sont des lignes de partage des eaux. Chaque circonscription de bassin, également appelée bassin Directive-cadre sur l'eau (bassin DCE), est découpée en sous-bassins administratifs, dénommés aussi sous-bassins DCE, qui constituent un niveau intermédiaire d’agrégation entre la masse d'eau et le bassin Directive-cadre sur l'eau.
Instances de bassin
Les instances de bassins sont constituées de deux entités :
le comité de bassin, une instance de concertation qui regroupe différents acteurs, publics ou privés, agissant dans le domaine de l’eau : collectivités, État, usagers, personnes qualifiées, milieux socioprofessionnels et le préfet coordonnateur de bassin. Le département du Finistère dépend du comité de bassin Loire-Bretagne ;
27 communes sont exposées au risque d'inondation dans le département par débordement de cours d'eau, 129 par submersion marine et 6 par suite d'une rupture de barrage[6].
Directive Inondations
La Directive inondation du vise à créer un cadre commun permettant d'évaluer et de réduire les risques d'inondation sur le territoire de l'Union européenne[7] et donc réduire les disparités de prise en compte et de traitement du phénomène inondation selon les États membres et favoriser la coopération transfrontalière. Elle est transposée dans le droit français par l'article 221 de la LENE (Loi portant sur l’engagement national pour l’environnement) du et comprend trois étapes : évaluation préliminaire, cartographie, plan de gestion[8]. La première étape s'achève en décembre 2011 et donne lieu à la définition d'une stratégie nationale publiée en octobre 2014. Celle-ci s'articule autour de trois objectifs : augmenter la sécurité des populations, réduire le coût des dommages et raccourcir fortement le délai de retour à la normale des territoires sinistrés[9]. Elle doit ensuite être déclinée en Plans de gestions du risque d'inondation au niveau de chaque bassin (PGRI) puis en Stratégies locale de gestion du risque d'inondation (SLGRI) en principe au niveau de chaque TRI, mais pouvant être étendues sur des territoires plus larges pour des raisons de cohérence.
Évaluation préliminaire du risque d'inondation en 2011
L'évaluation préliminaire des risques d'inondation (EPRI) réalisée en 2011 sur le bassin Loire-Bretagne, a permis de déterminer les enveloppes approchées des inondations potentielles (EAIP) « cours d'eau et ruissellements » et « submersions marines ». L'EAIP représente l'emprise potentielle des débordements de tous les cours d'eau, y compris les petits et les intermittents, des torrents et des concentrations d'écoulement dans les fonds de thalweg[10].
Définitions des Territoires à risques importants d'inondation (TRI) en 2012
Des critères nationaux de caractérisation de l'importance du risque d'inondation ont été définis dans l'arrêté ministériel du [11] et ont permis de définir en décembre 2012 des territoires à risques important d'inondation (TRI) : 122 au niveau national, 22 dans le bassin Loire-Bretagne, un dans le Finistère[12],[13].
Débordement de l'Odet et ses affluents le Jet et le Steir - Submersions marines
non
Actions de prévention ou de réduction de la vulnérabilité
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Prise en compte du risque dans l'aménagement du territoire
L’un des meilleurs moyens de prévention contre le risque d'inondation est d’éviter d’urbaniser les zones exposées au risque d’inondation. Pour cela il est nécessaire de disposer d'outils d'urbanisme réglementaire : les plans de surfaces submersibles d'abord, puis aujourd'hui les plans de prévention du risque inondation.
Le réseau national de prévision des crues et d'hydrométrie est constitué des organes suivants[15] : le service central d’hydrométéorologie et d’appui à la prévision des inondations (Schapi), situé à Toulouse et rattaché au service des risques naturels et hydrauliques de la direction générale de la prévention des risques, les services de prévision des crues (SPC) en région au nombre de 19, les unités d’hydrométrie en région au nombre de 28 et les cellules de veille hydrologique en Corse et dans les départements et régions d’outre-mer.
Le département du Finistère dépend du service de prévision des crues Vilaine et côtiers bretons. Celui-ci est chargé du suivi sur un large territoire d’intervention : Oust, Vilaine, Ille, Meu, Seiche bassins versants à crues dites lentes et Laïa, Odet, Aulne, rivière de Morlaix, Blavet qui sont des bassins côtiers à crues rapides, soumis à des influences maritimes[16]. Il dispose d’informations issues de son propre réseau de stations de mesure, de Météo-France, des prévisions de marées du Service hydrographique et océanographique de la marine (SHOM) et des différents gestionnaires d’ouvrages. Par ailleurs, une mission RDI (Référent Départemental pour l’appui technique à la gestion des crises d'inondation) est mise en place progressivement dans les Directions départementales des territoires (DDT)[16].
Niveaux de vigilance
L'information de vigilance crues consiste à affecter à chaque tronçon de cours d’eau surveillé par l’État une couleur (vert, jaune, orange ou rouge) en fonction du niveau de danger attendu dans les 24 heures et donc de vigilance nécessaire. La signification de chacun des niveaux ainsi que les hauteurs de crues historiques associées sont présentées dans le règlement d'information des crues[17].
Gestion de crise et organisation des secours
Organisation générale
Depuis la loi de modernisation de la sécurité civile du , l'organisation de la réponse de sécurité civile (ORSEC) s'articule autour de dispositions générales et spécifiques. En cas d'événement, la direction des opérations de secours repose[18] :
dans le cas général, au quotidien, le plus couramment, sur le maire ;
le cas échéant, si la gravité de l’événement dépasse les capacités locales d’intervention ou lorsque le problème concerne plusieurs communes, sur le préfet de département qui commande le dispositif ORSEC. Le maire reste alors chargé des mesures de soutien à sa population.
Lorsqu'un événement affecte plusieurs départements, dont le Finistère, ou qu'il nécessite le déploiement de renforts, des dispositions complémentaires sont prises par le préfet de la zone de défense et de sécurité, un niveau supra-départemental de décision. Le département dépend de la zone de défense et de sécurité Ouest, dont le siège est à Rennes[19],[20].
Niveau communal : le plan communal de sauvegarde
Le maire, détenteur des pouvoirs de police, a la charge d'assurer la sécurité de la population dans les conditions fixées par le code général des collectivités territoriales. À cette fin, il élabore un plan communal de sauvegarde si la commune est comprise dans le champ d’application d’un plan particulier d'intervention. Le contenu de ce document est précisé par l'article 13 de la loi 2004-811 du relative à la modernisation de la sécurité civile. Il détermine en fonction des risques connus les mesures immédiates de sauvegarde et de protection des personnes, il fixe l’organisation nécessaire à la diffusion de l’alerte et des consignes de sécurité et recense les moyens disponibles et définit la mise en œuvre des mesures d’accompagnement et de soutien de la population[21].
Information sur le risque d’inondation
Information préventive
Le maire élabore le dossier d'information communal sur les risques majeurs (DICRIM), un document qui regroupe les données locales et les consignes départementales et nationales nécessaires à l'information des citoyens au titre du droit à l'information en ce qui concerne les risques majeurs et notamment le risque d'inondation[22].
Information des acquéreurs ou locataires
L’information lors des transactions immobilières fait l’objet d’une double obligation à la charge des vendeurs ou bailleurs : l'établissement d’un état des risques naturels et technologiques, l'Information acquéreurs ou locataires (IAL) et la déclaration d’une éventuelle indemnisation après sinistre, notamment en vertu de l'article L-125-5 du Code de l'environnement, issu de la loi du 30 juillet 2003 relative à la prévention des risques technologiques et naturels et du décret n°2005-134 du 15 février 2005, modifiés par ordonnance du , art. 40[23].
Éducation et sensibilisation aux risques
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Règlement SPC Vilaine Côtiers bretons, (lire en ligne)
Préfecture du Finistère, Dossier départemental des risques majeurs du département du Finistère, (lire en ligne)
Ouvrages
Démarche française de prévention des risques majeurs, Paris, Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, , 82 p. (lire en ligne).
30 ans de politique inondation - Regard sur la politique de prévention des inondations et sa mise en œuvre par les gestionnaires de milieux aquatiques, Aix-en-Provence, Agence régionale pour l'environnement - Provence-Alpes-Côtes d'Azur - Réseau régional des gestionnaires de milieux aquatiques, , 70 p. (lire en ligne)
Première évaluation nationale des risques d’inondation - Principaux résultats - EPRI 2011, Paris, Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, , 9 p. (lire en ligne)
Jean-Yves Chauvière, Jean-Jacques Lafitte, Michel Le Quntrec, Jean-Louis Avard, Claude Truchot, Pierre Verdeaux, Prévision des crues et hydrométrie - Évaluation des réseaux et perspectives, Paris, Conseil général de l'environnement et du développement durable, , 129 p. (lire en ligne)