Exilé en France depuis 1981, il a dû quitter son pays natal deux ans après la Révolution islamique, en raison de la publication dans la presse internationale de photographies déplaisant au gouvernement iranien.
Il prend sa première photographie à 14 ans et publie deux ans plus tard, au lycée, le journal Parvaz (l’envol). Jeune étudiant en architecture, il affiche clandestinement ses photographies sur les grilles de l’université de Téhéran. Pour son militantisme artistique, il est arrêté à 22 ans, emprisonné pendant trois ans et torturé pendant cinq mois.
En 1979, il quitte l’architecture pour devenir photojournaliste et couvre avec son frère Manoocher Deghati la Révolution Iranienne[2] pour l’agence Sipa Press et le magazine Newsweek. Il est définitivement contraint à l’exil en 1981 pour ses photographies publiées dans la presse internationale. Il s’installe en France à Paris. Depuis près de quarante ans, Reza parcourt divers pays pour les médias internationaux. Ses photographies montrent le chaos de la guerre[3] de ses ravages et du désarroi des êtres humains pris dans la tourmente.
L’année 1991 marque le début pour Reza d’une longue et étroite collaboration avec National Geographic[4]. Ses photographies ont fait l’objet de 25 couvertures du magazine.
L’année suivante, Reza co-fonde à Paris, avec son épouse Rachel Deghati[5]écrivain, un studio autour de l’image et des mots : l’agence Webistan[6].
Publications dans la presse, web documentaires, expositions, installations dans l’espace public, documentaires réalisés par lui ou sur son travail, livres, conférences sont autant de moyens complémentaires de parler d’un sujet dont il est le témoin. Depuis sa création, son agence participe à différents projets en France et à l’international[7],[8].
Plusieurs films sur le travail de Reza ont été produits par National Geographic Television, notamment Frontline Diaries qui a remporté un Emmy Award en 2002. En 2003, Reza a été directeur de la création du documentaire le plus regardé de National Geographic, Inside Mecca[9],[10]. Dans le cadre de sa série « Exceptional Journeys » National Geographic a publié un documentaire sur la carrière de Reza en tant que photojournaliste, avec des reportages sur son travail humanitaire[11].
Dès 2011, Reza et l'artiste Plantu collaborent sur une rétrospective en lien avec les actualités des 50 dernières années, avec un ouvrage publié en 2021 et des expositions dès 2023 dans différents pays européens[12].
Engagement
Son rôle de correspondant de guerre a poussé Reza à s’engager depuis 1983.
En 1990, il interrompt sa carrière de photo-reporter et devient pendant neuf mois consultant auprès de l’Organisation des Nations unies en Afghanistan[13] dans un programme de reconstruction et d’aide à la population dans les provinces du nord du pays. Il reprend ses appareils photographiques pour commencer à travailler pour National Geographic Magazine mais poursuit des actions engagées sur la base du volontariat. En 1996 au Rwanda, il exerce aux côtés de l’UNICEF et du CICR afin de poursuivre une opération de phototracing initiée par ces deux organisations permettant aux parents de retrouver leurs enfants perdus lors de l’exode massifs du Rwanda vers les camps de réfugiés de République démocratique du Congo : 12 000 portraits d’enfants sont affichés dans les camps de populations déplacées.
En 1998, Reza s’implique dans la construction d’une école pour les enfants réfugiés à Bakou, en Azerbaïdjan.
Il fonde en 2001 l’ONG internationale Aina qui ouvre un premier centre à Kaboul en Afghanistan. L’association se donne pour objectifs de former aux techniques des médias et de la communication la population afghanes et principalement les jeunes et les femmes. En 2009, après avoir formé 1 000 afghans, dont Massoud Hossaini[14] a été récompensé de Prix Pulitzer en 2012, l’association devient complètement indépendante et pilotée par les Afghans[15] Reza poursuit ses travaux auprès des (banlieues italiennes et françaises, camps de réfugiés au Kurdistan irakien, favelas à Buenos Aires, centre pour les jeunes déplacés à Bamako, etc.) et il fonde l’association les Ateliers Reza[16],[17]. Victimes passives, elles deviennent des témoins visuels et donc des acteurs de leur destin. Son travail humanitaire et son photojournalisme ont été reconnus par des institutions internationales et des universités, notamment l’université George-Washington, l’université de Stanford, l’université de Pékin et la Sorbonne à Paris.
Il passe une grande partie de son temps comme conférencier, formateur et professeur invité, donnant des présentations et organisant des ateliers sur des questions mondiales. Son travail humanitaire et son œuvre de photojournaliste ont été reconnus par des institutions internationales et des universités, notamment l’université George-Washington à Washington, l’université Stanford, l’université de Pékin et la Sorbonne à Paris.
Il a également participé à des projets documentaires pour le site de photographie française 24h.com(en). Les photographies de Reza ont été exposées dans le monde entier. War + Peace (2009), une exposition présentant trente ans d’aventures photojournalistes de Reza, s’est tenue au Mémorial de Caen en Normandie. One World, One Tribe (2006), a été la première exposition extérieure du National Geographic Museum à Washington, et l’exposition de Reza à Paris[18] a attiré un million de visiteurs.
Au cours des trois dernières décennies, les photographies de Reza ont fait la couverture du magazine National Geographic, et d’autres sont parues dans des publications internationales. Il est également l’auteur de dix-sept livres, dont War + Peace, le premier d’une série intitulée Masters of Photography par National Geographic, et plus récemment, Sindhbad, adaptation de Reza des sept voyages de ce personnage mystique du conte classique, A mille et une nuit. Chemins parallèles[19] est l’histoire de la découverte, racontée par trois personnes, d’une promesse faite par Reza à son fils, Delazad. En 1996, Reza a remporté le prix Hope pour sa contribution à un projet conjoint avec l’UNICEF au Rwanda intitulé Lost Children’s Portraits. En 2005, il a été nommé chevalier de l’ordre national du Mérite, la plus haute distinction civile de France, pour son travail philanthropique dans les domaines de l’éducation des enfants et de l’autonomisation des femmes dans les médias. En 2006, le prince héritier espagnol Felipe lui a remis la médaille humanitaire Prince of Asturias au nom de National Geographic. La même année, Reza a reçu la Médaille d’Honneur[20] de l’université du Missouri - l’école journalisme de Columbia" en reconnaissance de ses contributions permanentes, par le photojournalisme, à la justice et à la dignité des citoyens du monde." Il a également reçu un prix reconnaissant son travail humanitaire de l’université de Chicago.
En , Reza est devenu membre senior de la Fondation Ashoka[21] et en , il a reçu le titre honorifique de Docteur Honoris Causa[22] de American University of Paris (AUP) pour ses réalisations dans En , il a reçu le prix Lucie de Réalisation documentaire de la Fondation Lucie de New York[23] et en , à New York, le Prix Infinity de l’ICP (International Center of Photography) à l’honneur de Reza pour son dernier reportage sur l’Afghanistan « Il était une fois l’Empire russe », dans la catégorie Photojournalisme.
Polémique
En 2015 lors de son l'exposition Azerbaïdjan, terre de tolérance à la maire du 1er arrondissement de Paris, financée par l’ambassade de la République d’Azerbaïdjan en France et de la fondation Heydar Aliyev, son soutien au régime azerbaïdjanais est dénoncé[24],[25] .
Les photographies de Reza[26] ont été exposées dans les principales villes du monde.
En 1998, il installe pour la première fois dans l’espace public, au Carrousel du Louvre, une exposition, Mémoires d’exil. C’est le début d’une longue série d’installations en dehors des musées. Ainsi, par exemple, Destins Croisés, sur les grilles du jardin du Luxembourg[27] à Paris en 2003 ; One World, One Tribe[28], première exposition extérieure du National Geographic Museum à Washington en 2006 ; War + Peace, en 2009 au mémorial de Caen en Normandie et en 2011, sur les bords de la Garonne à Toulouse[29].
En 2013, il imagine et conçoit la scénographie de Chants de café, première fresque géante longue de 370 mètres le long des berges de Seine face au musée d’Orsay[31], dédiée aux travailleurs du café[32],[33] dans le monde.
En 2015, il réitère avec la même installation, intitulée Rêve d’humanité. Il présente son travail photographique sur les réfugiés du monde entier ainsi que les photographies prises par de jeunes réfugiés syriens[34] dans un camp au Kurdistan irakien qui suit depuis fin 2013 la formation photographique de son association Reza Workshops.
Chaque année, Reza est invité à partager son expérience en tant que photojournaliste et acteur humanitaire dans des manifestations locales et internationales : festivals, universités, écoles, rencontres, séminaires. Enseignant, il donne aussi des masterclass destinées à des professionnels.
Quelques-unes de ses principales interventions :
Masterclasses
Masterclass avec le World Press Photo (1990-2000), Institut de journalisme Patshala (Bangladesh)
Masterclass avec le World Press Photo (2001-2003), université de journalisme de Pékin (Chine)
Conférences internationales
2010 : The British Council Conference, conférence sur la reconstruction post-conflit, Genève, Suisse
2011 : Lecture Le pouvoir de l’image, Wise - Sommet mondial pour l’innovation en faveur de l’éducation, Doha, Qatar[66]
Photoimage, Sao Paulo, Brésil
2012 : Lecture Photographie pour l’humanité à travers le e-learning[67]
UNESCO, Conférence à l’université de la Terre, Paris[68]