Renée de Savoie-Tende, parfois sous la forme Renée d'Urfé, plus rarement sous la forme Renée de Savoie-Lascaris (†1587), est une dame noble appartenant à la famille des Savoie-Villars ou Savoie-Tende, branche légitimée de la maison de Savoie, comtesse de Tende (1572-1575), dame d'Urfé, par mariage, et première marquise de Bagé (1575 à sa mort).
Les différents contrats sont signés le , à Compiègne[1],[2]. Le comte de Tende est représenté par la comtesse Anne Lascaris, sa mère[1]. La dot est de 50 000 livres tournois[1]. Elle reçoit les seigneuries de Villeneuve et de la Garde[1]. La vieille comtesse décède deux mois plus tard[1].
Sa réputation reste assez négative, l'auteur de Les comtes de Tende de la maison de Savoie, Henri de Panisse-Passis, nous dit « son humeur altière, belliqueuse, fera plus d'une fois songer à sa trisaïeule Marguerite de Caretto (épouse du comte de Tende, Honorat Lascaris), l'intrépide amazone des Alpes maritimes »[1].
De cette union naîtra douze enfants, six filles et six garçons[3] dont Jacques II Paillard d'Urfé, fils aîné[4], Honoré d'Urfé (1567-1625), écrivain, le cinquième, et Anne d’Urfé (1555-1621), bailli de Forez de 1574 à 1595 et écrivain[5].
Succession du comté de Tende
En 1572, à la mort de son frère, Honoré Ier de Savoie, qui n'a pas fait de testament, Renée d'Urfé réclame en tant qu'héritière, par l'extinction des mâles, la succession du comté de Tende et de terres provençales face à son oncle, le marquis de Villars, Honorat II de Savoie[2]. Des tensions agitent la région et des troupes sont envoyées. La famille d'Urfé s'installent en Provence[2].
S'opposent alors, dans le bourg de Tende, les partisans des deux familles, d'un côté les Urfalini, soutiens de la dame d'Urfé, et d’autre part les Milliavini, favorables au marquis de Villars[2],[6]. Les premiers prennent le dessus et la dame d'Urfé bannie les seconds de Tende[6]. Elle semble les avoir poursuivis jusqu'en république de Gênes[6].
Jacques d'Urfé meurt par un empoisonnement du aux Milliavini, en [2].
↑ abcdefghijk et lClaude Longeon, Une province française à la Renaissance: la vie intellectuelle en Forez au XVIe siècle, vol. 7, Université de Saint-Etienne, coll. « Thèses et mémoires - Centre d'études foréziennes », , 623 p. (ISBN978-2-85145-024-1, lire en ligne), p. 369-370.
↑Maxime Gaume, Les inspirations et les sources de l'œuvre d'Honoré d'Urfé, vol. 11, Université de Saint-Étienne, coll. « Thèses et mémoires - Centre d'études foréziennes », , 760 p. (ISBN978-2-85145-032-6, lire en ligne), p. 153.
↑Paul Cattin / Archives départementales de l'Ain, La justice dans l'Ain sous l'ancien régime: Introduction générale. Province de Bresse, Les Archives, 1993, 1113 pages, p. 416.
↑Michèle Brocard, Lucien Lagier-Bruno, André Palluel-Guillard, Histoire des communes savoyardes : Aix-les-Bains et ses environs - Les Bauges - La Chartreuse - La Combe de Savoie - Montmélian (vol. 2), Roanne, Éditions Horvath, , 463 p. (ISBN978-2-7171-0310-6), p. 255. ([PDF] lire en ligne)
↑Maxime Gaume, Les inspirations et les sources de l'œuvre d'Honoré d'Urfé, vol. 11, Université de Saint-Étienne, coll. « Thèses et mémoires - Centre d'études foréziennes », , 760 p. (ISBN978-2-85145-032-6, lire en ligne), p. 172.