Renée Richards, née Richard Raskind le à New York dans le quartier du Queens, est une joueuse de tennis américaine devenue une éminente ophtalmologue des années 1960. Avant son opération de réattribution sexuelle, elle a eu une carrière dans le tennis amateur masculin puis elle entame en 1976 une carrière de joueuse de tennisprofessionnelle au cours de laquelle elle connaît, malgré elle, la célébrité, à cause de la médiatisation de son changement de genre.
Biographie
Dans les premiers paragraphes, l'identité masculine est utilisée en référence à son sexe biologique de naissance (masculin) et non à son identité de genre (féminin). Cette identité n'est utilisée qu'à des fins encyclopédiques pour éviter tout anachronisme, Renée Richards étant alors identifiée ainsi socialement ou sportivement.
Raskind voyage en Europe dans les années 1960 avant d'entreprendre de se faire opérer dans une clinique gynécologique de Georges Burou à Casablanca pour effectuer une partie de sa transition d'homme en femme. Des œstrogènes lui sont administrés mais, l'angoisse est si paralysante[2] que Raskind renonce à l'intervention chirurgicale au dernier moment, retourne aux États-Unis où, encore connue socialement en tant qu'homme, elle se marie avec une femme et a un fils (Nicholas).
Réassignation sexuelle effective
Après son divorce en 1975, Raskind tente alors une seconde opération en Californie sur les recommandations du psychologueHarry Benjamin. C'est un succès : elle est enfin reconnue socialement comme femme, sous le nom de Renée Richards. Elle se lance alors, à plus de quarante ans, dans une honorable carrière de joueuse de tennis professionnelle sur le circuit WTA.
En 1976, à la suite des révélations d'un journaliste, l'USTA lui refuse le droit de concourir à l'US Open au motif de sa transidentité. Encouragée par des centaines de lettres, elle porte l'affaire en justice. La Cour suprême de New York lui donne raison en 1977 et, la même année aux côtés de Betty-Ann Stuart, elle atteint la finale du double dames de l'épreuve[3].
Après avoir été 20e joueuse mondiale en février 1979 et avoir entraînéMartina Navrátilová pendant deux saisons, elle abandonne définitivement le tennis professionnel en 1982 et renoue aussitôt avec la médecine[4].
Elle publie en 1983 une première autobiographie, Second Serve, adaptée en téléfilm en mai 1986 pour une chaîne américaine[5], avec Vanessa Redgrave dans le rôle de Raskind/Richards. Dans son second ouvrage, No Way Renée, paru en 2007, elle évoque notamment les multiples bouleversements identitaires et familiaux liés à son changement anatomique, en particulier ses relations difficiles avec son fils.
Renée Richards exerçait encore sa profession d'ophtalmologue en 2004[6].
↑« Up until that moment of truth in front of the clinic, I would have said confidently that I was a woman trapped in a man's body. But I had stood paralyzed, not fifty feet from the remedy and had been unable to cross the remaining space. Somewhere inside me, the previously failing masculinity was rising up again and making a bid for life. ».
↑Les sites officiels de la WTA et de l'ITF ne mentionnent d'ailleurs les performances sportives de Richards qu'à partir de cette édition 1977 de l'US Open.
↑« I had to admit that I was a better doctor than I was an athlete. » – « Il m'a bien fallu admettre que j'étais meilleure médecin qu'athlète. ».
↑Téléfilm également diffusé en France sous le titre Le choix.