Renée Frachon, née Renée Toussaint le à Paris, morte le à Sanary-sur-Mer, est une poète, une romancière et une voyageuse, qui a notamment inspirée au sculteur Constantin Brâncuși une de ses œuvres les plus connues, La Muse endormie. Par ses origines aristocratiques, son mariage, ses occupations littéraires, ses voyages à travers le monde, ses contacts avec le milieu artistique et son rôle de mécène, la baronne Renée Frachon incarne un peu ce «grand monde» parisien si actif et si visible au moment de la Belle Époque.
Renée Toussaint se marie à 22 ans, au début du XXe siècle, en 1903, avec le baron Alfred Frachon, un avocat, descendant lui-aussi d’une lignée militaire[4],[2]. Elle vit entre Paris[5], Agay, Marrakech, Tanger, l’Iran (où elle séjourne sept ans, son mari y enseignant[3]), et la Martinique[2]. Elle se consacre également, comme son père, à l'écriture, publiant des recueils de poèmes à partir de 1921 au Mercure de France et un roman, Le chemin qui ne va nulle part[2]. Elle voyage aussi en Amérique du Sud[3] et fait le tour du monde avec son mari, puis seule[2]. Revenue à Paris, elle fait salon pour le thé recevant les personnalités littéraires et artistiques de la capitale française[2]. En 1906, on lui présente un sculpteur roumain, Constantin Brâncuși[2]. Elle lui commande un portrait qu'il commence à réaliser à partir de 1909[2],[6]. Il réalise plusieurs exemplaires de la sculpture résultant des poses, en argile, marbre et bronze, intitulées La Muse endormie[6],[7]. La baronne Renée Frachon conserve un des exemplaires de cette sculpture, en bronze doré[2].
↑Annuaire des chateaux et des villégiatures: noms & adresses de tous les propriétaires des chateaux de France, manoirs, castels, villas, etc. en 1909, vol. 23, (lire en ligne), p. 319
↑ ab et cVincent Brocvielle, « Brancusi. La Muse endormie. Sommeil levant », dans Pourquoi c’est connu ? Le fabuleux destin des chefs-d’œuvre du Centre Pompidou, Centre Pompidou, (ISBN978-2-7118-7517-7), p. 24-25