Renard céleste

Renard céleste
Description de cette image, également commentée ci-après
Illustration d’une face de tenko, dans le Hokusai Manga de Katsushika Hokusai, utilisée dans le théâtre nō ou les danses kagura.
Créature
Autres noms (ch)tiān hú, (ja)tenko
Groupe Créature de religion, Folklore populaire
Sous-groupe Animaux fantastiques, Thérianthrope
Caractéristiques Renard, divinité, omniscience
Habitat Cieux, sommets de montagnes, lieux spirituels
Proches Renard à neuf queues, tiān gou
Origines
Origines Mythologie chinoise
Région Drapeau de la République populaire de Chine Chine
Drapeau du Japon Japon
Première mention Dynastie Jin (266–420)

Le renard céleste, tiān hú (天狐) en chinois, et également désigné sous le nom japonais de tenko, est une créature mythologique issue des croyances chinoises et japonaises. On pense qu'il s'agit d'un renard ayant acquis une grande quantité de pouvoirs spirituels après des siècles de pratique, au point de passer au stade de divinité.

En Chine

En Chine, le Xuanzhongji, une collection de récits datant de la dynastie Jin, rapporte que lorsqu'un renard atteint l'âge de 1 000 ans, il se connecte au ciel et devient un renard céleste. Ce renard est décrit comme étant capable de voir à des distances de mille li (3 927 km). Avant d'atteindre cet âge, le renard traverse plusieurs étapes de transformation, devenant un esprit-renard, prenant notamment la forme d’une femme ou d’une prêtresse après une centaine d’année de vie. Une fois devenu un renard céleste, il cesse d'utiliser ses pouvoirs pour tromper les humains[1].

Selon les sources, il existe trois façons pour un renard d'acquérir la sagesse : en avalant par accident des trésors célestes, en cultivant ses vertus spirituelles (修行 ; Xiūxíng) dans un lieu propice, ou en suivant un maître taoïste pour apprendre des capacités surnaturelles. Tous les 100 ans, le renard doit survivre à une épreuve pour gagner une nouvelle queue, et au bout de 1 000 ans, il devient un renard céleste à neuf queues, recevant ainsi un rang immortel dans la Cour céleste.

Le renard céleste au Japon

En Japon, le tenko est considéré comme le plus haut rang parmi les esprits-renards. Il est mentionné dans des textes tels que le Zen'an Zuihitsu et le Hokusō Sadan, où les renards sont classés ainsi : tenko, kūko (空狐), kiko (気狐), et yako (野狐). Contrairement aux yako, qui sont généralement malveillants, le tenko est bienveillant et vénéré comme un être divin, capable d’omniscience et de pouvoirs de prémonition[2],[3].

Dans le Nihon Shoki, une étoile filante observée en 637 sous l'Empereur Jomei fut écrit avec les caractères (天狗) et lu sous le terme amatsu kitsune, suggérant une association entre les renards et les tengu également écrit avec ces caractères[2], qui pourrait prendre racine dans la description du tiāngǒu chinois.

Tenko et Shinko

Au Japon, après le XIIIe siècle, un terme alternatif, Shinko (辰狐 ; renard-dragon), fut utilisé pour désigner le renard céleste dans les rituels liés au Dakiniten (荼枳尼天). Le mot tatsu (辰) porte également une connotations "céleste", et aurait été adopté pour éviter les associations négatives du tenko[4].

Arts et traditions locales

Dans certaines représentations de Kagura, le tenko enseigne aux humains l'art de l'agriculture, en particulier comment semer et cultiver les récoltes. Le renard céleste y est davantage associé à Inari Ōkami, la divinité des récoltes, et est vu comme une figure protectrice[5].

Croyances populaires

Sur l'île de Ojika dans la préfecture de Nagasaki, le tenko est considéré comme un esprit capable de posséder les humains, leur conférant un pouvoir de divination extrêmement précis. Il s'agit d'une forme de possession spirituelle, souvent perçue comme une bénédiction[6].

Notes et références

  1. « 狐狸多久才成精,怎么能修成灵狐和天狐? »
  2. a et b 笹間良彦, 図説・日本未確認生物事典, 柏書房,‎ (ISBN 978-4-7601-1299-9), p. 110
  3. 多田克己編, 竹原春泉 絵本百物語 -桃山人夜話-, 国書刊行会,‎ (ISBN 978-4-336-03948-4), p. 159
  4. (ja)Nakamura Sadato, Histoire japonaise des renards : Prière et sorcellerie des périodes antique et médiévale, Ebisukō Shuppan, 2017, pp. 126-138
  5. Washi no Miya Saibaraku Kagura, Éducation de la ville de Washi no Miya, 1994, p. 21
  6. 村上健司編著, 妖怪事典, 毎日新聞社,‎ (ISBN 978-4-620-31428-0), p. 234

Voir aussi