René de Challant (également italianisé en Renato di Challant), né entre 1502 et 1504 à Issogne et mort le à Ambronay, 5e comte de Challant (1517 à 1565), est un administrateur, diplomate et soldat au service de la Maison de Savoie. Il est considéré comme l'un des plus illustres membres de la Maison de Challant.
Biographie
René est le fils de Philibert de Challant (mort en 1517) et de son épouse Louise d’Aarberg (morte en 1519) fille de Claude d'Aarberg-Valangin (mort en 1518), comte de Neuchâtel en Suisse[1]. Il serait né soit en 1502[2], année où il fut baptisé[3], soit en 1503[4],[5],[6], ou peut être l'année suivante[1], au château d'Issogne, possession de la famille de Challant depuis la fin du XIVe siècle. Le début de l'année 1502 est la période donnée pour le mariage de ses parents[6]. C'est d'ailleurs l'année donnée pour la restauration de la chapelle du château[6],[3].Il est, de par sa naissance, l'héritier des biens de la famille d'Aarberg-Valangin[1].
Au cours de l’occupation de la plus grande partie des États de Savoie par les troupes françaises entre 1536 et 1559, il demeure d’une indéfectible fidélité à la Maison de Savoie.
En 1536 il préside comme gouverneur de la Vallée d'Aoste à la constitution du Conseil des Commis qui prend en mains les destinées de la Vallée d'Aoste et permet d’éviter son occupation par les armées françaises.
Le il avait obtenu d'Emmanuel-Philibert de Savoie la validation de la désignation comme unique héritière de sa fille cadette Isabelle de Challant, au détriment de son aînée et des branches cadettes de la Maison de Challant, ce qui entraînera de nombreuses contestations et de multiples procès.
René de Challant fait son testament le et meurt à Ambronay le . Il est inhumé dans l’église de Bourg-en-Bresse.
Il hérite de plus en 1557 de la seigneurie de Montbreton et en 1560 celle de Varey, Usson et Retortour (près de Neuchâtel).
Unions et postérité
René de Challant contracte quatre unions, mais il ne laisse que deux filles de son second mariage.
le avec Bianca-Maria_Scapardone, fille d'un usurier de Casale et veuve d'Hermès Visconti. Après avoir abandonné son mari trois mois après leur union, elle est exécutée à Milan le pour avoir fait assassiner l'amant avec lequel elle s'était enfuie, le comte Ardizino Valperga di Masino, qui par crainte des représailles de René de Challant voulait la quitter[1].
Philiberte de Challant (morte en 1589), écartée de la succession par le testament de son père pour inconduite[10] elle épouse à Turin en un noble Milanais, Giuseppe Tornielli. Après une longue procédure qui ne se clôturera que le elle sera finalement déboutée.
Claudine, (citée par de Tillier, Nobiliaire, p. 109)
Légende
Une « Légende noire » évoquée par Xavier de Maistre dans son ouvrage «Le lépreux de la cité d'Aoste» rapporte que selon la tradition populaire le comte René de Challant poussé par les fureurs de la jalousie aurait laissé mourir de faim son épouse Mencie de Portugal dans le Château de Bramafam: « Bramafam » (cri de faim) en francoprovençalValdôtain.
Cette légende[11] liée à une étymologie approximative est sans doute un souvenir déformé des déboires conjugaux du comte René de Challant avec sa première épouse.
Notes et références
↑ abcdef et g« La seigneurie de Valangin en 1530 », dans Guillaume Farel - 1489-1565 - Biographie Nouvelle, Genève, Éditions Slatkine, , 779 p. (lire en ligne), p. 237 et notes de bas de page.
↑Rivista di Storia della Chiesa in Italia, volumes 11 à 12, 1957, p. 288.
↑ a et b(it) Pietro Giglio et Oriana Pecchio, Enciclopedia della Valle d'Aosta, Zanichelli, , 408 p., p. 187.
↑H. J. Welti, Archivum Heraldicum: Die Wappen des Schultheissenstabes von Kaiserstuhl, 1909, p. 181.
↑Ces derniers titres en 1519 du chef de son grand-père maternel.
↑Philiberte d’abord fiancée à Jean-Frédéric Madruzzo de Trente s’enfuit, la veille de la noce, avec un valet séducteur. Elle est immédiatement déshéritée au profit de sa cadette et Jean-Frédéric épouse Isabelle de Challant
↑Mencie de Portugal est décédée à Verceil en 1558, âgée d'environ 55 ans, après 30 années de mariage !
Voir aussi
Bibliographie
(fr) François-Gabriel FrutazNotes sur René de Challant. Monographie, Musée neuchâtelois, novembre-.
(fr) Abbé Joseph-Marie Henry, Histoire populaire religieuse et civile de la Vallée d'Aoste. Imprimerie Marguerettaz, Aoste (1929) réédition en 1967.p.235-238
(it) Vigilio Vescovi, Historia della casa di Challant e di Madruzzo, par les soins de Lin Colliard, Archivum Augustanum, II, Aoste, 1969.
Orphée Zanolli, Généalogie des seigneurs de Challant dans Archivum Augustanum, IV Aoste (1970).
Jules Bonnet & Charles Verge Calvin au Val d'Aoste, Académie des sciences morales et politiques (France) Publié par Grassart, 1861