René de Challant

René de Challant
René de Challant (Turin, palais Royal).
Fonctions
Comte de Challant
Titre de noblesse
Comte
Biographie
Naissance
Entre et Voir et modifier les données sur Wikidata
IssogneVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Activité
Famille
Père
Mère
Louise d’Aarberg
Enfant
Isabella di Challant (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Blason

René de Challant (également italianisé en Renato di Challant), né entre 1502 et 1504 à Issogne et mort le à Ambronay, 5e comte de Challant (1517 à 1565), est un administrateur, diplomate et soldat au service de la Maison de Savoie. Il est considéré comme l'un des plus illustres membres de la Maison de Challant.

Biographie

René est le fils de Philibert de Challant (mort en 1517) et de son épouse Louise d’Aarberg (morte en 1519) fille de Claude d'Aarberg-Valangin (mort en 1518), comte de Neuchâtel en Suisse[1]. Il serait né soit en 1502[2], année où il fut baptisé[3], soit en 1503[4],[5],[6], ou peut être l'année suivante[1], au château d'Issogne, possession de la famille de Challant depuis la fin du XIVe siècle. Le début de l'année 1502 est la période donnée pour le mariage de ses parents[6]. C'est d'ailleurs l'année donnée pour la restauration de la chapelle du château[6],[3].Il est, de par sa naissance, l'héritier des biens de la famille d'Aarberg-Valangin[1].

René de Challant commence sa carrière à 15 ans comme conseiller et chambellan du duc Charles III de Savoie. Il est fait chevalier du collier de l'Annonciade le et nommé Maréchal de Savoie en 1527[7]. Il sera le dernier à porter ce titre jusqu’en 1567[7],[8]. L’année suivante il assiste au baptême du futur duc Emmanuel-Philibert. Le il est nommé Lieutenant-Général de Savoie et effectue des missions diplomatique en Suisse à Berne (1529-1532) et en Espagne (1538).

Au cours de l’occupation de la plus grande partie des États de Savoie par les troupes françaises entre 1536 et 1559, il demeure d’une indéfectible fidélité à la Maison de Savoie.

En 1536 il préside comme gouverneur de la Vallée d'Aoste à la constitution du Conseil des Commis qui prend en mains les destinées de la Vallée d'Aoste et permet d’éviter son occupation par les armées françaises.

Il est envoyé en ambassade auprès de l’Empereur Charles Quint (1538-1540). Puis il est envoyé en mission diplomatique dans les cours de Milan (1543), de Vienne (1545-1547) et enfin de Paris (1556).

En 1553, à la mort du duc Charles III de Savoie, il est nommé Lieutenant-Général par le duc Emmanuel-Philibert de Savoie (1528-1580). Capturé la même année au cours d’un combat à Verceil par les troupes du Maréchal Charles de Cossé-Brissac, interné à Turin pendant près de deux ans, il est mis à rançon pour la somme considérable de 30 000 écus. Il doit se racheter lui-même et pour ce faire, il cède certains de ses Châteaux de la Vallée d'Aoste (1554).

Après la conclusion des Traités du Cateau-Cambrésis qui prévoyaient l’union du duc Emmanuel-Philibert de Savoie (1528-1580) avec la princesse Marguerite de France (1523-1574), sœur du roi de France Henri II et la restitution des États de Savoie à leur souverain légitime, c’est lui qui reprend possession au nom du duc de Savoie, des domaines des États de Savoie. Il restaure, au nom de son souverain, à Chambéry le « Sénat de Savoie » le , avant d’être nommé Lieutenant-Général du Piémont.

Le il avait obtenu d'Emmanuel-Philibert de Savoie la validation de la désignation comme unique héritière de sa fille cadette Isabelle de Challant, au détriment de son aînée et des branches cadettes de la Maison de Challant, ce qui entraînera de nombreuses contestations et de multiples procès.

René de Challant fait son testament le et meurt à Ambronay le . Il est inhumé dans l’église de Bourg-en-Bresse.

Titres

Pair du Duché de Savoie et comte de Challant en 1517. Chevalier de l’ordre de l'Annonciade (). Il est également : comte d'Aarberg, comte souverain avec le rang de « Prince » de Valangin (Neuchâtel), baron de Bauffremont (en Lorraine)[9]. Baron d’Aymavilles et de Châtillon, Seigneur de Graines (Saint-Martin, Ayas, Brusson, Gressoney et de la vallée du Lys), Andorno, Surpierre, Issogne, Ussel, Saint-Marcel, Verrès, Virieu-le-Grand () et Coligny () : deux fiefs situés en Bugey et en Bresse, et châtelain de Bard de 1517 à 1526.

Il hérite de plus en 1557 de la seigneurie de Montbreton et en 1560 celle de Varey, Usson et Retortour (près de Neuchâtel).

Unions et postérité

René de Challant contracte quatre unions, mais il ne laisse que deux filles de son second mariage.

  1. le avec Bianca-Maria_Scapardone, fille d'un usurier de Casale et veuve d'Hermès Visconti. Après avoir abandonné son mari trois mois après leur union, elle est exécutée à Milan le pour avoir fait assassiner l'amant avec lequel elle s'était enfuie, le comte Ardizino Valperga di Masino, qui par crainte des représailles de René de Challant voulait la quitter[1].
  2. à Chambéry le avec Mencie de Portugal (morte à Verceil le ), fille de Denis Ier de Bragance-Lemos (1481-1516 ; fils puîné de Ferdinand II duc de Bragance, lui-même fils de Ferdinand Ier, fils d'Alphonse Ier de Bragance, fils naturel du roi Jean Ier de Portugal), parente de la duchesse de Savoie Béatrice de Portugal[1], dont
    • Philiberte de Challant (morte en 1589), écartée de la succession par le testament de son père pour inconduite[10] elle épouse à Turin en un noble Milanais, Giuseppe Tornielli. Après une longue procédure qui ne se clôturera que le elle sera finalement déboutée.
    • Isabelle de Challant (1530-Turin le ) épouse le à Pavie Jean-Frédéric Madruzzo de Trente (mort en 1586) qui deviendra en 1568 le 6e comte de Challant.
  3. à Chambéry en mai 1561 avec Marie de La Palud ou de Varax[1](morte en couches au Château d'Issogne le ), fille de Jean III de La Palud-Jarnosse, comte de Varax et de la Roche-en-Montagne, sgr. de Varambon.
  4. en juin 1563 avec Péronne de La Chambre[1] (morte en couches au Château d'Issogne en ), veuve de Claude de Toulongeon-Traves de Clermont-Gallerande et fille de Charles de La Chambre-(Seyssel)-Sermoyé.

René de Challant est également le père de plusieurs enfants illégitimes au nombre desquels :

Légende

Une « Légende noire » évoquée par Xavier de Maistre dans son ouvrage «Le lépreux de la cité d'Aoste» rapporte que selon la tradition populaire le comte René de Challant poussé par les fureurs de la jalousie aurait laissé mourir de faim son épouse Mencie de Portugal dans le Château de Bramafam: « Bramafam » (cri de faim) en francoprovençal Valdôtain.

Cette légende[11] liée à une étymologie approximative est sans doute un souvenir déformé des déboires conjugaux du comte René de Challant avec sa première épouse.

Notes et références

  1. a b c d e f et g « La seigneurie de Valangin en 1530 », dans Guillaume Farel - 1489-1565 - Biographie Nouvelle, Genève, Éditions Slatkine, , 779 p. (lire en ligne), p. 237 et notes de bas de page.
  2. Rivista di Storia della Chiesa in Italia, volumes 11 à 12, 1957, p. 288.
  3. a et b (it) Pietro Giglio et Oriana Pecchio, Enciclopedia della Valle d'Aosta, Zanichelli, , 408 p., p. 187.
  4. H. J. Welti, Archivum Heraldicum: Die Wappen des Schultheissenstabes von Kaiserstuhl, 1909, p. 181.
  5. Mémoires et documents, Société d'histoire et d'archéologie de Genève, volume 32, 1922, p. 187.
  6. a b et c Steffi Röttgen, Italian frescoes, Abbeville Press, Volume 1470, 1997, 472 pages, p. 333.
  7. a et b Musée neuchâtelois (Volume 41) 1904, p.245.
  8. Général Paul-Émile Bordeaux, « Maréchaux de Savoie, des généraux d'armée et maréchaux d'Italie », Carnet de la Sabretache, revue militaire rétrospective, Paris, no 2,‎ , p. 315-332 (lire en ligne).
  9. Ces derniers titres en 1519 du chef de son grand-père maternel.
  10. Philiberte d’abord fiancée à Jean-Frédéric Madruzzo de Trente s’enfuit, la veille de la noce, avec un valet séducteur. Elle est immédiatement déshéritée au profit de sa cadette et Jean-Frédéric épouse Isabelle de Challant
  11. Mencie de Portugal est décédée à Verceil en 1558, âgée d'environ 55 ans, après 30 années de mariage !

Voir aussi

Bibliographie

  • (fr) François-Gabriel Frutaz Notes sur René de Challant. Monographie, Musée neuchâtelois, novembre-.
  • (fr) Abbé Joseph-Marie Henry, Histoire populaire religieuse et civile de la Vallée d'Aoste. Imprimerie Marguerettaz, Aoste (1929) réédition en 1967.p.235-238
  • (it) Vigilio Vescovi, Historia della casa di Challant e di Madruzzo, par les soins de Lin Colliard, Archivum Augustanum, II, Aoste, 1969.
  • Orphée Zanolli, Généalogie des seigneurs de Challant dans Archivum Augustanum, IV Aoste (1970).
  • Jules Bonnet & Charles Verge Calvin au Val d'Aoste, Académie des sciences morales et politiques (France) Publié par Grassart, 1861
  • Jean-Baptiste de Tillier, Nobiliaire du duché d'Aoste, Edition de la Tourneuve, Aoste, 1970

Article connexe

Liens externes