Remparts de Saint-Malo

Remparts de Saint-Malo
Les remparts de Saint-Malo.
Présentation
Type
Construction
XVe siècle
Patrimonialité
Localisation
Pays
France
Département
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Carte figurant Saint-Malo abrité par ses écueils (remparts naturels), ses murailles imposantes et ses forts à la mer. La cité corsaire que les marchands de Londres appelle le « nid de guêpes », est bombardée par des escadres anglo-hollandaises par onze fois depuis novembre 1693[1].

Les remparts de Saint-Malo sont les fortifications érigées au Moyen Âge et à l'Époque moderne pour protéger la ville bretonne de Saint-Malo dans le département d'Ille-et-Vilaine en France. Ces murailles percées de neuf portes, peuvent atteindre 16 mètres de hauteur par endroits et s'étendent sur 1 754 m.

Histoire

La construction des remparts de Saint-Malo débute au milieu du XIIe siècle sous l'épiscopat de l'évêque malouin Jean de Châtillon à l'occasion du transfert du siège épiscopal d’Alet à Saint-Malo[2]. Ils sont plusieurs fois modernisés à partir du roi Charles VI, qui fait construire le Château-Gaillard et le petit donjon. L'ingénieur militaire Siméon Garangeau est nommé directeur des fortifications de Saint-Malo en 1691. Vauban lui confie la mission de renforcer l'enceinte de la ville pour en faire une citadelle des mers. Il remplace la plupart des tours et tourelles médiévales, qui ne résistent pas à l'impact de boulets en fonte, par des bastions (bastion Saint-Louis, bastion Saint-Philippe, bastion du Fort à la Reine, cavalier des champs Vauvert à l'arrière de la tour Bidouane, bastion de la Hollande…) reliés par des courtines[3]. L'artillerie est placée à ciel ouvert, sur les bastions et les courtines. Les trois quarts de l’enceinte sont remplacés entre 1708 et 1742 par Garangeau. Il réalise l’extension de la ville et la restauration d’une importante partie de son enceinte au sud et à l’est (portant sa longueur totale à 1 754 m). Ces travaux permettent à l’intérieur de la cité de passer à une superficie de 16 à 24 hectares[4],[5], et causent la disparition de la Poterne de la Blaterie, d’abord, puis de la Tour Mouillée, la Potedrne Brevet, la Tour Battue et le Fort Collifichet. Le pied des remparts descendait directement jusqu’au socle rocheux et à la mer, jusqu’à ce que des quais commencent à s’y adosser à partir de 1582[6]. Ils sont surmontés de mâchicoulis typiques de l’architecture militaire bretonne, réels ou factices[7]

Les remparts plan (fin XVIIe siècle).

De l’enceinte médiévale de la ville, il ne reste que la Grand’Porte du XVe siècle (les tours de 1552 ont été reconstruites entre 1582 et 1583), la courtine ouest du Château (entre la Tour Carrée et le Vieux ou Petit Donjon), la partie des Petits Murs (dont les plus anciennes parties remontent au XVIIe siècle et seront remaniées en 1464[8]) entre la Tour Bidouane (qui remplace la Tour de la Cloche en 1652)[9]et le Bastion de la Hollande (1674)[10], où seront incorporées en 1684 les niches des chiens du Guet[11].

Une ultime transformation est effectuée vers le milieu du XIXe siècle entre le Fort La Reine (XVIIe et XVIIIe siècles) et le Cavalier des Champs-Vauverts (XVIe et XVIIe siècles[12]). Cette partie du nord des remparts (1855 - 1864) supporte une rue dont le nom perpétue le souvenir du Château-Gaillard, aujourd’hui détruit, qui datait, comme le Petit Donjon précédemment cité, de 1395. Le dédoublement de la Porte Saint-Vincent et le percement des dernières portes et poternes interviendront, eux, dans le dernier tiers du XIXe siècle, avant l’aménagement vers 1930 du passage piéton du Bidoret, ancien corps de garde entre la Porte Saint-Vincent et la Tour Générale[13].

Épargnés par les bombardements américains du mois d’[4], les remparts de Saint-Malo sont classés monuments historiques par arrêté du [14].

Les remparts de Saint-Malo représentent la Bretagne dans l’émission de Stéphane Bern, Le monument préféré des Français sur France 2 pour la saison 2015 et la saison 2021[15].

La ville et ses remparts depuis le Grand Bé, à marée basse.

Parties architecturales : portes, tours et bastions

1. Porte St-Vincent, 2. Grand'porte et ses deux tours, 3. Porte Saint-Loui, 4. Porte de Dinan, 5. Poterne d'Estrées[16], 6. Bastion la Hollande, 7. Porte Saint-Pierre, 8. Porte des Bés, 9. Tour Notre Dame, 10. Porte des Champs Vauverts, 12. Tour Bidouane, 13. Fort à la Reine, 14. Poterne aux Normands, 15. Porte Saint-Thomas, 16. La tour Qui-Qu'en Grogne (elle fait partie du château mais est accolé à la porte Saint-Thomas).

Bibliographie

  • Henri-François Buffet, L'enceinte de Saint-Malo présenté au cours du Congrès archéologique de France. 107e session. Saint-Brieuc. 1949.

Notes et références

  1. Olivier de La Rivière, Saint-Malo cachébooks.google.com › books, éditions Ouest-France, , p. 21
  2. « Sur les remparts de Saint-Malo », sur armorance.free.fr (consulté le )
  3. Georges Monmarché, Bretagneéditeur=Hachette, , p. 209-210
  4. a et b « Les remparts de Saint-Malo, monument préféré des Français ? », lepaysmalouin.fr, 15 juillet 2015.
  5. Saint-Malo, ses monuments, saint-malo.perso.sfr.fr, consulté le 28 août 2015.
  6. Léon Vignols, Les améliorations anciennes du port de Saint-Malo, surtout au XVIIIe siècle, Rennes, Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, Presses Universitaires de Rennes, , 592 p. (lire en ligne), p. 428
  7. Roger Grand, L'architecture militaire en Bretagne jusqu'à Vauban, Paris - Orléans, Bulletin Monumental de la Société Française d’Archéologie, , 100 p. (lire en ligne), p. 41 à 43
  8. « Saint-Malo », sur infobretagne.com (consulté le )
  9. E. Dupont, « SAINT-MALO : les anciennes rues, remparts, mœurs et sanitat. », sur infobretagne.com (consulté le )
  10. Gilles Avril, Saint-Malo, hier ou aujourd’hui, Plouédern, éditions Jean-Paul Gisserot, , 64 p. (ISBN 2-87747-093-8, lire en ligne), p. 48
  11. « La promenade des Portes d’Intra-Muros », sur saintmalosecret.fr (consulté le )
  12. Culture et patrimoine, ville-saint-malo.fr, consulté le 28 août 2015.
  13. Philippe Petout, « Précisions historiques à propos de l'Intra-muros », Ouest-France,‎ (lire en ligne)
  14. Notice no PA00090801, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  15. Jean-Marc Barenghi, « Votez pour votre monument préféré», Le Figaro TV, 11 juillet 2015.
  16. Porte percée en 1933 pour faciliter l'accès à la plage du Môle. Cf Henri-Georges Gaignard, Connaître Saint-Malo, F. Lanore, (lire en ligne), p. 144.
  17. Bastion intérieur construit en encorbellement sur mâchicoulis, ce cavalier (massif de terre surélevé par rapport au chemin de ronde) qui était armé de huit couleuvrines, est flanqué d'une échauguette d'angle et aménagé en jardin public en 1926.
  18. Le bastion de la Hollande s'orne de la statue de Jacques Cartier et de 24 canons offerts en 1696 par le comte de Toulouse, gouverneur de la province bretonne.

Voir aussi

Articles connexes

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