Le Rassemblement pour la Calédonie (RPC) est un ancien parti créé en 2006 par Jacques Lafleur après que celui-ci a décidé le de démissionner du RPCR qu'il avait lui-même fondé. En effet, candidat à sa propre succession à la tête du mouvement, il fut battu au congrès de Rivière Salée à Nouméa par Pierre Frogier le .
En janvier 2006, Jacques Lafleur a lancé un nouveau journal politique, le Bulletin d'Information, dans lequel il annonce dans son numéro 4 d' la création d'un nouveau parti qui reprend le nom d'origine du RPCR tel qu'il l'avait fondé en 1977: le Rassemblement pour la Calédonie. Il annonce dans le même temps la constitution d'un directoire chargé de diriger ce nouveau parti en attendant que celui-ci se dote de statuts, reçoive ses premières adhésions et organise son congrès fondateur dont la date n'a toujours pas été fixée. La présidence de ce directoire a alors été proposée au sénateur Simon Loueckhote, qui a finalement accepté cette offre (annonçant de fait son départ du Rassemblement-UMP) en octobre 2006.
Bientôt, le Bulletin d'Information se dote d'un site internet[2] qui devient par la même occasion le site du RPC, les adhésions pouvant dès lors se faire en ligne par courriel à partir de cette adresse. Sinon, le premier formulaire d'adhésion fut présenté dans le numéro 6 (juin 2006) de ce bulletin. Ce numéro devait aussi être le dernier. Le Bulletin d'Information a été remplacé à la fin de l'année 2006 par l'hebdomadaire Demain en Nouvelle-Calédonie.
Pour Jacques Lafleur et ses partisans, ce nouveau parti doit permettre de retrouver « l'esprit d'origine » à la fois du RPCR et de l'Accord de Nouméa. Il critique donc la nouvelle équipe dirigeante du Rassemblement-UMP qu'il appelle le petit Rassemblement n'ayant plus rien en commun avec le grand Rassemblement. Pour ses opposants, il s'agit du moyen de se maintenir en politique une nouvelle fois.
Le RPC, parti anti-indépendantiste, se veut, à travers l'image de son fondateur Jacques Lafleur, le « champion de la solution consensuelle » initiée avec les accords de Matignon et de Nouméa. Le principal projet du parti est ainsi la préparation d'un « pacte cinquantenaire » pour « rassembler sur ce qui est essentiel » (le partage de la souveraineté, les mêmes droits pour tous, la prise en compte des inégalités sociales) sur un demi-siècle ou « deux générations », succédant au « pacte trentenaire » (1988-2018) défini par les précédents accords[3].
Il n'y a pas pour l'instant de groupe RPC au Congrès, seulement deux élus l'ayant rejoint officiellement à sa fondation : Simon Loueckhote (qui est resté toutefois membre du groupe Rassemblement-UMP jusqu'en 2007) et Françoise Sagnet-Chavereau (qui a quitté le RPCR dès le , elle en a quitté le groupe aussitôt). Depuis la défection de Simon Loueckhote, seule Françoise Sagnet a représenté le RPC au Congrès. Après les élections provinciales du , la liste RPC emmenée par Jacques Lafleur dans le Sud obtient deux élus au Congrès : l'ancien leader du camp anti-indépendantiste retrouve donc, après cinq ans d'absence, son siège à l'assemblée locale où il remplace, avec sa colistière Nathalie Brizard, Françoise Sagnet. Le , après avoir voté pour le candidat commun anti-indépendantiste Harold Martin à la présidence de l'institution, le RPC participe à la liste d'union loyaliste pour la désignation des vice-présidents et obtient la 8e vice-présidence pour Nathalie Brizard. Le , Jacques Lafleur démissionne de ses deux mandats à l'Assemblée de la Province Sud et du Congrès. Il est remplacé le lendemain par son suivant de liste Jean-Luc Régent. Le , Nathalie Brizard est exclue du parti. Elle crée son propre parti l'Union pour un destin calédonien (UDC) en avril2011. Le , Jean-Luc Régent, jusqu'ici dernier élu du RPC, quitte le parti pour montrer son désaccord avec la position de la direction concernant le second tour des élections législatives (Isabelle Lafleur avait appelé à ne voter pour aucun candidat, choix critiqué par Jean-Luc Régent qui pour sa part a soutenu alors Philippe Gomès dans la 2e circonscription en tant que dernier candidat « loyaliste » face à l'indépendantiste Jean-Pierre Djaïwé).
A l'Assemblée de la Province Sud
Il n'y a qu'une élue du RPC à l'origine et jusqu'en 2009, Françoise Sagnet-Chavereau. Après les élections provinciales du , la liste RPC de Jacques Lafleur obtient 7,1 % des suffrages exprimés et 2 élus sur 40 : Jacques Lafleur (remplacé le par Jean-Luc Régent, qui a quitté le parti le ) et Nathalie Brizard (exclue du parti le ). Le parti est le seul mouvement anti-indépendantiste à ne pas voter pour Pierre Frogier à la présidence de la Province, Jacques Lafleur se présentant contre lui pour retrouver son fauteuil perdu il y a cinq ans. Le RPC a voté pour deux des trois candidats de la plate-forme commune loyaliste aux vice-présidences : Philippe Michel et Sonia Lagarde, de Calédonie ensemble, respectivement à la seconde et la troisième vice-présidence.
Le RPC défend un « corps électoral glissant ». Jacques Lafleur a d'ailleurs pris la parole en ce sens lors du débat à l'Assemblée nationale le , appelant à reporter le vote du projet de loi constitutionnel en attendant qu'un débat de fond soit mis en place entre les différentes parties et signataires de l'Accord de Nouméa. Le projet de loi a néanmoins été voté le jour même par les députés.
Simon Loueckhote pour sa part a présenté au Sénat lorsque le projet fut débattu une contre-proposition, cosignée par Jacques Lafleur, qui a mis en avant non seulement le corps glissant mais a aussi proposé de réduire la durée de présence minimum sur le territoire pour pouvoir participer aux élections provinciales de 10 ans à 3 ans. Le sénateur a sinon indiqué qu'il quitterait l'UMP si ce parti votait ce texte au Sénat. Ceci étant le cas, le texte étant désormais adopté après avoir été massivement choisi par les parlementaires réunis en Congrès à Versailles, les deux leaders du parti, Jacques Lafleur et Simon Loueckhote ont quitté l'UMP et ont déclaré leur soutien à Nicolas Dupont-Aignan en vue de l'élection présidentielle puis, celui-ci ne se présentant finalement pas, faute de pouvoir réunir les 500 signatures, ils ont apporté leur soutien à Nicolas Sarkozy.
Deux drapeaux
Jacques Lafleur s'oppose à la proposition de Pierre Frogier de hisser sur les édifices publics le drapeau « Kanaky » (dit aussi « indépendantiste » ou du « FLNKS ») aux côtés du tricolore. Le chef du RPC déclare que « la Nouvelle-Calédonie a un drapeau, celui de la République française ». Il estime de plus que cette idée « ne peut que diviser »[4].
Références
↑Fondé la première fois sous ce nom en 1977, transformé ensuite en RPCR en 1978 jusqu'à ce que Jacques Lafleur, mis à l'écart de la direction du RPCR, le fasse renaître.