Devenu abbé peut-être de Solignac, il est nommé archevêque de Bourges (Cher) probablement dans le second semestre 842 car le Pépin II d'Aquitaine l'appelle seulement fidelis noster sans lui donner son titre d'archevêque qui n'apparaît dans les textes qu'en . Mais les moines de Saint-Sulpice de Bourges écrivent qu'il est archevêque depuis 842 jusqu'à sa mort en 867, pendant 25 ans, cependant Adon, archevêque de Vienne indique qu'il est mort en . Louis Duchesne indique qu'il est cité dans deux diplômes de l'année qui suit la mort de Louis le Pieux (), dans le premier avec le titre d'abbé, le second avec celui d'évêque[5],[2].
Il a d'abord été proche de Pépin II d'Aquitaine avant de se rapprocher de Charles le Chauve après son emprisonnement à la fin 849. En à Limoges, et afin de satisfaire les grands d'Aquitaine, Charles le Chauve fait proclamer, sacrer et couronner roi d'Aquitaine par l'archevêque de Bourges son second fils, Charles l'Enfant[4].
D'après Trithème, il aurait aussi été abbé de Saint-Médard de Soissons. Il aurait participé à ce titre au concile de Mayence en 848. Cette affirmation semble douteuse à Maximin Deloche car archevêque de Bourges à cette date, son titre n'est pas cité.
En 843, il a transféré les reliques de Sainte Perpétue de Rome à l'abbaye de Dèvres (ou Deuvre), à Saint-Georges-sur-la-Prée. En 846, il aurait aussi transféré les reliques de Saint Satur, compagnon de Felicité et de Perpétue[6], martyrisés à Carthage en 203, à Château Gordon, qui prit le nom de Saint-Satur (Cher).
Il a participé à plusieurs conciles : à Meaux, en 845, à Toul près de Savonnière, en 859, à Tusey, en 860, et à Pîtres, en 861-862[7],[8].
Il est le premier prélat de Bourges à avoir obtenu du pape Nicolas Ier le titre de primat des Aquitaines et des Narbonnaises et de patriarche dans une lettre datée de 864[9].
Il s'est employé à réformer tous les abus qu'il avait constatés dans son diocèse. Pour faire connaître à son clergé les anciens canons dont l'observance était devenue très approximative, il a rédigé l' « Instruction pastorale ». Ce recueil regroupant 45 chapitre a servi jusqu'au XXe siècle à la formation du clergé[3],[2],[4].
↑Louis Duchesne, Fastes épiscopaux de l'ancienne Gaule. L'Aquitaine et les Lyonnaises, tome 2, p. 31, Ancienne librairie Thorin et fils, Paris, 1899 (lire en ligne)
↑Ph. Le Bas, Tableau chronologique des conciles tenus en France, tome 5, p. 487-488, dans L'Univers. Dictionnaire encyclopédique de la France, Firmin Didot frères éditeurs, Paris, 1841 (lire en ligne)
Pierre Flandin-Blety, "Les statuts (c. 861) de l'archevêque Raoul de Bourges et le bon "prêtre"" dans Foi chrétienne et églises dans la société politique de l'Occident du Haut Moyen Âge (IVe – XIIe siècle), Limoges, PULIM, 2004, (ISBN978-2-84287-299-1), p. 61-104
Maximin Deloche, Cartulaire de l'abbaye de Beaulieu (en Limousin), p. CCXIX-CCXXVI, Imprimerie impériale, Paris, 1859 (lire en ligne)
Frédéric Gross, « Les abbatiats de Bernard et de l’archevêque Raoul à Fleury et l’assignation des biens de 855 », Revue Mabillon, vol. 22, 2011, p. 9-38 [lire en ligne]
Pierre Bayle, Dictionnaire historique et critique. Nouvelle édition augmentée, tome 12, p. 462-464, Desoer libraire, Paris, 1820 (lire en ligne)